Henri Martre, bâtisseur de l'intelligence économique française, est mort

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    Henri Martre avait publié le rapport "Intelligence économique et stratégie des entreprises" en 1994 (Ecole polytechnique)
  • L'ancien président d'Aérospatiale, auteur d'un célèbre rapport consacré à la stratégie des entreprises, est décédé à l'âge de 90 ans.

    L'une des principales figures françaises de l'intelligence économique française s'en est allée. Henri Martre est décédé le 3 juillet dernier à l'âge de 90 ans.

    Ingénieur aéronautique passé par l'Ecole polytechnique, Henri Martre a présidé la Direction générale de l'armement (DGA) de 1977 à 1983, puis la société Aérospatiale de 1983 à 1992. Il fut également président de l'Afnor de 1993 à 2002.

    Son nom restera étroitement associé au rapport Intelligence économique et stratégie des entreprises qu'il publia en 1994 avec Philippe Clerc et Christian Harbulot. Considéré comme la pierre angulaire de la pensée française en matière d'intelligence économique, ce document appelle les entreprises à " s'informer, analyser, prévoir, organiser, établir des projets, des stratégies, lancer des actions, en un mot décider et décider sans cesse".

    Des objectifs "pratiques et réalistes"

    Henri Martre avait assigné à ce rapport des objectifs "pratique et réalistes". Mais il regrettait que la France ignore la conflictualité liée à la concurrence économique mondialisée. Henri Martre pointait notamment "les cloisonnements de la société française et l'individualisme de ses citoyens". Il espérait avec ce rapport "changer les états d'esprit et les comportements".

    A-t-il été entendu ? Dans les milieux proches de l'intelligence économique, sans aucun doute. Mais au-delà, ses analyses ont peu inspiré les dirigeants publics et privés comme en témoignent le rachat d'Alstom par General Electric ou celui de Gemplus par le fonds de capital-risque in-Q-Tel créé par... la CIA. 

    Dans un entretien qu'il avait accordé à Archimag en 2012, Christian Harbulot - co-auteur du rapport Martre - constatait "une inertie aussi bien dans la haute administration que dans le monde de l'entreprise".

     

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