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Déploiement du dossier patient informatisé : les Hôpitaux universitaires de Strasbourg montrent l'exemple

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    Les hôpitaux universitaires de Strasbourg valorisent les données patient (Pixabay)
  • Sommaire du dossier :

    Archivage des dossiers papier, numérisation progressive, traitement de l’électronique : les Hôpitaux universitaires de Strasbourg ont achevé le déploiement du dossier patient informatisé et poursuivent leurs projets visant à sa dématérialisation complète.

    Aux Hôpitaux universitaires de Strasbourg (HUS), les réflexions en matière de dématérialisation du dossier patient sont initiées dès 2015. L’un des piliers en est l’archivage électronique. Une démarche que les HUS ont déjà largement entamée.

    Fin 2016, une politique d’archivage des documents matérialisés et numériques est définie et validée par la commission médicale d’établissement. Elle est pilotée par le département de l’information médicale (Dim) et réalisée par deux acteurs : la DSI et le pôle logistique avec son centre des archives (pôle logistique du HUS).

    Maîtrise logistique

    Les documents papier sont stockés dans un centre d’archives construit en 2013. La politique d’archivage est ainsi mise oeuvre par des moyens internes : homogénéisation des accès, mise en oeuvre de process et procédures de traitement des demandes. « Les HUS comptent sept établissements, rappelle François Guerder, directeur des systèmes d’information ; ce centre, doté de moyens de gestion numériques et modernes nous donne une réelle maîtrise logistique ». Situé à quelques kilomètres de la métropole strasbourgeoise, il détient aujourd’hui 50 kilomètres linéaires d’archives.

    Le HUS a déjà complètement déployé le dossier patient informatisé (DPI) : prescriptions connectées, examens de laboratoire, imagerie, dossier et plan de soin, comptes-rendus. Ce DPI stocke et gère évidemment un grand nombre de données numériques qu’il est inutile de rematérialiser. « Une importante dimension est la valeur probante », souligne le DSI. Il faut suivre l’évolution réglementaire.

    Pour la détermination des politiques d’archivage, les HUS ont fait appel à Serda Conseil. Trois volets sont traités avec ce prestataire : définition de la politique d’archivage, étude d’opportunité vers la dématérialisation complète et optimisation de la logistique.

    Un accès totalement numérique aux données patients passe-t-il par un enrichissement du DPI en numérisant les archives papier ? Un premier pas a été franchi avec la numérisation des pièces apportées par le patient lors de sa venue. Celle-ci repose sur le volontariat.

    La dématérialisation totale, y compris celle archives, pose la question du retour sur investissement. Le coût initial d’une numérisation massive que suppose une telle démarche est conséquent. Les bénéfices d’un accès dématérialisé généralisé ne sont significatifs qu’au bout de deux à trois ans. François Guerder est confiant : « Cela viendra dans le cadre de nos politiques d’investissements, car rester dans cette coexistence du numérique et du papier ne facilite pas les choses ».

    Les leviers pour franchir le cap sont connus : l’arrivée des praticiens de la génération digitale, qui a d’ailleurs débuté, et l’intérêt des services pour la valeur ajoutée qu’autorise le numérique, ne serait-ce que la recherche full text potentiellement permise par les procédés évolués de numérisation. Il peut s'ensuivre un vrai bénéfice dans la qualité de prise en charge avec l'accès aux antécédents d’un patient accueilli aux HUS.

    « Nos données ont de la valeur »

    Ces enjeux de politique d’archivage et de dématérialisation sont bien sûr partie intégrante des réflexions en cours pour la constitution du schéma directeur de système d’information du Groupement hospitalier de territoire (GHT) dont les HUS sont l’établissement support.

    En outre, déclare le DSI, « on sait que nos données ont de la valeur au regard des éléments de recherche qui peuvent leur être associés ». Les HUS possèdent l’histoire d’un million de dossiers patients dans leur base de données et dans leur centre d’archives. De quoi alimenter potentiellement les traitements algorithmiques du big data et les perspectives offertes en matière de recherche diagnostique, de médecine personnalisée, prédictive.

    Et voilà l’hôpital qui fait sa mue digitale, pour le plus grand bénéfice de ses patients.


    Hébergeur de données de santé

    La loi de modernisation de notre système de santé, du 26 janvier 2016, impose à l’établissement support du GHT d’obtenir l’agrément pour l'hébergement de données de santé à caractère personnel. Le HUS en est donc titulaire.

    Concrètement, deux salles machines, une principale, l’autre de secours, assurent l’archivage : en centre-ville et en périphérie à l’hôpital de Hautepierre.

    La capacité des 1 000 serveurs est d’environ 1 Po. Quotidiennement, 1 500 utilisateurs simultanés accèdent au DPI. À eux seuls, les examens d’imagerie médicale pèsent 1 To supplémentaire par jour.

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