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Veille et intelligence artificielle au Crédit Agricole : quels avantages ?

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    Les veilleurs ont-ils conscience de l’apport de l’IA dans l’outil ? "Par rapport à l’ancienne méthode, bien évidemment", juge Gilles Bonabeau, resp. du service information et veille du pôle études économiques groupe de Crédit Agricole. (Freepik/ijeab)
  • Équipé d’une plateforme de veille comprenant des éléments d’intelligence artificielle, le service de veille du Groupe Crédit Agricole apprécie ses avantages. Ils se mesurent notamment en temps gagné. De quoi donner envie d’en demander plus.

    Temps de lecture : 4 minutes

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    Sommaire du dossier :

    « Il fallait un tel outil ! », déclare Gilles Bonabeau, responsable du service information et veille du pôle études économiques groupe de Crédit Agricole SA. Et d’expliquer que le Crédit Agricole est un réseau de banques coopératives et mutualistes qui a fait le choix d’avoir non un pool de veilleurs centralisé, mais une cellule d’accompagnement agile, capable de servir directement les métiers.

    Ces utilisateurs de la veille, au nombre de 150, remplissent une mission de veille tout en exerçant une fonction autre. Pas question de les surcharger avec des outils ou processus de veille complexes. À l’équipe de Gilles Bonabeau, et notamment ses deux gestionnaires de la plateforme de veille, de leur faciliter la tâche.

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    Collecte d'information et diffusion de la veille

    Depuis 2009, le service information et veille est équipé de la solution de l’éditeur Digimind. En amont, pour la collecte, et en aval, pour la diffusion, elle s’appuie sur une part d’automatisation.

      Le sourcing est effectué de deux façons. L’outil propose des packages de sources, avec des groupes hiérarchisés de sources orientées selon des secteurs, des thèmes, des zones géographiques… Ces packages ont l’avantage d’être maintenus et mis à jour par l’éditeur. Ce que les veilleurs complètent avec une sélection manuelle de sources sectorielles de référence.

      Classiquement, les requêtes sont lancées via des combinaisons de mots-clés, du booléen. À partir de ces paramétrages, la collecte est automatisée. Dans un premier temps, ce processus est testé et ajusté selon la qualité et le volume d’informations remontées. Puis il est mis en production.

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      Automatisation

      Sur le terrain, les veilleurs, à partir de leurs tableaux de bord, parcourent les corpus proposés — quelques dizaines d’éléments —, sélectionnent ce qui leur semble le plus pertinent. Ils utilisent leur plan de classement, taguent, commentent. « C’est là leur valeur ajoutée », commente Gilles Bonabeau.

      Enfin, automatiquement, le système extrait les titres, des fragments de texte, l’URL et la date. Après une dernière validation, l’information est publiée dans un espace de consultation.

      L’automatisation joue aussi pour les newsletters au graphisme soigné et signées du veilleur. La solution elle-même parvient à cibler les destinataires, afin que telle ou telle newsletter ne soit adressée qu’à tel groupe de personnes.

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      Veille sur-mesure

      « Avec ce processus décentralisé, la veille tire profit des connaissances métier des veilleurs », apprécie Gilles Bonabeau ; « c’est une veille sur-mesure qui n’accapare pas le professionnel avec des soucis pratiques de diffusion ».

      À une époque, le retour sur investissement avait été calculé, mettant en avant deux à trois heures de temps gagné par semaine et une diffusion multipliée par sept ! Aujourd’hui, on regarde bien sûr les rapports de consultation, mais les statistiques remontent incomplètement.

      Par exemple, si l’utilisateur final ne lit que le titre d’une information et son extrait sans ouvrir l’URL, cela n’est pas comptabilisé dans le taux de lecture. Reste que l’on sait que la satisfaction est au rendez-vous.

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      Balbutiements de l’intelligence artificielle

      Les veilleurs ont-ils conscience de l’apport de l’intelligence artificielle (IA) dans l’outil ? « Par rapport à l’ancienne méthode, bien évidemment », juge le responsable.

      L’automatisation apportée est un net progrès. Cependant, à ses yeux, on n’est qu’aux balbutiements de l’IA. Digimind propose une précatégorisation et un taguage permis via un mécanisme de machine learning (solution AI Sense). Le service information et veille est en train de les tester.

      « On pourrait aller encore plus loin », imagine Gilles Bonabeau ; « une prévalidation d’informations pertinentes, la détection de nouvelles sources, la proposition d’informations similaires à celles qui sont sélectionnées »… L’intérêt ? Gagner du temps, toujours.

      Fondamentalement, l’IA ne changera pas le rôle d’analyse du veilleur. Elle se profile, « on n’a pas le choix », estime Gilles Bonabeau ; « encore faudra-t-il s’adapter — veilleurs et documentalistes ne cessent de le faire —, se former et, le cas échéant, bénéficier d’une évolution de poste ».

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      Repères : le centre d’information et veille en bref

      • 15 documentalistes et veilleurs ;
      • 2 gestionnaires de la plateforme de veille ;
      • Solution de veille : Digimind.
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      À quels stades les outils de veille recourent-ils à des éléments d’intelligence artificielle ? Peu à peu, celle-ci intervient tant en amont (sourcing) du processus de veille qu’au niveau du traitement (analyse, datavisualisation…) ou en aval (diffusion). Mais cette assistance aux tâches de veille ne risque-t-elle pas d’empiéter sur le métier ? Quelle est son ampleur actuelle ?
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