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Emilie Douadi : couteau suisse en gestion de l'information

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    Emilie Douadi : "La Suisse a le gros avantage d’être beaucoup moins rigide sur la question des statuts et des formations. On y accorde beaucoup plus de confiance à la personnalité et aux compétences professionnelles éprouvées". (DR)
  • Portrait d'Emilie Douadi, en charge de la gouvernance de l'information globale de l’institution genevoise de maintien à domicile (Imad), en Suisse, un établissement public autonome (EPA) qui dépend de l’État de Genève et de la direction générale de la santé (DGS).

    Le parcours d’Emilie Douadi est avant tout celui d’une passionnée. De mots et de littérature. Des passions qu’elle a souhaité vivre au quotidien, dans son travail, quitte à franchir nos frontières.

    C’est dans le Doubs, à Montbéliard où elle a grandi, que la jeune femme découvre le théâtre et les lettres. Son bac L en poche, elle part étudier à Strasbourg, où elle valide un Deug en lettres modernes puis une licence pro en métiers du livre. Déçue par une petite expérience en librairie (« la vente, ce n’est vraiment pas mon truc »), elle se découvre peu à peu un goût pour l’aspect « technique » des ouvrages :

    « J’appréciais le côté référencement et signalement, explique-t-elle. Finalement, travailler sur tout ce qui gravite autour des documents me plaisait de plus en plus, c’est pourquoi j’ai ensuite choisi un master en sciences de l’information ». 

    En parallèle de ses cours, la jeune étudiante devient professeure documentaliste vacataire en lycée ; une expérience de l’enseignement qui sera, là aussi, décisive :

    « C’était certes très intéressant, mais j’ai compris que je ne souhaitais pas travailler avec un public aussi jeune, se souvient-elle ; surtout, j’avais envie de réinvestir la recherche et l’aspect technique du métier, soit toutes les problématiques que j’étudiais en master ». 

    Encadrement d'équipe

    Après avoir réussi le concours ITRF (Ingénieurs et personnels techniques de recherche et de formation), Emilie Douadi prend son premier poste. Responsable d’un centre de documentation dans un IUT, à Longwy, en Meurthe-et-Moselle, elle y restera près d’un an, avant de rejoindre l’université de Franche-Comté, à Besançon comme responsable des services au public.

    « Ce poste contenait un rôle d’encadrement d’équipe, ainsi que tout un volet de formation à destination des étudiants qui me manquait précédemment », explique-t-elle.

    La jeune femme y passera trois ans avant de prendre en charge, toujours au sein de la même université, la coordination du Service commun de documentation (SCD) et l’animation du réseau formation des six bibliothèques de l’établissement, puis en assurant pendant 10 mois un intérim de direction. « Cette dernière mission relevait du management pur puisque j’avais une vingtaine de collaborateurs sous ma responsabilité, explique-t-elle ; elle s’est très bien passée, mais n’a pas pu se poursuivre pour des questions statutaires ». 

    Polyvalence

    C’est au sein du Rolex Learning Center de l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL), en Suisse, qu’Emilie Douadi choisit alors de rebondir, en tant que cheffe de département pour les collections de la bibliothèque universitaire.

    « Déménager en Suisse ne m’a posé aucun problème, car j’ai toujours eu des atomes crochus avec ce pays, reconnaît-elle ; surtout, la Suisse a le gros avantage d’être beaucoup moins rigide sur la question des statuts et des formations. On y accorde beaucoup plus de confiance à la personnalité et aux compétences professionnelles éprouvées ».

    Délaissant sa casquette de formatrice pour une autre, tout aussi passionnante, de manager et de cheffe de projet, elle passera environ quatre ans au sein du Rolex Learning Center, le temps de mener avec son équipe un immense travail de refonte des collections (désherbage, mise en œuvre d’une politique documentaire, etc.) en vue de sa restructuration. 

    Expertise

    Une fois la restructuration amorcée, la jeune femme, devenue entre-temps maman d’une petite fille, postule au sein de l’institution genevoise de maintien à domicile (Imad). Elle travaille depuis octobre 2016 au sein de cet établissement public autonome (EPA) qui dépend de l’État de Genève et de la direction générale de la santé (DGS).

    « Je suis revenue à un poste d’expertise, plus spécialisé, puisque je travaille au sein du service patrimoine informationnel de la DSI », explique-t-elle.

    Sa mission : mettre en place une gouvernance de l’information globale dans l’institution ainsi que de nouveaux services (un digital innovation lab à visée interne, une gestion électronique des documents ou Ged, une politique de gestion des données personnelles, etc.).

    « C’est un service jeune et très restreint », admet-elle, « mais il comporte de beaux challenges transversaux qui me permettent de toucher à tout. 2018 sera selon moi l’année du patrimoine informationnel, c’est pourquoi des profils comme le mien ont un rôle essentiel à jouer : être polyvalent est indispensable, si l’on veut devenir un jour un des piliers stratégiques pour nos organisations ».

    Elle like :

    • Son architecte préféré : Le Corbusier. « Son travail sur le béton, la lumière, la mise en espace et la cohérence des lieux font de lui un visionnaire ».
    • Sa musique préférée : La BO du film Le Mépris, de Jean-Luc Godard, signée George Delerue. Mais aussi de l’électro et un peu de punk.
    • Sa ville préférée : Rome, pour son histoire. « À chaque coin de rue, quelque chose me transporte ». 

     

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