Article réservé aux abonnés Archimag.com

Stockage dans les nuages : sortez la tête du cloud !

  • SortirLaTeteduCloud.jpg

    Bien souvent, les demandes des entreprises portent sur l'agilité et la flexibilité, comme le paiement à l'usage. (Archimag)
  • Sommaire du dossier :

    - Stockage dans les nuages : sortez la tête du cloud !
    ​- Data centers : leur localisation en questions
    - Droit : toutes les questions à se poser avant de migrer dans le cloud​
    ​- 3 solutions cloud au banc d'essai : du grand public à l'entreprise
    - Le cloud, paradis de l'e-facturation

    Mettre ses informations dans les nuages, tout le monde sait de quoi il s’agit. Mais le cloud a encore besoin de rassurer. Si les outils du cloud se veulent la plupart du temps plus simples à utiliser que les solutions traditionnelles, que se passe-t-il en cas de mauvais fonctionnement ? Comment éviter les risques de perte d'information, d'intrusion ? Quelles sont les responsabilités des prestataires ? Quelle réversibilité est-elle permise ? De plus, pour les organismes ayant l’obligation de conserver leurs données en France, la localisation data centers est déterminante. Un retour d’expérience clôt ce dossier

    Alors que la situation économique demeure atone, le cloud fait figure d’exception notable. L’informatique dans les nuages semble même en mesure de constituer une planche de salut pour les géants du secteur (Microsoft, Google…) qui y trouvent un important relais de croissance ; quant aux jeunes entreprises, elles parviennent à lever des fonds sans trop de difficulté. Et les start-ups françaises savent tirer leur épingle du jeu : Lima a rassemblé 2,5 millions d’euros, Rok Solution a levé 1,5 million d’euros, Cozy Cloud a bouclé un tour de table à 800 000 euros, Numvision a réuni 500 000 euros…

    Ces levées de fonds témoignent de l’engouement des entreprises pour le cloud. Même si elles y vont en ordre dispersé tant les comportements diffèrent selon leur taille. Selon le dernier baromètre réalisé par le cabinet Pierre Audoin Consultants, les entreprises qui se sont installées dans les nuages y trouvent de nombreux avantages : faibles investissements initiaux, déploiement rapide, possibilité d’ajuster et d’étendre les solutions… Résultat : « Le marché du cloud en France affiche une impressionnante courbe de croissance. Le cloud public a ainsi dépassé le seuil symbolique du milliard d’euros au début de l’année [2014] et, selon nos estimations, devrait encore croître chaque année en moyenne d’environ 29 % d’ici 2018. Si on ajoute à cela les déclinaisons du cloud privé, hébergé et managé (interne, mais géré par un tiers), le marché français du cloud devrait dépasser les 3 milliards d’euros à la fin de l’année », souligne l’étude de Pierre Audoin Consultants.

    Pour quels usages et pour quels documents ?

    Les conditions sont donc réunies pour que le cloud devienne un partenaire incontournable pour les entreprises. « Mais attention ! rappelle Marc Gardette, responsable de la stratégie cloud chez Microsoft ; l’entreprise doit se poser une série de questions avant de migrer : est-ce pour réduire les coûts ? Est-ce pour gagner en agilité ? Et pour quels usages ? Pour quels types de document : la messagerie ? La comptabilité ? Les résultats de la recherche et développement… ? »

    Bien souvent, les demandes des entreprises portent sur l’agilité (facilité d’utiliser une ressource) et la flexibilité, comme le paiement à l’usage : « Microsoft propose  à ses clients des solutions qui permettent d’évoluer selon leurs besoins et à leur rythme. Cette notion d’élasticité est très importante… Il n’y a pas une seule taille de chaussures pour tous les clients ! », précise Marc Gardette. Microsoft propose ainsi trois services cloud, chacun dédié à un usage particulier : la suite bureautique Office 365, la plateforme applicative Azure et la gestion de relation clients CRM Online.

    Quant à la question de la sécurité, elle est évidemment au cœur des interrogations des entreprises. La question particulière de la réversibilité des données est souvent source d’inquiétude (voir l’entretien avec Éric Barbry, page 18). « Le client ne doit pas être prisonnier de son fournisseur cloud, précise Marc Gardette ; il doit être en mesure de changer de prestataire et rester propriétaire de ses données ».

