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Un été sportif et connecté grâce à l'internet des objets et au big data

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    Le but ultime de toutes ces technologies : faciliter la prise de décision. (Pixabay / tpsdave)
  • Avec Roland Garros, l'Euro 2016 de football, le Tour de France et les Jeux Olympiques, l'été s'avère sportif. Cette année plus jamais, la data est au cœur de ces différents événements. A la fois pour permettre aux spectateurs d'accéder à une mine d'informations en temps réel et aux athlètes d'améliorer leurs performances.

    Qu'il soit assis dans les tribunes, au bureau, dans les transports ou à la maison, le fan de sport est plus connecté que jamais. Condition sine qua non pour tout savoir des épreuves, des scores et des résultats. Pour collecter toutes ces données, de nombreux dispositifs techniques seront déployés autour des courts, des routes, des stades et des pistes d'athlétisme. IBM s'est associé à plusieurs événements dont Roland Garros et a déployé son SlamTracker sur les terres battues de la Porte d'Auteuil, en complément des radars capables de mesurer la vitesse du service et des tableaux de score.

    Quand le big data facilite la compréhension du jeu

    L'IBM SlamTracker est une plateforme de visualisation en temps réel des points et des statistiques de l'ensemble des matchs du tournoi. Ainsi, avant chaque rencontre, IBM a analysé les matchs passés (ce qui représente 8 ans et 41 millions de données répertoriées) en utilisant la technologie d'analyse prédictive SPSS. Ensuite, pour chaque joueur, le système a effectué un tri et sélectionné les 3 clés les plus pertinentes du match parmi 50 possibles. Ce sont elles qui se sont affichées en début de rencontre dans IBM SlamTracker sur le site Rolandgarros.com.

    « En tant que fan et pratiquante, je peux attester que le big data a amélioré ma compréhension du tennis et enrichi mon jeu, indique Elizabeth O'Brien, program director, WW sports and entertainment sponsorship marketing chez IBM. Outre les fans, toutes ces données et ces analyses intéressent aussi les entraîneurs, les joueurs et les médias ».

    Trente minutes seulement après la fin du match, les joueurs ont, en effet, eu accès aux analyses statistiques de leur partie, en lien avec un séquençage vidéo du match. Ainsi, un entraîneur pouvait parfaitement demander à voir tous les coups droits gagnants de son poulain, afin de peaufiner la stratégie des matchs à venir et ou de travailler ce coup en particulier. Toutefois, IBM ne propose ce service que sur les tournois du Grand Chelem et l'Open de Chine, et les données ne sont pas disponibles pour le grand public. Les spectateurs n'ont accès qu'à la face émergée de cet iceberg de données.

    Pour les pros et aussi les amateurs

    Ces technologies se déclinent aussi pour les joueurs amateurs grâce aux différents capteurs désormais embarqués dans les raquettes. C'est le cas de la marque française Babolat, qui équipe notamment Rafael Nadal, et qui propose depuis deux ans une série de raquettes connectées, capable d'offrir un flot de données pour améliorer son jeu : vitesse du service, nombre de coups droits et de revers, effets donnés, fréquence jeu, localisation de l'impact, etc. Des données qui viennent compléter celles de l'IBM SlamTracker et des entraîneurs eux-mêmes aujourd'hui équipés d'applications, comme Coach Tennis, générant de nombreuses statistiques (en match ou à l'entraînement) et permettant même de visualiser les zones de jeu.

