les autres bibliothèques numériques

 

Google recherche de livres

C'est peu dire que l'annonce par Google au mois d'octobre 2004 de mettre en ligne des livres numérisés a provoqué un tohu-bohu médiatique. Les uns se sont réjouis de l'initiative du célèbre moteur de recherchei qui, une fois de plus, proposait un produit innovant, gratuit et facile à utiliser. Les autres soulignaient que la sympathique firme californienne s'était transformée en monstre froid imposant sa puissance pour défier la législation sur les droits d'auteur. " Promouvoir la culture et les livres " était au cœur du discours de Google… Précédé de sa réputation de pionnier, Google avait jusque-là accumulé les succès liés aux déclinaisons de son moteur de recherche (barre d'outils, logiciels de recherche sur disque dur, traducteurs, système d'alertes, Google Earth…) et s'était engagé, confiant dans la numérisation de millions d'ouvrages. Très vite cependant, des voix se sont élevées pour contester la nature philanthropique de l'entreprise et ont pointé l'infraction commise par Google Print. Face au tollé, Google décida de suspendre son initiative au mois d'août 2005 dans l'attente d'un accord avec les éditeurs et de lui donner un nouveau nom quatre mois plus tard.
 
10 000 éditeurs partenaires
 
C'est ainsi que Google Print est devenu Google Book Search puis francisé en Google Recherche de livres… Ce nouveau service présente une interfacei très proche de Google Print " tout en respectant scrupuleusement les droits des auteurs et des éditeurs ". La consultation d'ouvrages numérisés nécessite désormais la possession d'un compte Google et repose sur la possibilité d'accéder seulement aux deux pages précédant et suivant le résultat de la recherche. Cette restriction prévalait déjà dans la précédente version. La Fédération des éditeurs européens n'en dénonce pas moins " l'infraction constituée par Google Book Search aux législations  du droit d'auteuri des pays membres de l'Union européenne ".
En France, Google n'est pour l'instant parvenu à un accord qu'avec quelques éditeurs (Editions de l'Eclat, Editions Jacques Gandini, Serre Editeur…), mais annonce qu'il en a conclu avec plus de 10 000 dans le monde. La firme californienne a surtout érigé en principe de collaboration à son projet une procédure très innovante… et très décriée : l'auteur ou l'ayant droit devra expressément lui indiquer qu'il ne souhaite pas que son livre soit consultable en ligne. Ce qui revient à considérer que la non manifestation d'un auteur auprès de Google signifie un accord de principe à voir son œuvre mise en ligne ! Ce retournement du droit devrait être au cœur de la bataille juridique qui opposera Google aux éditeurs. Pour l'instant, la société n'a pas l'intention de revenir sur ce système et espère convaincre les maisons d'édition.
Selon ses représentants en Europe, Google n'a pas de business model pour Google Recherche de livres et n'a donc pas l'ambition d'engranger d'importants revenus de son activité de numérisation d'ouvrages. Pas plus qu'il n'a " le projet de dominer l'informationi au niveau planétaire comme l'affirme Jean-Noël Jeanneney ". Le directeur européen de Google Livres, Jens Redmer, ajoute que ce service " doit être compris comme un investissement stratégique de Google dans un domaine où la concurrence est très vive et où il convient d'être toujours très réactif et le plus en avance possible ".
Jens Redmer ne manque d'ailleurs pas de faire remarquer que Google participe aux réunions préparatoires de la Bibliothèque Numérique Européenne dirigées par la Commissaire européenne à la Culture, Viviane Reding, et y est représenté par son délégué européen Nikesh Aurora.
books.google.fr/
 
Open Content Alliance

De son côté, Microsoft a rejoint le projet Open Content Alliance (OCA) conçu par Yahoo. Le projet OCA regroupe des acteurs majeurs de l'industrie informatique et des institutions prestigieuses : outre Yahoo et Microsoft, l'on y trouve Hewlett-Packard, Xerox, Adobe, de nombreuses universités (Columbia, Harvard…), les archives nationalesi du Royaume-Uni, la bibliothèque nationale d'Australie… Cette bibliothèque en ligne proposera également de nombreux contenus multimédia. Le contenu de ce projet " à but non lucratif " multilingue sera indexié par Yahoo et consultable grâce aux flux RSSi.
La firme de Seattle versera les contenus numérisés dans le cadre de son programme MSN Book Search. Seuls les ouvrages tombés dans le domaine public seront accessibles dans un premier temps. Microsoft a engagé des négociations avec les éditeurs pour les œuvres couvertes par le droit d'auteur. L'offre initiale proposera un large champi de monographies et de périodiques représentatifs de pays et d'époques différents. Le portaili OCA devrait être lancé au mois d'octobre 2006.
www.opencontentalliance.org/
 
INHA

D'une envergure plus modeste, la Bibliothèque numérique de l'Institut national de l'histoire de l'art (INHA) présente le grand avantage d'être opérationnelle depuis le 27 avril dernier. En cours de constitution, elle propose déjà 367 " classiques de l'histoire de l'art " numérisés couvrant une période s'étirant du XVIe au XIXe siècles, ainsi qu'une importante collection de catalogues du Musée du Louvre antérieurs à 1920. Le domaine iconographique a également fait l'objet d'une numérisation : plaques stéréoscopiques, estampes… Au total, plus de 200 000 vues ont été réalisées dont 15 % correspondent à des images, 15 % à des manuscrits et 70 % à des livres. Dans un avenir proche, la bibliothèque numérique de l'INHA proposera une banque de données multimédia.
bibliotheque-numerique.inha.fr
 

Les podcasts d'Archimag
Pour cet épisode spécial Documation, nous nous sommes penchés sur une autre grande tendance de l'année 2024 : la cybersécurité, et plus particulièrement la sécurité dans le domaine de la gestion des données. La protection des données contre les menaces internes et externes est non seulement cruciale pour garantir la confidentialité, l'intégrité et la disponibilité des données, mais aussi pour maintenir la confiance des clients. Julien Baudry, directeur du développement chez Doxallia, Christophe Bastard, directeur marketing chez Efalia, et Olivier Rajzman, directeur commercial de DocuWare France, nous apportent leurs éclairages sur le sujet.