En un an, l’usage quotidien des IA génératives a bondi de plus de 40 % en France et atteint désormais 43 % d’utilisateurs dans un cadre professionnel. C’est ce que révèle le baromètre 2025 Talan/Ifop, qui explore comment les Français – et notamment les actifs – perçoivent, s’approprient ou encore redoutent les IA génératives.
En plus de souligner la démocratisation rapide des IA génératives, cette enquête souligne également une fracture générationnelle persistante et une appropriation encore inégale au sein des organisations. Les professionnels sont partagés : si certains la perçoivent comme un levier de productivité, elle reste une source de méfiance pour les autres.
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Un contraste entre salariés et organisations
Pour près d’un tiers des actifs français, l'adoption des IA génératives s’est traduite par un gain de productivité supérieur à 40 %. ChatGPT s’impose largement comme l’outil de référence (72 % des utilisateurs), loin devant Gemini de Google (20 %) et Copilot de Microsoft (12 %). Malgré cet engouement, les organisations peinent à suivre : seuls 9 % des salariés ont à leur disposition des outils d’IA générative accessibles en interne et près de la moitié (49 %) déclarent que leur employeur n’a pas l’intention de s'engager dans cette voie.
Cette inertie contraste avec les attentes des utilisateurs et soulève une problématique cruciale de formation : seulement 15 % des utilisateurs professionnels ont été formés, alors que 73 % des Français se sentent insuffisamment préparés pour un usage efficace.
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Des opportunités technologiques sous tension
Ce bouleversement des pratiques s'accompagne d'une montée de la vigilance face aux enjeux de souveraineté numérique : 60 % des professionnels redoutent une dépendance excessive aux géants technologiques étrangers, 64 % s’interrogent sur les droits d’auteur et 65 % pointent les risques qui pèsent sur la sécurité des données.
Pour Laurent Cervoni, directeur de la Recherche et de l'Innovation du groupe Talan, ces tensions illustrent un paradoxe de l’innovation : les IA génératives représentent un défi d’adoption ainsi qu’un “un enjeu d'attractivité et de compétitivité pour les entreprises françaises.”