Publicité

Gaëlle Béquet, serial présidente

  • gaelle_bequet.jpg

    Gaelle-Bequet
    Gaëlle Béquet (DR)
  • Portrait de Gaëlle Béquet, directrice du Centre international de l'ISSN et présidente du comité technique Iso/TC 46 "information et documentation". Elle fut également directrice de la bibliothèque de l'Institut international d'administration publique, puis de celle de l'École nationale d'administration et enfin de celle de l'École nationale des chartes.

    Le rendez-vous a lieu dans un élégant immeuble haussmannien du centre de Paris. Son vaste bureau est baigné de lumière, épuré et meublé de l'essentiel : un grand plan de travail sur lequel se trouvent de nombreuses revues, une table de réunion et des affiches qui signalent les expositions du moment.

    Entre deux avions, Gaëlle Béquet s'apprête à partir pour rejoindre le congrès de l'Ifla (International federation of library associations and institutions) à Colombus aux États-Unis. En septembre, elle ira en Russie pour le Salon du livre de Moscou. En novembre, ce sera le Brésil où, en sa qualité de directrice du Centre international de l'ISSN (International standard serial number), elle rencontrera les directeurs des centres nationaux ISSN pour évoquer l'avenir de cet identifiant international qui permet de référencer de manière unique une publication en série. 

    Une vie en mouvement qui convient parfaitement à cette Nantaise d'origine qui, après ses classes préparatoires, est allée passer une année à Londres :

    "J'étais assistante de français dans un lycée de Wembley et j'ai pu décrocher une carte de lectrice à la British Library pour y préparer un mémoire de maîtrise sur la violence dans les oeuvres de William Faulkner et de Jean Giono. La célèbre “round reading room" était très impressionnante, mais au début des années 1990, l'accès aux documents était long et compliqué ».

    Cette expérience au sein de la vénérable institution britannique ne sera pas sans conséquence sur sa future carrière professionnelle.

    Français, anglais, allemand, espagnol, russe...

    De retour en France, Gaëlle Béquet suit un chemin original : elle s'inscrit à un magistère de relations internationales et à un master de littérature américaine à La Sorbonne. Ce penchant revendiqué pour l'éclectisme lui fait lire les romans classiques et étudier de près les mécanismes de refinancement des entreprises. Ce double cursus est facilité par son goût prononcé pour les langues étrangères : bilingue français-anglais, elle se reconnaît des compétences professionnelles en allemand et en espagnol, et peut soutenir une conversation en russe...

    Mais l'appel des bibliothèques est le plus fort. En 1995, elle décroche son diplôme de conservateur des bibliothèques à l'Enssib qu'elle ponctue par un stage à la bibliothèque de l'université de Géorgie aux États-Unis.

    « Avec ses trois millions de documents en accès libre et ses très nombreuses bases de données, cette bibliothèque était le rêve de tout chercheur ! », se souvient-elle aujourd'hui.

    Après trois mois passés outre-Atlantique, Gaëlle Béquet rejoint en 1995 le ministère de la Culture et de la Communication en tant que chargée de mission pour les nouvelles technologies : « Je suivais de près tous les dossiers émergents comme les premières bibliothèques numériques ». Dans ce poste d'observation privilégié, elle rassemblera les matériaux pour une thèse de doctorat publiée en 2014 consacrée à trois bibliothèques nationales face à Google.

    Mandat de deux ans

    Dans les années 2000, elle prend en main la direction de trois bibliothèques prestigieuses. D'abord celle de l'Institut international d'administration publique, puis celle de l'École nationale d'administration et enfin celle de la très sélect École nationale des chartes.

    « Ce sont des expériences très intéressantes de gestion d'équipe et de partage d'expertise qui m'ont permis de rencontrer des collègues français et étrangers. J'ai travaillé sur des projets aussi différents que le déménagement de la bibliothèque de l'École nationale des chartes ou l'évaluation de services documentaires au Maghreb et au Moyen-Orient ».

    Depuis 2014, elle préside donc aux destinées du centre international de l'ISSN avec un mandat de deux ans qui a lui a déjà été renouvelé en 2016.

    Quand il lui reste du temps, elle l'occupe à une autre présidence : celle du comité technique Iso/TC 46 « information et documentation » qui planche sur la normalisation des pratiques des bibliothèques, des centres de documentation et des archives.

    « Cela représente une responsabilité supplémentaire, mais qui apporte une visibilité exceptionnelle sur nos métiers... » 


    Elle like

    • Son film préféré : Mulholland Drive de David Lynch. « Ce film, servi par deux actrices excellentes, égare le spectateur dans une intrigue à mi-chemin entre rêve et réalité ».
    • Son lieu préféré : Le Malecón à La Havane. « Cette promenade de front de mer est un lieu mythique pour toute la cette culture cubaine que j'adore ».
    • Son livre préféré : Tombeau d'Achille de Vincent Delecroix pour sa langue classique et son interprétation personnelle d'un grand héros mythologique.
    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Pour cet épisode spécial Documation, nous nous sommes penchés sur une autre grande tendance de l'année 2024 : la cybersécurité, et plus particulièrement la sécurité dans le domaine de la gestion des données. La protection des données contre les menaces internes et externes est non seulement cruciale pour garantir la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données, mais aussi pour maintenir la confiance des clients. Julien Baudry, directeur du développement chez Doxallia, Christophe Bastard, directeur marketing chez Efalia, et Olivier Rajzman, directeur commercial de DocuWare France, nous apportent leurs éclairages sur le sujet.
    Publicité

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif