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Alerte sur l’impact environnemental du numérique

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    Plus de 800 millions de terminaux en France (Pixabay / fancycrave1)
  • Dans un rapport remis au gouvernement, l'ADEME et l'ARCEP estiment que l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler à l'horizon 2050. Les deux institutions plaident pour la généralisation de l'écoconception des terminaux.

    "A l'horizon 2050, si rien n’est fait, l’empreinte carbone du numérique pourrait tripler par rapport à 2020". En remettant leur rapport au gouvernement, l'ADEME et l'ARCEP ont décidé de sonner le tocsin sur l’impact environnemental du numérique. A plus court terme encore, d'ici 2030, et au rythme actuel, l'empreinte carbone du numérique en France devrait s'accroître de 45% par rapport à 2020 pour atteindre 25 Mt CO2eq.

    Dans le même temps, la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) augmentera de 14 % et la consommation électrique finale en phase d’usage accusera une hausse de 5 % pour atteindre 54 TWh par an.

    Le rapport rappelle que l'empreinte carbone du numérique dépend essentiellement des équipements et de leur fabrication : "avant même que nous n’utilisions notre dernier smartphone, téléviseur ou ordinateur flambant neuf, il a déjà produit près de 80 % des émissions de gaz à effet de serre qu’il émettra durant sa (trop courte) vie." L'utilisation quotidienne de ces terminaux compte pour environ 20 % des émissions de gaz alors que son acheminement (depuis l'Asie la plupart du temps) représente 1 %.

    Une tonne de matériaux utilisée par personne et par an

    A hauteur d'individu, les chiffres sont encore plus significatifs. En moyenne, c'est environ une tonne de matériaux qui est utilisée par personne et par an pour ses usages numériques. Pour parvenir à ce résultat, les auteurs de l'étude ont pris en compte l'utilisation des ressources abiotiques (matériaux, énergie fossile...), la biomasse (matière organique d'origine végétale, animale, bactérienne ou fongique, utilisable comme source d'énergie), et les déplacements de terre et d'eau.

    A l'échelle française, l'étude recense plus de 800 millions de terminaux (année 2020) constitués majoritairement de petits objets connectés (245 millions de montres connectées, bracelets...), de dispositifs de stockage externe (110 millions de disques durs, clés USB...), de smartphones (70 millions), de téléviseurs (63 millions), et d'ordinateurs portables (59 millions). Sans compter les tablettes, imprimantes et ordinateurs fixes.

    Parmi ces équipements, les smartphones et les téléviseurs apparaissent comme les deux principaux moteurs des émissions de gaz à effet de serre. Tous terminaux compris, leur part d'émission approche les 79 % alors que les datacenters et les réseaux comptent pour 21,6 % des émissions de gaz à effet de serre.

    Une durée de vie allongée de 1 ou 2 ans grâce à l’éco-conception

    Après avoir posé ce constat, l'ADEME et l'ARCEP esquissent une série de recommandations qui touchent aussi bien à la fabrication des terminaux qu'à leur utilisation par les Français. Le rapport estime que la durée de vie des équipements pourrait être allongée de 1 ou 2 ans grâce à l’éco-conception, la réparation ou un usage plus sobre du numérique. "L’éco-conception des services numériques permet une intégration systématique des aspects
    environnementaux dès la conception et le développement de produits (biens et services, systèmes)" expliquent les deux institutions qui rappellent cependant "qu'appliquer cette stratégie d’éco-conception nécessite de
    repenser nos modes de production de biens et services en ayant toujours pour base une réflexion sur la minimisation de leurs impacts environnementaux."

    Autre piste, la substitution progressive des équipements les plus gourmands en ressources, notamment par la baisse du parc des téléviseurs au profit des vidéoprojecteurs. De même, le recours aux produits reconditionnés est recommandée mais cette dernière hypothèse risque de buter sur un écueil : les logiciels les plus récents sont parfois incompatibles avec le matériel reconditionné.

    L'étude se livre à un exercice prospectif avec plusieurs scénarios d'évolution dont le plus optimiste baptisé "Génération frugale" repose sur un avertissement : "la transition est conduite principalement grâce à la frugalité par la contrainte et par la sobriété."

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