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Entre2prises, une mémoire audiovisuelle régionale partagée

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    Clichés réalisés dans une usine de fabrication de jouets en bois (Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain)
  • La Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain conserve la mémoire de l’industrie locale à l’aide d’archives audiovisuelles collectées, numérisées et documentées. Ce patrimoine méconnu est désormais mis à disposition des internautes sur la plateforme Entre2prises.

    Temps de lecture : 3 minutes

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    Sommaire du dossier sur la valorisation des archives :


    entre2prises-realisation-entretien-archives.jpg« Quand on entre dans la filature, on est tout de suite inspiré ! On voit le charme de ce que c'était à l'époque ». Olivier Pacicca, technicien de maintenance au sein de Savoie Transmissions (société spécialisée dans les transmissions mécaniques, électromécaniques et électroniques), est intarissable sur l'histoire de son entreprise, de son travail et de sa région.

    Son témoignage figure parmi plusieurs dizaines d’autres mis à disposition des internautes sur la plateforme du projet Entre2prises.

    > Lire aussi : Entre2prises, un projet d'archives audiovisuelles de l'industrie

    Construire une mémoire audiovisuelle

    À l’origine de ce programme, la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l’Ain créée par des passionnés de cinéma amateur et désireux de construire une mémoire audiovisuelle de la région. Son objectif : collecter, sélectionner, numériser, indexer et valoriser un patrimoine audiovisuel méconnu.

    « Notre ambition est de documenter l'histoire industrielle des territoires par le regard des cinéastes amateurs », explique Géraldine Broquin, coordinatrice de projets européens au sein de la Cinémathèque des Pays de Savoie et de l'Ain.

    Les métiers spécifiques à la région sont ainsi mis sous les feux des projecteurs :  lunetiers de l’Ain, fabricants de jouets en bois, manufacturiers de skis de Savoie et de Haute-Savoie...

    > Lire aussi : Les 6 points clés pour numériser, gérer et valoriser son patrimoine audiovisuel

    Critères géographiques, techniques et artistiques

    À ce jour, 10 000 documents ont déjà été collectés puis indexés sur une base de données. Leur sélection répond à une multitude de critères : géographiques (des films réalisés sur le territoire ou des films produits par des réalisateurs locaux), des films sortis avant les années 1950, des réalisations ayant une valeur patrimoniale ou liées à des événements historiques…

    Leur qualité technique et leur valeur esthétique sont également prises en considération. « Sans oublier, bien sûr, leur dimension artistique avec un regard singulier ou un souci de l'intime », précise Géraldine Broquin.

    > Lire aussi : Lancement du premier site international de rencontre autour des archives audiovisuelles

    Des fichiers numériques dédiés à la conservation et la diffusion

    Pour l’essentiel, ce patrimoine audiovisuel est conservé sur des supports argentiques : 70 % de supports films, 26 % de supports vidéo et 3 % de bandes-son. Le plus ancien film date de 1907, soit moins de quinze ans après l’invention du cinéma ! Ce patrimoine documentaire doit donc faire l’objet d’un chantier de numérisation réalisé en interne grâce à un scanner capable de numériser de nombreux formats de films (films 8 mm, Super 8, 16 mm, Super 16, 9.5 mm, 17.5 mm) ainsi que les formats vidéo.

    Le volet documentation, quant à lui, est assuré par une archiviste-documentaliste spécialisée dans l'audiovisuel et formée à l’Ina. Cette dernière est également chargée de la gestion des droits.

    Ces différentes tâches représentent un travail souvent sous-estimé : une heure de film brut nécessite pas moins de sept heures de travail (nettoyage, remise en état, numérisation, visionnage, documentation…) pour produire les fichiers numériques qui seront utilisés à des fins de conservation et de diffusion. 

    > Lire aussi : Comment l’Ina apporte son expertise à la Maison des Archives du Congo

    Archives orales

    Lancé en 2019, le programme Entre2prises ne se limite pas à la collecte de documents. 

    « Nous avons également procédé à des interviews d’entrepreneurs et d’ouvriers comme Olivier Pacicca qui évoquent leurs conditions de travail. Ces personnes sont très attachées à leur métier, à leur entreprise et à leur territoire. Ces archives orales demandent cependant un important travail en amont. Ce temps accordé aux personnes est très important pour réussir un projet de valorisation », constate Géraldine Broquin. 

    La valorisation passe aussi par des actions connexes comme la projection de films et le recours aux réseaux sociaux. Autre voie : la formation professionnelle pour sensibiliser les dirigeants et les responsables des ressources humaines à la question de l’archivage audiovisuel des entreprises.

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    Disposer d’archives numériques est une opportunité pour valoriser ses fonds. Une démarche qui vaut autant pour les organismes publics que pour ceux du privé. Valorisation en ligne, via les réseaux sociaux, réalisation d’une exposition virtuelle, etc. : cela est une affaire de stratégie, de ciblage et de réflexion sur les usages. Vient alors la mise en oeuvre.
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