acquisition collective des ressources électroniques

 

Pour limiter le poids des dépenses liées à l'acquisition des ressources numériques, centrales d’achats et autres structures s’organisent. Une démarche loin d’être finalisée.

L'acquisition des ressources électroniques, périodiques au format numérique, bases de données, etc., destinés aux bibliothèques universitaires représente une charge de plus en plus lourde dans le budget de ces dernières. Augmentation qui découle naturellement de l’utilisation croissante de ces types de support mais aussi du poids des fournisseurs. Au niveau mondial, les cinq les plus importants éditent près de la moitié des revues scientifiques [voir dossier dans Archimag n° 225]. En 2008, le rapport Salençon sur l’information scientifique et technique avait pointé du doigt la dispersion des achats, particulièrement entre l’enseignement supérieur et la recherche. C’est dans ce contexte que le plan Bibliothèques universitaires, présenté le 17 février dernier, a souligné la nécessité d’une coordination entre l’enseignement supérieur et la recherche pour la documentation électronique. Une nécessité saluée dans la foulée par une réaction de l’ADBU qui s’étonne « d’autant plus que le thème des licences nationales n’ait pas été évoqué » et redoute un repli du ministère sur la question. Pour rappel, les licences nationales conclues entre les fournisseurs et les acheteurs publics autorisent ces derniers à mettre à disposition beaucoup plus largement et au niveau national les ressources électroniques achetées. Un type d’accord qui existe déjà en Allemagne entre l’éditeur Springer et la Max-Planck-Gesellschaft, institution allemande de recherche.

achat toujours en ordre dispersé

Pour l’heure, et pour les bibliothèques universitaires, les achats sont réalisés par de nombreuses entités. On trouve bien sûr l’Abes, les centres d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique (Cadist), le consortium Couperin, etc. sans compter les achats directement contractés auprès des éditeurs ou encore les prêts interuniversitaires. Dans le cadre de ces achats, consortium et autres structures commencent à professionnaliser leurs achats entre autres par le recours à des acheteurs professionnels. Nous reviendrons sur ce point dans l’édition de juin. Autre aspect sensible, l’accès aux informations en ligne pose la question de la permanence de l’accès aux archives. Une permanence qui dans la réalité dépend de chaque fournisseur, voire de chaque contrat. Ce quand les archives ne sont pas disponibles sur le mode archives ouvertes. Ce qui suppose également un paiement mais, dans ce cas, de l’organisation qui publie et non des étudiants qui consultent. Dernière initiative de taille pour les archives, le projet européen Openaire relance ce mode de mise à disposition des données avec un accès perpétuel.

 

Repères

Recherche européenne en libre accès

L’objectif d’Openaire (Open access infrastructure for research in Europe) est simple : que les chercheurs relevant de sept programmes thématiques – énergie, environnement, infrastructures de recherche, sciences dans la société, sciences socioéconomiques, santé, technologies de l’information et de la communication – déposent leurs publications dans une archive ouverte institutionnelle ou disciplinaire de manière à ce qu’elle soit librement accessible en ligne en texte intégral. Il s’agit que des publications scientifiques financées par la Commission européenne, en partie grâce au 7e programme-cadre de recherche et de développement (PCRD) pour 10 milliards d’euros et des publications des chercheurs, bénéficiant d’un financement de l’European research council (ERC). Pour l’accompagnement des chercheurs dans le dépôt de leurs publications, un réseau de relais nationaux sera mis en place. En France ce rôle sera assuré par le consortium Couperin, partenaire d’Openaire.

 

Retour vers le dossier "Bibliothèques universitaires: 24h/24 ?"

Les podcasts d'Archimag
Le Syndicat intercommunal d'énergies de Maine-et-Loire (SIÉML) s’est lancé dans un grand projet d’archivage électronique en 2023. L’opportunité de réduire l’impact carbone tout en optimisant les processus est apparue au cours du projet. Agnès Arendo, archiviste et déléguée à la protection des données du SIÉML, revient sur la mise en route et les grandes étapes de ce chantier.