Publicité

Les défis des bibliothèques universitaires au cœur de l’enseignement, de l’apprentissage et de la recherche

  • Ex_Libris.jpg

    Il semble impératif que les professionnels du secteur s’ouvrent à d’autres compétences, et que les bibliothèques universitaires modernisent leurs outils et revoient leurs stratégies (crédit : Freepik).
  • [Avis d'expert] Quel est aujourd’hui le rôle des bibliothèques dans la gestion des données de recherche, leur place dans le parcours d’apprentissage étudiant et dans la réussite de celui-ci ? De quelle façon abordent-elles les évolutions liées à l’explosion des ressources numériques ? Comme toutes les organisations, les bibliothèques universitaires, aussi, sont en pleine transformation digitale.

    Aujourd’hui encore, les bibliothèques sont l’un des piliers des Universités et jouent un rôle essentiel auprès des chercheurs. Pourtant bon nombre d’entre eux les considèrent encore comme une terre peu fertile. Il apparaît donc urgent de redonner à ces institutions une place de choix dans l’esprit des chercheurs et de redéfinir leur rôle dans leur travail et la gestion de leurs productions. Ce qui passe à la fois par de nouveaux aménagements (des espaces réservés notamment), mais aussi une meilleure communication, ainsi qu’une modernisation des outils de recherche et de gestion.

    Un rôle essentiel

    Les bibliothèques sont pourtant de précieuses alliées pour les chercheurs. D’abord, parce qu’elles les aident à obtenir des subventions et des contrats de recherche. Ensuite, parce qu’elles jouent un rôle de support dans la préparation des dossiers et de leur soumission. Mais aussi, parce qu’elles les accompagnent dans la diffusion et la valorisation de leurs travaux, en exploitant pleinement les avantages de l’hyper-connectivité mondiale, du réseautage et de l’open access. Et enfin, parce qu’elles leur permettent d’accéder à un vaste catalogue de contenus.

    “Si 63% des bibliothèques n’offrent pas de services de gestion des données de recherche, plus de 50% pensent que d’ici 3 à 5 ans, elles joueront un rôle plus important dans ce domaine”

    Résistance au changement

    Malheureusement, toutes les bibliothèques ne sont pas encore prêtes et équipées pour supporter ce changement. Quant aux chercheurs, ils ont tendance à résister aux efforts et nouveautés visant à modifier leurs pratiques. Certaines bibliothèques ont toutefois réussi à résoudre ces problèmes, en nouant des liens plus étroits avec les chercheurs et en recentrant leurs services autour des nouvelles technologies et de nouveaux modèles de communication. En s’appuyant notamment sur des données plus pertinentes (les statistiques d’emprunt par exemple), certaines ont aussi revu leur stratégie d’acquisition et ont pu répondre plus efficacement aux besoins des chercheurs.

    “82% des bibliothèques comptent apporter leur expertise, en matière de catalogage et de publication notamment, à la gestion des données de recherche”.

    Redonner aux bibliothèques une vraie place dans l’apprentissage

    Symbole de culture et d’éducation, la bibliothèque offre également d'innombrables possibilités d'apprentissage, à même de stimuler le développement économique, social et culturel. Cependant, beaucoup reste encore à faire pour redonner à la bibliothèque un rôle clé dans la réussite du cursus étudiant. Pour cela, la bibliothèque doit évoluer et se mettre au diapason de son public. Autrement dit : élargir ses horaires d’ouverture, encourager le partage et le réseautage, donner aux étudiants envie de lire, de découvrir, d’emprunter, aiguiser leur curiosité et faire en sorte qu’ils se tournent en priorité vers elle quand ils se posent des question. Ce qui passe par une nouvelle offre de services plus ciblés, plus personnalisés, des fonctionnalités collaboratives, le développement de l’entraide, une meilleure communication, mais aussi des formations à la méthodologie de la recherche de l’information, des guides, des tutoriels, etc.

    "Pour l’heure, selon les bibliothèques, seul un étudiant sur trois les considère comme un élément essentiel de leur réussite".

    Communication renforcée

    Pour retrouver grâce aux yeux de son public (étudiants et chercheurs notamment), les bibliothèques ont aujourd’hui l’obligation de devenir de meilleures communicantes. D’où l’intérêt de s’équiper des bons outils, capables d’orchestrer cette communication multicanale et de fournir des statistiques fiables sur la fréquentation et les usages. Quant à l’accès mobile, il apparaît indispensable pour renforcer les liens avec les étudiants et leur engagement. L’idée étant de créer un point d’entrée unique pour accéder aux ressources de la bibliothèque, avec également la possibilité de créer des alertes, d’envoyer des notifications, et d’afficher des informations plus générales issues des autres systèmes de l’Université.

    “72% des bibliothèques souhaitent être perçues comme une valeur ajoutée pour l’Université”.

    Changer de dimension

    Moralité : il est nécessaire de dépoussiérer l’image vieillie de la bibliothèque, de redorer son blason et de faire en sorte qu’elle puisse fournir aux étudiants les ressources dont ils ont besoin au bon moment et au bon format, par le biais d’une interface intuitive, flexible et efficace. Ce qui passe par une refonte des outils existants et la mise en place d’une solution d’exploration documentaire ergonomique, collaborative, interopérable, disponible en mobilité et facile à maintenir en condition opérationnelle.

    Sortir enfin du corporatisme

    Les bibliothèques doivent aussi sortir de leur corporatisme. Bon nombre de professionnels pensent encore à tort qu’ils savent et peuvent tout faire seuls, sans s’ouvrir à d’autres sphères. Et pourtant, même si le métier premier de bibliothécaire est d’assurer la gestion des collections, l’évolution des usages permet désormais de constater que le public se rend en bibliothèque pour autre chose que les collections. D’autant qu’avec la dématérialisation, ces collections sont désormais accessibles à distance. Il semble donc urgent de revoir les services proposés en bibliothèque et, par la même occasion, le rôle du bibliothécaire.

    Développer de nouvelles compétences

    Se développent ainsi toute une série de nouveaux services (animations culturelles, formation à la méthodologie documentaire, ateliers, partenariats avec des entreprises et des startups, soutien scolaire, aide à la création d’entreprise, etc.) qui exigent de nouvelles compétences. Mais est-ce vraiment le rôle du bibliothécaire ? Doit-il forcément s’occuper de l’ensemble de ces activités ? Ces services ne nécessitent-ils pas l’aide d’intervenants extérieurs ? Le débat est déjà engagé. Il semble cependant impératif que les professionnels du secteur s’ouvrent à d’autres compétences, et que les bibliothèques universitaires modernisent leurs outils et revoient leurs stratégies.

    Avis d'expert écrit par Ex Libris, en partenariat avec l’Agence Digital by Archimag.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Saison 2, Ép. 9 - Sommes-nous devenus accros aux algorithmes ? Aux recommandations de nos réseaux sociaux ou encore aux IA génératives qui se démocratisent depuis plus d'un an ? Pour répondre à cette question, nous avons rencontré Luc de Brabandère. Il se définit comme un philosophe d’entreprise, un mathématicien, un professeur, mais aussi un heureux grand-père et un Européen convaincu. Ses multiples casquettes nourrissent ses divers travaux. Luc de Brabandère est notamment l'auteur de "Petite Philosophie des algorithmes sournois", publié aux éditions Eyrolles en octobre 2023. Pour le podcast d'Archimag, il nous livre ses réflexions sur les algorithmes et revient sur son parcours atypique.
    Publicité

    sponsoring_display_archimag_episode_6.gif