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Concours de la fonction publique : la mallette de survie

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    « Presque tous les candidats peuvent les réussir », explique Pierre-Yves Cachard. (Wayhomestudio/Freepik)
  • Une célèbre publicité pour laitages s’en est longtemps fait l’écho : le « stress des exams » peut être une vraie souffrance. Dans cet article, nous n’allons pas vous proposer un yaourt pour vous aider à surmonter les différentes épreuves des concours de bibliothécaire ou de conservateur du patrimoine. Mais plutôt des conseils et des outils concrets pour vous y préparer.

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    Avec beaucoup de candidatures, mais peu de places disponibles, les concours de la fonction publique sont sélectifs. Par exemple, pour celui de conservateur bibliothécaire d’État, « le taux de réussite se situe à 10 % pour la phase d’admissibilité et entre 2 et 3 % pour l’admission », détaille Pierre-Yves Cachard, président du jury du concours externe, externe spécial et interne pour le recrutement des bibliothécaires, et inspecteur général de l’éducation, du sport et de la recherche - Collège bibliothèque, documentation, livre et lecture publique. « Les meilleurs candidats sont souvent passés par un centre de formation pour s’y préparer. »

    Il existe ainsi plusieurs organismes proposant des cursus spécifiques ou reliés à la préparation des concours, à l’image de l’EBD, Médiat Rhône-Alpes, l’INP (Prépa Talents), le CF2ID, le Cned, le Centre national de la fonction publique territoriale…

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    Cours du soir, à distance ou en présentiel, les formules sont variées et couvrent l’ensemble des examens, qu’il s’agisse des concours d’État, territoriaux, de la Ville de Paris, de catégorie A, B ou C.

    Admissibilité : les écrits

    De manière générale, la phase d’admissibilité se compose d’épreuves écrites. Note de synthèse, dissertation, commentaire de texte, cas d’étude, traduction… Il n’y a pas de secret, l’entraînement est indispensable.

    « Il faut faire trois à cinq examens blancs pour se préparer à la gestion du temps et à la mécanique à adopter », reprend Pierre-Yves Cachard. « Il est important que le candidat respecte les textes, qu’il sache les relier ou les opposer. Pour la composition, il faut se donner du temps pour repérer les mots-clés, être certain d’avoir fait le tour du sujet. Il faut en extraire toute la saveur et ne rien négliger : de l’intro à la conclusion… Beaucoup de candidats partent trop vite dans la rédaction. » Attention aussi aux fautes d’orthographe et de syntaxe : ces dernières sont sanctionnées.

    En ce qui concerne les sujets abordés, ceux-ci varient en fonction du concours. Les thématiques et les meilleures copies, classées par année, sont disponibles sur les sites du ministère de la Culture (conservateur du patrimoine) et du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (bibliothécaire).

    Par exemple, le sujet de composition du concours externe de bibliothécaire assistant spécialisé (Bibas) de classe supérieure (session 2022) était : « Les missions des professionnels des bibliothèques évoluent et se diversifient. Comment ces changements se traduisent-ils ? »

    Celui de la note de synthèse du concours externe des conservateurs des bibliothèques s’articulait autour de dix textes sur le thème : « Des réparations pour l’esclavage ? ». « Nous conseillons à nos étudiants de rester curieux de tout et même de ce qui ne relève pas de leur spécialité », indique Marie-Madeleine Saby, conservatrice générale des bibliothèques et directrice de Médiat Rhône-Alpes, le centre régional de formation aux carrières des bibliothèques (CRFCB) de la région.

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    Dévorer la presse généraliste et professionnelle, se tenir au courant de l’actualité du secteur culturel, des enjeux sociétaux, aller voir des expositions, des pièces de théâtre, lire pour le plaisir… Ces habitudes participent à la préparation aux concours.

    Dans les formations du Cned, les futurs candidats disposent d’un espace où sont recensés leurs cours, des devoirs préparatoires, mais aussi des contenus originaux. « Nous veillons à proposer des sujets neufs, cohérents avec l’actualité », explique Valérie Laloyer, directrice adjointe du Cned Sup-concours. « Nous avons aussi voulu créer de nouveaux formats pour changer les façons d’apprendre avec des podcasts diffusés mensuellement dans lesquels des professionnels (bibliothécaires, documentalistes ou encore archivistes) prennent la parole », complète Antoine Lourme, responsable formation chargé d’ingénierie de formation au Cned.

    À l’EBD, la préparation au concours externe de catégorie B se déroule sur 42 heures le samedi matin. « Ce module, animé par des professionnels en poste, revient sur la méthodologie des épreuves écrites et orales avec des entraînements à l’entretien professionnel », décrit Françoise Comet, directrice pédagogique pour le cursus « Médiateur de l’information et du numérique ». « Il est complémentaire avec les formations globales que nous proposons sur l’ensemble des enjeux et outils de la bibliothèque. Des notions très utiles pour les concours. »

    Admission : les oraux

    Selon les différents experts interrogés sur le sujet - qu’ils soient formateurs ou professionnels -, il est primordial pour la réussite du concours de se projeter dans l’après. Pourquoi le candidat passe-t-il ces épreuves ? Pour préparer quel métier ? Pour viser quel poste ou quel projet ?

    « Nous portons une grande attention à la motivation professionnelle », explique Marie-Madeleine Saby. Au sein de Médiat Rhône-Alpes, les aspirants aux concours qui suivent une formation dédiée doivent réaliser un stage d’un mois dans un établissement sur la gestion d’un projet. « C’est un apport essentiel pour entrer dans la réalité de ces métiers. »

    Et Pierre-Yves Cachard de compléter : « lors des épreuves, beaucoup de candidats semblent n’avoir aucune idée de ce qu’ils feront après. Il faut se projeter dans un établissement, sur un projet, imaginer un service… Même si cela ne relève que du fantasme. Nous recherchons autant les “soft skills” que les “hard skills”. »

    En effet, les oraux et la rencontre avec le jury permettent aussi d’évaluer si le candidat peut s’intégrer dans les postes qu’il prépare. « Il faut arriver au concours comme on vient à un entretien d’embauche », insiste Marie-Madeleine Saby.

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    Il semble alors plus que nécessaire d’aller à la rencontre des professionnels des archives et des bibliothèques pour les interroger sur leur quotidien. Le concours des bibliothécaires de catégorie A comprend aussi un examen de culture générale articulé autour d’un commentaire de texte.

    « Trop de candidats pensent qu’ils sont invités à un Trivial Poursuit et qu’ils seront éliminés s’ils n’ont pas de réponse aux questions qu’on leur pose. Ils ont tendance à oublier que c’est un échange », reprend Pierre-Yves Cachard.

    Acquérir de la culture est une chose ; pour ce type de concours, il faut s’exercer à la partager, à apprendre à en parler. « Nous conseillons à nos étudiants de faire des oraux blancs avec leur famille ou leurs amis », poursuit Marie-Madeleine Saby. « Il faut vraiment se projeter dans l’épreuve. Nous organisons des jeux de rôles pour que les futurs candidats se rendent compte de leur propre posture et des réponses des uns et des autres. C’est très formateur. »

    Si le nombre d’admis est faible au regard du volume de participants, les concours ne sont pas hors de portée. « Presque tous les candidats peuvent les réussir », conclut Pierre-Yves Cachard. « Et il ne faut pas oublier que l’échec est formateur et qu’il est possible de repasser les épreuves. »

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