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Facture électronique : les éditeurs sont dans les starting-blocks

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    "Les entreprises sont de plus en plus adeptes de la gestion dématérialisée de leurs documents au vu des bénéfices observés sur le temps de traitement et la circulation de l’information". (Pixabay/Mampu)
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    Le cadre législatif français et international confirme l'abandon progressif de la facture papier par les sphères publique et privée. Une bascule que les éditeurs de solutions de factures dématérialisées voient d'un très bon oeil et à laquelle ils se préparent activement.

    Les entreprises seraient-elles enfin convaincues de l'intérêt de la dématérialisation ? A en croire le livre blanc réalisé par EY et Dimo Gestion en janvier 2014, la dématérialisation des factures fournisseur est en effet considérée par huit organisations sur dix comme la première de leurs priorités stratégiques (1).

    Cela n'a rien d'étonnant : il suffit de comparer le coût unitaire d'une facture papier (estimé jusqu'à 1,45 euro pour un document papier imprimé avec un en-tête couleur) avec la division par deux de ces frais de traitement qu'engendrerait sa dématérialisation. L'assouplissement du texte de loi sur la facturation électronique de décembre 2014 n'imposant désormais plus de signature électronique sur les factures, mais considérant la piste d'audit fiable comme preuve suffisante, y est également pour beaucoup. Sans compter que la transmission des factures client par voie électronique ou disponibles en téléchargement devient une pratique de plus en plus courante, notamment chez les opérateurs télécom. Un processus qui se généralise au point de devenir obligatoire au sein du marché public d'ici 2020. La loi Macron souhaitant de son côté généraliser la facture électronique au niveau de la sphère privée, le taux d'équipement devrait être considérablement accéléré dans les années à venir.

    Un marché en plein essor

    Pourtant, seule une PME sur quatre disposerait déjà d'une telle solution. Se projetant de façon optimiste sur le marché représenté par les trois autres restées au papier, les éditeurs de solutions de dématérialisation des factures se frottent les mains. A l'image d'Aurélie Entrena, responsable marketing et communication de la filiale France d'Esker : "Le marché de la facture électronique en France est un marché en croissance, très actif avec une réglementation en constante évolution, explique-t-il ; il s'agit pour nous d'un marché porteur, le taux d'équipement des entreprises étant encore assez faible à ce jour". Ce que confirme David Keller, responsable technique de LegalBox : "Le marché est en plein essor grâce à la généralisation progressive de la facture dématérialisée, explique-t-il ; les entreprises sont de plus en plus adeptes de la gestion dématérialisée de leurs documents au vu des bénéfices observés sur le temps de traitement et la circulation de l’information". Locarchives, par l'intermédiaire d'Alban Verchere, son responsable développement activité numérique, estime de son côté que les évolutions réglementaires récentes "rendent la dématérialisation des factures incontournable dans les années à venir".

    Mais les éditeurs ne se contentent pas de regarder tranquillement tomber les fruits d'une législation tournant à leur avantage. L'ordonnance française du 26 juin 2014, laquelle opère un...

    basculement progressif vers l'usage généralisé de la facturation électronique à l'ensemble de la sphère publique, ainsi que ses équivalents internationaux, obligent les fournisseurs de solutions de dématérialisation de factures à être réactifs afin de proposer un service en conformité avec le cadre légal en vigueur en France et à l'étranger. "Chaque Etat européen ayant défini sa propre plateforme pour gérer les flux de factures, Esker a réalisé des développements pour gérer les formats spécifiques de chaque pays et disposer de canaux de communication avec ces plateformes pour l’envoi des factures, mais aussi la réception des notifications en retour, poursuit Aurélie Entrena ; à ce jour, plusieurs de nos clients envoient déjà des factures électroniques à destination du secteur public en France, en Espagne, et en Italie". Une réactivité également observée chez LegalBox : "Les collectivités préparent dès aujourd’hui la migration de leur processus comptable vers un système entièrement dématérialisé, explique David Keller ; nous accompagnons dès maintenant nos clients à anticiper le passage à la réglementation de 2017, notamment en leur proposant dès à présent un connecteur générique communiquant avec la plupart des logiciels de gestion financière du marché".

    Des économies, mais pas que...

    Interrogés sur les attentes formulées par les entreprises en la matière, les éditeurs de solutions s'accordent à reconnaître que celles-ci espèrent en premier lieu réaliser une amélioration de leurs performances (délais de traitement, risques d'erreurs, etc.), ainsi que de nombreuses économies. Locarchives insiste sur la "simplification et l'optimisation du processus de facturation" attendues par ses clients, à l'image de Legalbox qui cite de son côté la demande de "disposer d'un module de workflow et de signature fluide afin de faire circuler et signer électroniquement les factures fournisseurs de façon optimale au sein de leur organisation". Quant à l'éditeur Esker, celui-ci note "l'accélération du délai moyen de paiement des factures" et "l'envie de bénéficier d'une image de société innovante et à la pointe de la technologie vis-à-vis de leurs clients, fournisseurs et partenaires commerciaux" parmi les motivations des entreprises à se tourner vers une solution de facturation électronique.

    Evangéliser les tiers

    Néanmoins, il semblerait que, si beaucoup d'entreprises se montrent aujourd'hui de plus en plus séduites par l'adoption prochaine d'une solution de dématérialisation de factures, l'approbation du système par leurs clients finaux soit à anticiper. Une dimension à envisager en amont afin de s'assurer que le passage de la facture papier à la facture électronique soit le plus réussi possible. "Nous conseillons à nos clients d'engager une campagne de sensibilisation auprès de leurs propres clients ou fournisseurs, explique David Keller, de LegalBox ; nous les accompagnons dans cette démarche en leur proposant d'utiliser notre messagerie de courrier certifié par voie électronique pour l'envoi de leur mailing". La démarche est comparable chez Esker, qui déclare "travailler en collaboration sur le sujet avec ses clients en leur fournissant un kit destiné à faire adhérer les tiers à la facturation électronique et ainsi leur assurer un taux d'adoption le plus rapide et le plus élevé possible". De son côté, Locarchives insiste également sur une adhésion tout aussi stratégique à obtenir : celle des collaborateurs en interne, premiers utilisateurs et possibles évangélisateurs d'un passage généralisé à la facture dématérialisée. 

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    Si la technologie est depuis longtemps disponible, le vrai démarrage de la dématérialisation de la facture reste encore à venir. C’est surtout l’État qui donne l’exemple, tout en prenant des mesures contraignantes vis-à-vis de ses fournisseurs...
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    Commentaires (1)

    • Portrait de Schraibi

      Aujourd'hui grâce au cachet serveur, les factures électroniques peuvent être envoyées et reçues sans soucis! http://www.calindasoftware.com/fr/modele-de-cahier-des-charges-signature-electronique/

      oct 08, 2015
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    Pour cet épisode spécial Documation, nous nous sommes penchés sur une autre grande tendance de l'année 2024 : la cybersécurité, et plus particulièrement la sécurité dans le domaine de la gestion des données. La protection des données contre les menaces internes et externes est non seulement cruciale pour garantir la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données, mais aussi pour maintenir la confiance des clients. Julien Baudry, directeur du développement chez Doxallia, Christophe Bastard, directeur marketing chez Efalia, et Olivier Rajzman, directeur commercial de DocuWare France, nous apportent leurs éclairages sur le sujet.
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