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Le big data à l'épreuve de l'air et du feu

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    Depuis 30 ans, le volume de données collectées par les Pompiers de Paris est estimé à …48 milliards ! (Pixabay/WikiImages)
  • Sommaire du dossier :

    - Big data : plongez dans le grand bain
    - Alliance big data : un groupement pour le big data français
    - Le big data est-il l'avenir des professionnels de l'information ?
    - Le big data à l'épreuve de l'air et du feu
    - Big data : les gazouillis de Twitter sur écoute
    - Le big data, un gisement pour grandes écoles

    De plus en plus en secteurs professionnels sont concernés par le big data. Retours d'expérience de l’avionneur Airbus et - plus surprenant - des Pompiers de Paris, qui doivent désormais exploiter des volumes de données gigantesques pour améliorer leurs performances respectives.

    1- Airbus : vols d’essai et big data

    Airbus fabrique plus de la moitié des avions de ligne produits dans le monde. Une position gagnée de haute lutte qui doit beaucoup aux essais en vol réalisés par l’avionneur européen. « Les aéronefs sont de plus en plus sophistiqués et génèrent de plus en plus de données lors des vols d’essai, constate Jean-Marc Wattecant, responsable du traitement des données des essais en vol d’Airbus ; le nombre de ces données a explosé avec le temps ».

    Elles ont par exemple doublé entre la conception du A 330 et le A 380 et encore doublé entre le A 380 et le A 350. Les vols d’essai de l’Airbus A 350 ont ainsi généré 2 To (terraoctets) par jour !

    Ces données issues des vols d’essai sont de deux types : les premières proviennent des échanges entre calculateurs ; les secondes sont le fruit des multiples capteurs posés sur l’appareil. Ces mesures concernent par exemple la température des moteurs, les contraintes sur les ailes… Elles sont indispensables pour obtenir une certification de navigabilité.

    avions test

    L’ensemble de ces données est collecté par un système informatique embarqué dans les différents avions test. Un disque de données est ensuite analysé par des ingénieurs aéronautiques qui produisent à leur tour des documents qui seront remis aux autorités d’Airbus.

    « En 2013, nous avons lancé un appel d’offres informel pour mettre en place un projet de big data car les volumes de données devenaient de plus en plus difficiles à gérer. Nous avons retenu le cabinet Sopra Group qui a développé une couche d’accès à ces données », précise Jean-Marc Wattecant.

    En bout de chaîne, l’unité documentaire « tech pub » d’Airbus se charge de produire la documentation de l’avionneur.

    2- Pompiers de Paris : 48 milliards de données

    C’est un chiffre inouï : chaque jour, les Pompiers de Paris recueillent plus de 5 millions de données lors de leurs différentes interventions : incendies, accidents de la circulation, secours d’urgence aux personnes, inondations… Ces données concernent aussi bien la géolocalisation que les bilans médicaux ou les rapports d’opération.

    Depuis 30 ans, le volume de données collectées par les Pompiers de Paris est estimé à …48 milliards ! « Ces données sont très bien archivées, catégorisées, mais encore insuffisamment exploitées », expliquait récemment le lieutenant-colonel Jean-Philippe Pagniez à la revue Regards sur le numérique. En matière d’exploitation de données, le Bureau d’études prospectives de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris souhaite en particulier utiliser ce corpus documentaire pour faire de la prévention.

    Exemple concret : la ville de Paris s’attend à subir une crue centennale de la Seine… Les pompiers esquissent d’ores et déjà des scénarios pour améliorer leurs interventions car dans les situations d’urgence chaque seconde compte : comment, par exemple, déplacer les véhicules sur un réseau routier gorgé d’eau ? Les pompiers procèdent donc à des projections cartographiques pour évaluer les risques d’inondation ou d’éboulement dans leurs différentes zones d’intervention.

    analyse prédictive

    Le bureau d’études prospectives des sapeurs-pompiers de Paris a lancé le projet Democrite qui consiste à anticiper les risques, voire à les réduire. Riche de ses 48 milliards de données archivées et catégorisées, il souhaite mieux les exploiter grâce à un partenariat passé avec quelques prestigieuses institutions scientifiques : Commissariat à l’énergie atomique, Ecole polytechnique, Ecole des Mines d’Alès…

    A terme, c’est bien un objectif d’analyse prédictive qui est visé par les pompiers parisiens. Ces modèles prédictifs ont déjà vu le jour, par exemple, à Memphis (Etats-Unis) où la police a déployé un logiciel de prédiction de la criminalité (1). En France, chez les pompiers, le big data pourrait déboucher sur une révision de l’implantation des casernes.

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    Rien n’oblige à se mettre au big data. Si ce n’est le fait de vouloir créer de la valeur, de l’activité ou se lancer dans des missions innovantes. Mais tout d’abord, c’est au système d’information de s’adapter à ce nouvel environnement de données volumineuses.
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