    Chez Oracle, on conseille aux entreprises de s’interroger sur la nature du cloud : « Les données sont-elles stockées dans une seule base de données avec celles d’autres clients ? Si oui, quel est le degré de sécurité de cet environnement partagé ? ». L’éditeur leur recommande également de s’informer sur le nombre de centres de données dont dispose le prestataire. Autre question à se poser : « Les utilisateurs peuvent-ils accéder à tout moment et depuis n’importe quel appareil à leurs données ? ».

    Ces sept dernières années, Oracle a dépensé « des milliards de dollars et mobilisé des milliers de personnes pour réécrire et moderniser l’ensemble de ses applications ». Un investissement jugé indispensable pour répondre aux demandes croissantes des entreprises. Selon l’éditeur, plus de 25 millions d’utilisateurs recourraient à Oracle Cloud chaque jour.

    SIGB dans les nuages

    Du côté des éditeurs spécialisés en logiciels de gestion de bibliothèque, le cloud est entré dans les mœurs depuis plusieurs années déjà. C’est le cas de Decalog qui a refondu ses SIGB (Système intégré de gestion de bibliothèque) il y quatre ans pour les proposer en mode Saas. Paprika et Carthame, jadis en mode client-serveur, sont ainsi devenus e-Paprika et e-Carthame dans les nuages.

    « Nous sommes partis d’une vision écologiste, précise François-Laurent Contenay, directeur commercial chez Decalog ; le mode client-serveur génère une déperdition d’énergie, car il faut faire généralement tourner plusieurs serveurs en bibliothèque, en mairie, en base de données… Et chaque mise à jour nous demande des journées de production auprès de nos 2 300 clients opérationnels en France ». Aujourd’hui, la majorité des clients de Decalog ont opté pour le cloud, mais il reste 800 clients en mode serveur-client.

    e-Paprika ne demande aucune autre installation qu’un navigateur web et un accès internet. « C’est une option intéressante pour les bibliothèques en milieu rural qui ne disposent pas toujours d’un directeur des systèmes d’information ou de ressources informatiques suffisantes », constate François-Laurent Contenay.

    Mais passer à un SIGB cloud représente aussi une lourde opération reconnaît-on chez Decalog : migration des données, formation des équipes, négociations sur les budgets…

    Bonne nouvelle : la migration vers le cloud devrait bientôt être facilitée au niveau européen. La Commission européenne a récemment présenté  un document visant à normaliser la terminologie et les paramétrages des contrats de niveau de service des prestataires de cloud. Les géants du secteur (Accenture, Microsoft, Atos, Numeregy, Oracle…) ont pris part à l’élaboration de ce document qui ne sera cependant pas opérationnel avant plusieurs mois.


    + repères
    quel cloud

    Le cloud ne se résume pas au simple stockage de données en ligne. Trois catégories de services coexistent et renvoient chacune à une prestation bien précise :

    • le Saas (Sofware as a service) ou logiciel en tant que service. Ici, les logiciels sont installés sur un serveur distant et non pas sur le poste informatique de l’utilisateur. Celui-ci peut donc y accéder via un simple navigateur web.
    • le monde Paas (Platform as a service) ou plateforme en tant que service regroupe un certain nombre d’éléments : système d’exploitation, bases de données, applicatifs…
    • quant au mode Iaas, (Infracstructure as a service) ou infrastructure en tant que service, il donne accès à un parc informatique virtualisé. Le fournisseur gère les serveurs et les systèmes d’exploitation alors que le client ne s’occupe que de l’intergiciel (middleware) et des logiciels applicatifs.

    Par ailleurs, il faut distinguer entre le cloud public (un serveur partagé entre plusieurs clients) et le cloud privé (un serveur dédié à un seul client). Dans ce dernier cas, le serveur peut être déployé chez le client ou bien chez un prestataire, mais ne sera alors accessible que via des réseaux sécurisés. C’est la solution retenue par les entreprises en quête d’une sécurité maximale.

    Il existe enfin un cloud hybride qui combine les deux possibilités et permet de recourir au cloud public en cas de pic d’activité.

    Cet article vous intéresse? Retrouvez-le en intégralité dans le magazine Archimag !
    Mettre ses informations dans les nuages, tout le monde sait de quoi il s’agit. Mais le cloud a encore besoin de rassurer. Si les outils du cloud sont simples à utiliser, que se passe-t-il en cas de mauvais fonctionnement ?
    Acheter ce numéro  ou  Abonnez-vous
    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
    Publicité

    2025-Catalogue Dématérialisation-Serda Formation