    Des coureurs "surveillés" comme des hamsters dans une roue

    Le Tour de France aussi s'est digitalisé, toujours avec IBM et Dimension Data. Grâce aux capteurs GPS nichés dans les pédaliers des vélos, des relevés ont été effectués à chaque seconde de course puis transmis vers des serveurs centraux, analysés par la plateforme d'IBM, décryptés, ordonnés et envoyés vers des applications mobiles, des sites web et vers les médias. Ceux-ci pouvaient alors connaître instantanément la position de chaque coureur dans la course, identifier les échappées, les cassures dans le peloton, afficher la vitesse réelle de tel ou tel coureur et sa puissance de pédalage. Les données étaient transmises via ANT+ (protocole de communication sans fil) au dispositif d'affichage placé sur le guidon du coureur. Si celui-ci pouvait alors suivre ses performances et sa progression en temps réel, le directeur sportif de l'équipe, lui, ne pouvant analyser ces données qu'à la fin de la course. C'est le règlement. D'où la généralisation des oreillettes dans le peloton.

    Vers des capteurs intégrés directement aux vêtements

    Mais d'ici peu, ce ne sont pas que dans les ballons, vélos, clubs de golf, raquettes et autres équipements sportifs que seront placés ces capteurs, mais sur les sportifs eux-mêmes. L'essor des wearables devices, comme les bracelets ou les montres, et la miniaturisation des composants électroniques permettent aujourd'hui de les intégrer directement aux fibres textiles. Plusieurs entreprises ont d'ailleurs déjà développé des vêtements connectés (cuissard, combinaison, chaussures, chaussettes, semelle, etc.) permettant d'analyser en temps réel le rythme cardiaque du porteur, sa tension musculaire, sa température corporelle, sa posture, son niveau d'hydratation, etc. L'objectif étant d'améliorer la position des coureurs sur le vélo, la foulée des joggeurs, l'aérodynamisme des nageurs ou encore la technique des gymnastes.

    Le foot s'ouvre enfin à la technologie

    Les autres sports aussi vont profiter de l'IoT (internet des objets), notamment le football. Outre la Goal Line Technology qui permet, grâce à 14 caméras placées à des endroits stratégiques autour du stade de modéliser en 4D la position du ballon et de savoir si celui-ci a totalement franchi la ligne de but - cette technologie est déjà utilisée dans d'autres sports comme le tennis et le basket -, GoalControl, la société allemande qui en est à l'origine et qui va équiper à terme tous les stades de Ligue 1, prévoit d'étendre l'usage de ses caméras au tracking des joueurs et à la détection des hors-jeu. 

    « De nombreux sports dont le football pensent aujourd'hui à intégrer des technologies et des capteurs capables de fournir des données, indique Björn Lindner, président de GoalControl. En combinant ces capteurs avec nos caméras, il serait possible de fournir davantage de données aux spectateurs et aux médias, et surtout d'aider les arbitres dans leur prise de décision ».

    L'IoT, une aide à la décision

    Car c'est bel et bien le but ultime de toutes ces technologies : faciliter la prise de décision. Qu'il s'agisse du sportif amateur qui, le week-end, se lance dans un périple à vélo ou en course à pied, ou du professionnel cherchant à améliorer ses performances, l'IoT fournit un précieux « capital data ». Les données numériques sont, en effet, devenues un matériau vivant qui s’actualise, se complète, s’enrichit et se partage. Elles sont en train de devenir pour les sportifs un pilier de leur activité et peut-être de tracer le chemin vers la victoire.


    +repères

    Hydratation et k-o, même combat

    Lors de la dernière Coupe du Monde de football, qui s'est déroulée en plein été au Brésil, l'équipe brésilienne disposait de bouteilles Gatorade équipées de capteurs permettant de suivre le niveau de consommation d'eau de chaque joueur. L'information était instantanément envoyée au staff de l'équipe qui pouvait suivre cela en temps réel via une application mobile. 

    Ces bouteilles connectées étaient surtout utilisées à l’entraînement, en vue de la préparation des matchs, pour avoir une idée des pertes hydriques de chaque joueur, en fonction des moments de la journée. Et même dans les sports de combat, l'IoT est utilisé pour prévenir les blessures graves et les traumatismes. Qu'ils soient intégrés dans les gants ou le casque de protection, des capteurs permettent aujourd'hui d'avoir une idée précise de l'impact des coups et d'arrêter les combats avant qu'il ne soit trop tard. 

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