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La grève continue à la BNF malgré les propositions de la direction

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    BNF
    Le public est également invité à se rendre au hackaton pour assister aux présentations des projets, à des démonstrations des outils numériques de la BNF et à découvrir les "trouvailles" des Gallicanautes. (wikimedia commons)
  • La BNF restera ouverte aux horaires réguliers samedi 4 juin durant la grève prévue d'agents de la bibliothèque.

    Comme annoncé après le quatrième samedi de grève partielle du 28 mai, la réunion entre les syndicats de travailleurs de la Bibliothèque nationale de France (BNF) et la direction a bien eu lieu le 30 mai.

    Elle fait suite à une précédente rencontre survenue le 4 mai. Les deux parties ont formulé des propositions pour sortir de l'impasse. L'accord de principe obtenu de la direction en fin de rencontre ne satisfait pas pleinement les syndicats qui reconnaissent « quelques avancées insuffisantes ». Ils souhaitent poursuivre le mouvement de grève entamé début mai.

    15 augmentations du temps de travail

    L'un des quatre syndicats de la BNF n'était pas présent. L'intersyndicale mobilisée ici réunit les sections CGT, FSU et Sud. Elle a demandé à ce que 80 vacataires de la BNF, qui en ont formulé la demande, puissent bénéficier d'une augmentation du temps de travail à 110 heures par mois (par rapport à leurs contrats actuels de 70 à 100 heures mensuelles).

    Les représentants de Sud proposaient que ces augmentations soient étalées jusqu'en 2017 pour suivre l'augmentation du budget de l'institution qu'ils appellent de leurs vœux. La CGT, au contraire, souhaitait que toutes les cotations soient augmentées avant fin 2016, craignant une baisse des budgets en 2017.

    Selon les syndicats, la direction aurait consenti à offrir cette possibilité à 15 personnes avec application immédiate, sélectionnées en fonction des « besoins de service ». Une disposition qui n'est pas confirmée par la direction, qui désigne néanmoins le sujet comme « le plus important humainement » puisqu'il touche « les personnes les plus fragiles ».

    8 nouveaux fonctionnaires

    Sur les 34 personnes qui attendent depuis avril 2015, après avoir passé un concours interne, leur passage au statut de fonctionnaire, 8 l'obtiendraient d'ici à juillet. Cette promesse supposée de la direction ne « satisfait pas du tout » les organisations syndicales ni « les 26 travailleurs laissées sur le carreaux ». Par ailleurs, la direction, qui s'estime « sensible aux situations les plus précaires » insiste : rien n'est acté et il est trop tôt pour s'arrêter sur ces chiffres.

    En revanche, il est une mesure que la direction se serait engagée plus facilement à respecter, puisqu'elle n'impacte pas le budget de l'institution. Le passage en contrat à durée indéterminée (CDI) d'un certain nombre de salariés en contrat à durée déterminée (CDD) et le recrutement directement en CDI avec période d'essai des nouveaux employés. Jusque là, les nouvelles recrues passaient 3 ans en CDD avant de prétendre à un CDI.

    Une directive ministérielle du mois de juillet 2015 prévoyait justement que la BNF applique ces trois points (augmentation du volume horaire des vacataires, fonctionnarisation de l'intégralité de la liste complémentaire et nouveaux recrutements directement en CDI).

    Des besoins de main-d’œuvre permanents

    La CGT se dit consciente « des contraintes budgétaires de l'établissement » qui rend difficile l'application de cette directive. Elle cherche à négocier en parallèle avec le ministère pour obtenir une allonge budgétaire et demande à la direction de la BNF de l'y aider. La direction explique essayer effectivement d'obtenir une allonge mais « en formulant une demande argumentée et raisonnable ».

    Les syndicats CGT et Sud, qui se disent « en accord total entre (eux) », expliquent que les besoins en main-d’œuvre pour assurer le fonctionnement de l'institution sont très importants.

    Désaccord de fond

    Selon eux, ces besoins seraient encore loin d’être comblés même si tous les salariés qui en font la demande obtiennent l'augmentation du temps de travail qu'ils souhaitent.

    Pour la direction de l'établissement, l'institution n'est pour l'instant pas en situation de sous-effectif. Elle peut fonctionner en l'état, en s'organisant correctement. Cela dit, elle concède être arrivée à une limite : « il ne faut plus supprimer d'emplois, ou alors il faut revoir les objectifs » de la BNF.

    Les syndicats présents demandent ainsi l'arrêt des suppressions de poste (qu'ils estiment à 272 depuis 2009) et la mise en place d'un recrutement d'ampleur pour pallier les départs. La BNF assure ne pas avoir le contrôle de cet élément, qui relèverait du ministère de la Culture.

    Temps de travail comptabilisé

    Les syndicats ont également obtenu que les salariés puissent comptabiliser comme travail effectif leur temps de prise de poste. « Même si ça ne représente que deux fois 5 ou 10 minutes par jour, c'est une question de principe d'égalité », souligne Sud Culture.

    La mesure pourrait être appliquée à partir du mois de juillet si la direction réussit à trouver le meilleur moyen de remanier le système électronique en charge de ce décompte.

    Un calendrier de réunions a été proposé par la direction. Si les dates ne sont pas encore fixées, il devrait en tout cas y être question des conditions de travail des salariés et du déroulement de leurs carrières.

    Une mobilisation « calme » et « efficace »

    Malgré tout, les syndicats ne « s'estiment pas satisfaits du tout » par les propositions de la direction. Ils souhaitent proposer, lors de leurs assemblées générales respectives, la poursuite du mouvement durant le mois de juin. La grève prévue le 4 juin, déjà votée le 28 mai, n'est pas remise en cause.

    La cinquantaine de grévistes mobilisés depuis début mai mènent des actions dans le calme tous les samedis. La grève perturbe le fonctionnement de l'institution (les documents circulent moins fluidement par exemple), mais a peu d'impact sur les usagers, bien que quelques salles soient fermées.

    La direction met en place des « méthodes de contournement » pour réduire la gêne subie par les usagers, en demandant par exemple aux conservateurs et présidents de salles de remplir la fonction de magasinier le samedi. Confrontés à une surcharge de travail, la CGT estime que ces personnels non-grévistes pourraient eux aussi rejoindre le mouvement s'il devait continuer.

    Pas de violence à la BNF

    Pendant 2 heures le 21 mai ou durant toute l'après-midi le 28, les caisses ont été « bloquées » par les grévistes avec le soutien tacite des caissiers en poste. Les usagers étaient alors invités à profiter des expositions gratuitement.

    Les organisations syndicales précisent qu'il n'y a pas eu, les samedis précédents, de conflit avec la sécurité de la bibliothèque ni avec le personnel non-gréviste, qu'elles essayent de mobiliser. La direction de la BNF estime que « la grève est bien gérée ».

    Les négociations du 30 mai ont été menées pendant 3 heures en présence de représentants de la direction générale, de la direction des ressources humaines et de la direction de l'administration, d'une part, et de représentants des syndicats Sud, CGT et FSU et des travailleurs vacataires de l'établissement, d'autre part.

    La CGT estime que « les avancées obtenues » l'ont été grâce à la pression exercée par la grève et à la mobilisation d'une autre organisation syndicale ininterrompue depuis plus d'un an.

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