Publicité

Les archives nationales dans la tourmente

  • archives_paris.JPG

    archives_nationales
    Le Centre d'accueil et de recherche des archives nationales (CARAN) situé à Paris (75 003). crédits : libre de droits.
  • Le syndicat CGT-Archives a dénoncé, lors d’une conférence de presse qui s’est déroulée le lundi 12 novembre, le désengagement de l’Etat et la baisse de 17,8 % du budget destiné aux archives.

    Il y a un an, le syndicat CGT-Archives lançait un « Appel pour sauver les archives », s’opposant à la démolition du site des Archives nationales à Fontainebleau (77) et à l’amputation de 11 000 mètres carrés du site de Paris. 1 an plus tard, avec le soutien de 13 000 signataires (parmi lesquels de nombreux historiens, dont Roger Chartier, Ian Kershaw ou encore Gérard Noiriel), le syndicat poursuit sa critique d’un « désengagement brutal de l’État » dans la politique des archives.

    Le budget alloué aux archives en 2019 subit une baisse de 17,8 % 

    Le prochain budget de la culture lui donne implacablement raison. Pour l’exercice 2019, la part du budget de la culture allouée aux archives baissera de 17,8 % ! C’est la baisse la plus prononcée tous domaine de la culture confondus. « Pourtant, on ne peut pas dire que les archives mettent l’État dans le rouge », a plaidé Wladimir Susanj, délégué syndical CGT-Archives, lors de la conférence de presse réunie sur le site parisien des Archives, rue des Francs-Bourgeois, lundi 12 novembre. « Les archives représentent 800 personnes et coûtent 30 millions d’euros, soit 0,33 % des 10 milliards du budget du ministère de la culture et 0, 000165 % du budget de l’État… » poursuit-il.

    En matière d’archives, le premier combat est celui des mètres carrés de stockage. Le syndicat a pointé les faiblesses d’un réseau qui arrive à saturation. « Le site de Pierrefitte, qui devait régler la question du stockage pour trente ans ne répondra aux besoins que pour dix ans à peine, ce qui est ridiculement court l’échelle du temps archivistique », a indiqué Wladimir Susanj. Pierrefitte est un projet mort-né. »

    Sauver le site de Fontainebleau 

    Pour cette raison, la CGT-Archives s’oppose au « Projet Camus », qui va amputer le siège des archives nationales, rue des Francs-bourgeois, « de 12 000 m2 » pour reloger 300 fonctionnaires du Ministère de la culture et accueillir le nouveau Centre d’études picasiennes, rattaché au Musée Picasso voisin. Elle s’oppose aussi à la démolition du site de Fontainebleau, prévue de longue date, « qui va nous faire perdre 200 kilomètres de capacités de stockage ». 

    Des historiens expriment leur inquiétude

    Au-delà des mètres carrés, c’est une politique ambitieuse pour les archives qui fait défaut. Plusieurs historiens, présents lors de la conférence de presse, ont tenu à dire leurs inquiétudes devant le manque de moyens alloués aux archives. Cette situation critique avait conduit l’ancienne ministre de la culture, Françoise Nyssen, à contester une politique de collecte visant « l’exhaustivité » et à défendre la seule conservation des « archives essentielles ».

    « Quand le ministre de la culture parle d’« archives essentielles », on se trouve devant une grave question : qu’est-ce donc qu’une archive essentielle, et, a contrario, que serait une « archive non essentielle » », a questionné l’historienne Arlette Farge, dans un courrier lu lors de la conférence de presse. 

    La CGT-Archives s’oppose à ce que les collectes et la conservation soient déléguées à des institutions tierces, publiques ou privées. « Nous sommes mobilisés contre cette balkanisation des archives où chacun fera ce qu’il voudra », a indiqué Wladimir Susant.

     

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Pour cet épisode spécial Documation, nous nous sommes penchés sur une autre grande tendance de l'année 2024 : la cybersécurité, et plus particulièrement la sécurité dans le domaine de la gestion des données. La protection des données contre les menaces internes et externes est non seulement cruciale pour garantir la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données, mais aussi pour maintenir la confiance des clients. Julien Baudry, directeur du développement chez Doxallia, Christophe Bastard, directeur marketing chez Efalia, et Olivier Rajzman, directeur commercial de DocuWare France, nous apportent leurs éclairages sur le sujet.

    Serda Formations Archives 2023

    Indispensable

    Bannière BDD.gif