Anne Clerc, déléguée générale de l'AAF : une vie autour du document et du patrimoine

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    "J’ai retrouvé à l’AAF ce principe auquel je crois beaucoup : réflexion-action. Nous avons pour objectif de donner une meilleure visibilité aux archivistes, car leur rôle est malheureusement méconnu", explique Anne Clerc. (DR)
  • À elle seule, Anne Clerc pourrait résumer tous les métiers du document. Passée par l’édition, le journalisme et les bibliothèques, et aujourd'hui déléguée générale de l'Association des archivistes de France (AAF), elle se trouve aujourd’hui aux avant-postes du monde des archives. Portrait.

    Nommée au poste de déléguée générale de l’Association des archivistes français en novembre 2019, Anne Clerc assouvit une passion ancienne :

    « Très jeune, je me suis passionnée pour l’écrit, qu’il s’agisse de littérature ou de journalisme. J’ai passé beaucoup de temps dans les bibliothèques municipales puis universitaires qui sont pour moi des lieux de ressources et de plaisir ».

    Originaire de la Bresse, elle a grandi au sein d’une famille de la classe moyenne dans un village de 400 habitants. Lectrice compulsive de Balzac, Zola, de Barthes et de bandes dessinées, elle intègre une classe préparatoire en lettres à Besançon, mais s’interroge sur son avenir : sera-t-elle bibliothécaire ? Libraire ? Éditrice ?

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    Apprendre les différentes facettes du métier

    Sur les conseils de son petit ami de l’époque, elle quitte sa région natale pour s’installer à Paris et s’inscrit à La Sorbonne. Nous sommes au début des années 2000, et après avoir décroché un master d’édition, elle connaît la vie classique des jeunes diplômées : des stages (Larousse, L’Argus de la presse…) et les petits boulots (ouvreuse au théâtre).

    Par chance, le temps des stages sera bref :

    « J’ai rapidement trouvé un poste au sein des guides de voyage Mondéos, puis chez Bayard comme éditrice junior. Pendant trois années, je me suis occupée de livres pour la jeunesse et ai appris toutes les facettes du métier : suivi éditorial de recueil de contes, de romans, d’albums et de documentaires, recrutement d’intervenants externes, participation aux foires internationales du livre… »

    En 2007, Anne Clerc est recrutée par l’association Lecture Jeunesse qui a pour ambition de porter « un autre regard sur les adolescents et leurs pratiques culturelles ». Ce nouveau métier est l’occasion pour elle de découvrir de nouvelles missions, notamment le journalisme.

    Elle devient rédactrice en chef et assure la coordination d’une vingtaine de numéros de la revue « Lecture Jeune ». L’occasion également de visiter de nombreuses bibliothèques où l’on s’interroge sur l’avenir : faut-il proposer des tablettes numériques aux usagers ? Que faut-il offrir aux usagers ?

    « Cette expérience m’a beaucoup apporté, car elle mêle action et réflexion. C’est aussi dans cette association que j’ai été chargée de formation ».

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    Un principe de réflexion-action à l'AAF

    Six années plus tard, Anne Clerc se met à son compte et crée la structure « Ne vois-tu rien venir ? » qui lui permet de déployer ce qu’elle connaît désormais le mieux : l’édition, la formation, la communication et le journalisme littéraire.

    En 2015, elle est recrutée comme déléguée générale des Amis de la Bibliothèque nationale de France. Elle y organise des levées de fonds et met en place un mécénat en vue de numériser des collections de la BNF.

    Depuis le mois de novembre 2019, elle investit le territoire des archives au sein de l’AAF.

    « Je souhaitais retrouver une structure associative qui édite des publications et qui forme des professionnels. J’ai retrouvé à l’AAF ce principe auquel je crois beaucoup : réflexion-action. Nous avons pour objectif de donner une meilleure visibilité aux archivistes, car leur rôle est malheureusement méconnu ».

    En pleine élection municipale, cela commence par une campagne de sensibilisation auprès des élus pour leur rappeler leurs obligations en matière d’archivage. Un travail de longue haleine…

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    Elle like

    • Son roman préféré : L’Homme sans qualités de Robert Müsil. Une œuvre majeure pour comprendre le XXe siècle, la société, les enjeux philosophiques et humains d’une époque. Une somme littéraire et esthétique d’une rare puissance.
    • Sa ville préférée : Istanbul. Au creuset de l’Orient et de l’Occident, cette ville a une énergie incroyable. Un condensé des enjeux démocratiques et religieux s’y joue perpétuellement.
    • Sa chanson préférée : « Les gens qui doutent » d’Anne Sylvestre à une époque qui exige d’avoir un avis sur tout en permanence, le temps du doute est un luxe précieux.

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