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Veille : l'indispensable boîte à outils gratuits du veilleur fauché

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    Plusieurs méthodes de diffusion sont mises à disposition des veilleurs : plateformes de curation, services de partage en ligne, blogs... (Visualhunt)
  • Il est possible de mener une veille avec des outils gratuits de qualité. Sans rivaliser avec les solutions professionnelles payantes, les outils présentés ici permettent de collecter et diffuser l’information sur des plateformes réputées pour leur efficacité et leur fiabilité.

    Les veilleurs qui ont la chance de travailler avec des logiciels professionnels ont souvent débuté avec des outils gratuits. Moins puissants et moins perfectionnés que les solutions payantes, les services gratuits dédiés au cycle de la veille n’en sont pas moins pertinents et offrent un niveau d’accès à l’information tout à fait honorable. C’est particulièrement vrai pour les services de collecte, de capitalisation et de diffusion.

    En matière de collecte, les lecteurs (ou agrégateurs) de flux RSS restent une valeur sûre. Feedly, Digg Reader, AOL Reader, The Old Reader, Netvibes, Inoreader... Chacun choisira son outil en fonction de ses besoins et de ses goûts personnels. Il n’en reste pas moins qu’un nom se détache nettement : Feedly a en effet pleinement profité de l’arrêt de Google Reader en 2013 et fait le plein de nouveaux utilisateurs séduits par les nombreuses fonctions documentaires mises à leur disposition. Remarquable par son interface épurée, Feedly présente un grand avantage : l’application est en perpétuel développement grâce à sa communauté d’utilisateurs. Cet écosystème basé sur le principe de l’innovation ouverte invite chacun à faire part de ses remarques et critiques. Résultat : l’outil s’améliore avec le temps. Les articles peuvent être qualifiés avec un ou plusieurs mots-clés et être exportés vers les principaux réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Linkedin...), vers Google Docs ou bien encore vers des services d’archivage (Evernote, OneNote...). Mais attention ! Feedly est certes gratuit, mais les fonctionnalités les plus avancées sont réservées aux utilisateurs qui acceptent de payer une dizaine d’euros par mois pour accéder à la version Premium.

    Un nouvel entrant, Inoreader

    Bonne nouvelle, le marché des agrégateurs bouge un peu grâce à l’arrivée d’un 

    nouvel entrant : Inoreader. Lancé en 2013 et disponible en une quinzaine de langues, dont le français, ce lecteur de flux RSS recèle de nombreux atouts aussi bien sur la forme que sur le fond. Sur la forme d’abord avec une interface sobre, facile à prendre en main et immédiatement intelligible. Sur le fond ensuite avec de nombreuses fonctionnalités avancées comme la création de règles permettant de filtrer les flux arrivant sur Inoreader. Peu connues du grand public, ces règles de filtrage présentent l’avantage d’épurer les flux RSS en ne retenant que ceux qui contiennent des mots ou des expressions exactes. Sachons gré à Inoreader de proposer gratuitement une telle fonctionnalité. Malheureusement, la version gratuite ne permet la création que d’une seule règle. Il faudra passer à la formule payante (à partir d’un euro par mois) pour multiplier des règles. Au passage, le mode payant supprime les publicités présentes dans la version gratuite.

    Notons la présence d’un surligneur (plusieurs couleurs disponibles) qui permet de mettre en valeur les passages des articles les plus saillants. Inoreader se veut également très social avec l’exportation d’articles vers les réseaux sociaux et surtout l’abonnement à des « chaînes » d’autres utilisateurs. Dernières nouveautés : une passerelle a été créée vers Dropbox et il est désormais possible d’enregistrer des articles au format PDF. Autre bonne nouvelle : il est permis de tester gratuitement pendant 30 jours les fonctionnalités payantes.

    Pour les bibliothécaires, le module Watch&Share s’intègre dans le SIGB libre PMB de l’éditeur PMB Services. Il permet d’agréger différentes sources (RSS, OAI, donc Cairn.Info notamment, Zotero...) et de les intégrer dans un portail. Chaque item peut faire l’objet d’une notice ou d’un article ; ceux-ci seront ensuite mis à disposition des utilisateurs du SIGB.

