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Henri Zuber : une carrière au service des archives

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    « J’aime surtout travailler auprès des services producteurs, qui demandent une présence très en amont », explique Henri Zuber, chef du département patrimonial des archives et du musée de la Préfecture de police au Pré-Saint-Gervais.
  • Redonner une deuxième vie aux documents archivés, c’est le combat que mène Henri Zuber depuis 42 ans. Actuellement chef du département patrimonial des archives et du musée de la Préfecture de police au Pré-Saint-Gervais, l’archiviste a mis, tout au long de son parcours, son expertise au service de grandes organisations et institutions.

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    A la découverte du monde des entreprises

    Henri Zuber a beau être un archiviste formé « à l’ancienne », il ne souhaitait pas faire carrière dans une seule organisation, comme il était d’usage par le passé. Au contraire, l’archiviste va multiplier les expériences.

    Il commence tout d’abord par travailler à la direction des Archives de France (Siaf), avant de prendre son poste au ministère des Affaires étrangères.

    Il crée et dirige ensuite le service des archives de la RATP, qu’il retrouve après un passage au Centre d’accueil et de recherche des archives nationales (Caran). Après deux ans au ministère de la Justice, il prend la direction des archives de la SNCF, où il exerce pendant huit ans.

    Son poste d’adjoint au chef de service du Service historique de la Défense, qu’il occupe jusqu’en 2021, le marque particulièrement : « mes années à la Défense étaient très intéressantes », se souvient-il. « J’ai notamment pu suivre le travail de la commission sur le Rwanda. »

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    Depuis mai 2021, il dirige les archives de la Préfecture de police. « J’ai une vision sur le quotidien des différents pôles que je gère, depuis la collecte jusqu’à la logistique, en passant par l’image, le traitement, et la lecture », explique-t-il. « C’est une petite structure où j’ai donc la chance d’être en contact avec l’ensemble des agents. »

    Donner les clés des archives

    Henri Zuber a toujours eu un attrait pour l’histoire. C’est tout naturellement qu’il se tourne vers un diplôme à l’École nationale des chartes, où il se spécialise dans les archives. L’occasion, selon lui, de connaître l’activité d’un certain nombre de structures, qu’elles soient publiques ou privées, de découvrir une multitude de métiers tout en contribuant à leur fonctionnement en organisant leurs informations.

    « Je ne souhaitais pas seulement être un réceptacle », insiste-t-il. « Je tenais à suivre tout le cycle de vie de l’information. »

    Il développe un grand intérêt pour les archives d’entreprises, notamment dans le suivi de la production documentaire dès son origine. « J’aime surtout travailler auprès des services producteurs, qui demandent une présence très en amont ». Une problématique qu’il recherche dans chacun de ses postes.

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    À travers son métier, l’archiviste rencontre des profils bien différents : chercheurs, historiens, étudiants ou civils, tous peuvent avoir accès aux archives. En véritable passionné, Henri Zuber souhaite que ces documents ne soient plus perçus comme des entités poussiéreuses et vides de sens.

    « La conscience collective considère encore les archives comme intouchables », déplore-t-il. « C’est tout le contraire, et c’est le rôle de l’archiviste de donner les clés pour accéder à chaque document archivé et le comprendre. »

    Engagement associatif

    Parallèlement à ses missions, Henri Zuber s’engage dans le milieu associatif. Il participe dès le début des années 1990 à la section des archives d’entreprise de la RATP en tant que membre puis président.

    En 2004, il est élu président de l’Association des archivistes français (AAF) à l’occasion de son centenaire. Il participe également pendant une trentaine d’années aux différents congrès de l’Association internationale des archives (ICA).

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    « Le domaine associatif me donnait l’opportunité de donner de la visibilité au milieu professionnel, trop peu pris en compte par les pouvoirs publics de l’époque. »
    Henri Zuber prévoit de terminer sa carrière d’archiviste à la Préfecture de police, mais souhaite continuer d’alimenter sa passion. Un œil toujours tourné vers l’actualité des archives.

    Il like

    • Son lieu préféré à Paris ? Le musée Carnavalet, où se déroule en ce moment l’exposition « Parisiennes citoyennes » qui retrace le combat des femmes pour leur émancipation et l’octroi du droit de vote.
    • Son livre préféré ? La trilogie de Hilary Mantel sur Thomas Cromwell, The Mirror and the Light (en anglais).
    • Son activité préférée ? Me promener dans les rues de Paris et découvrir encore, même après 40 ans, les différents lieux que cache la capitale.
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