    Signalement d’occurrences 

    Autre type de collecte, l’alerte posée sur un mot-clé fait aujourd’hui figure de vétéran au pays de la veille. Tout le monde connaît les célèbres alertes Google, mais celles-ci donnent des résultats contrastés. Plus efficace, la plateforme Mention a été créée par une start-up française en 2012 et revendique plus de 100 000 utilisateurs dans 125 pays. Facile à prendre en main, Mention surveille des millions de sources en 42 langues : pages web, réseaux sociaux, forums... Il suffit d’entrer un terme (nom de marque, patronyme, mot commun...) et d’attendre la remontée des occurrences. Son interface a été pensée pour permettre la plus grande interactivité possible avec les réseaux sociaux. 

    La version gratuite n’autorise malheureusement qu’un nombre restreint d’alertes et de mentions (signalement d’occurrences). Les organisations qui souhaitent poser plusieurs alertes devront passer par la case « payant » : à partir de 29 euros par mois jusqu’à 799 euros par mois pour accéder au Graal (30 alertes, 30 utilisateurs, statistiques, analyse de sentiment, export de données...). Mention propose tout de même d’essayer gratuitement ces fonctionnalités sans dépôt de coordonnées bancaires.

    La veille sur les contenus audio et vidéo est souvent du ressort des solutions professionnelles. Du côté des outils gratuits, la plateforme Voxalead devrait figurer dans les favoris de tous les veilleurs. Cette application développée dans le cadre du projet Quaero scanne les fichiers des journaux radio ou TV (TF1, Europe 1, BFM...) et en extrait les entités nommées telles que les noms de personnalités (François Hollande, Vladimir Poutine...), d’entreprises (Air France, RATP...), d’événements ou de lieux. Très efficace au moment de son lancement, Voxalead semble néanmoins s’être endormie sur ses lauriers et ses résultats de recherche ont perdu de leur pertinence.

    Diffusion par curation ou partage de liens

    Une fois les informations collectées, celles-ci doivent ensuite être diffusées auprès des utilisateurs finaux. Plusieurs méthodes de diffusion sont mises à disposition des veilleurs : plateformes de curation, services de partage en ligne, blogs... Les plateformes de curation proposent une interface dynamique et très visuelle. L’importation d’articles est un jeu d’enfant et se fait en quelques clics seulement. Les articles collectés se présentent ensuite sous la forme de vignettes cliquables qui renvoient vers le site source. Paper.li et Scoop.it sont les deux principaux acteurs du marché et proposent une version gratuite. Là encore, les fonctionnalités les plus avancées sont réservées aux utilisateurs prêts à débourser entre une dizaine d’euros par mois et près de 300 euros par an. Notons que les pages de Paper.li et Scoop.it sont visibles par tous les internautes. Les organisations souhaitant garder leur veille en interne peuvent opter pour les outils de partage de signets.

    Le plus connu de ces outils est probablement Diigo. Créé en 2006, Diigopermet d’enregistrer des liens dans un espace collaboratif et de les partager entre collaborateurs. Chaque page web partagée peut être enrichie d’un texte et surtout de mots-clés (tags). Précision importante : ces mots-clés doivent être orthographiés de la même façon par tous les contributeurs dans le cadre d’un « vocabulaire contrôlé ». Une fois enregistrés, ces liens sont cliquables et renvoient vers la page originale. Inconvénient notable, la version gratuite de Diigo ne peut être utilisée que par cinq utilisateurs. Au-delà, il faudra souscrire un abonnement payant, mais raisonnable : entre 7 et 59 euros par an.

    En dépit de toutes ses qualités, Diigon’enregistre que les liens des pages web et non pas les pages web elles-mêmes. En cas de disparition de la page, le lien pointera alors vers les célèbres pages 404... C’est alors qu’Evernote peut se révéler utile. Ce service gratuit enregistre toute la page web, l’archive (via des mots-clés) et la rend immortelle ! Inconvénient, l’enregistrement d’une page web est plus long que l’enregistrement d’un simple lien. Cette durée d’enregistrement peut paraître anodine, mais il peut vite devenir pénible lorsque l’on souhaite archiver de nombreuses pages au cours d’une session de travail.

    Le veilleur désargenté ne manque donc pas d’outils gratuits. Bonne nouvelle : les formules Premium n’ont - à ce jour - pas dégradé la qualité des services proposés gratuitement.


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    Commentaires (1)

    • Portrait de anusha g

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      mar 01, 2016
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