Les Archives nationales viennent de lancer le logiciel Adamant dédié à l’archivage des documents nativement numériques. Au-delà des missions traditionnelle de collecte et de conservation, ce nouvel outil a pour ambition de faciliter la réutilisation des archives publiques.
“Adamant, enfin…” Sous les lambris de l’Hôtel de Soubise, le 7 décembre dernier, Thomas Van de Walle, directeur du projet Adamant au sein des Archives nationales, savourait ce moment tant attendu. Après plusieurs années de développement, la plateforme d’archivage numérique Adamant est enfin opérationnelle. Le premier versement a eu lieu précisément le 29 novembre 2018.
Lancé en 2015, le projet Adamant a pour objectif d'adapter l’archivage définitif à l’ère du numérique. Il s’agit tout simplement de collecter et de conserver les documents nativement numériques produits par l’administration. Vaste programme lorsque l’on sait que plus de 200 millions fichiers numériques avaient été recensés à la fin de l’année 2017.
Mais la mission d’Adamant ne se limite pas à la conservation. “L’enjeu pour les Archives nationales, c’est de permettre à très court terme l’accès à ces archives notamment pour la part qui est libre de droit et faire en sorte de pouvoir les offrir sur internet. Nous souhaitons ainsi favoriser leur réutilisation par tout un chacun” explique Thomas van de Walle. Une nouvelle qui ravira les amateurs de jeux de données et d’open data.
Un énorme chantier de reprise de données
Mais avant d’être opérationnel, le projet Adamant aura nécessité des dizaines d’ateliers menés sur le mode agile ; un exercice “exigeant et épuisant” reconnaît-on aux Archives nationales. Depuis le 15 avril 2015, date de la réunion de lancement, Adamant est successivement passé par des phases de test et d’interfaçage avec Vitam l’autre grand projet d’archivage électronique lancé par l’Etat (voir plus bas).
Sous le capot, Adamant c’est également un énorme chantier de reprise de données estimé à 45 To de données qu’il a fallu migrer vers la nouvelle plateforme. Cette dernière doit aussi s’interfacer avec le système d’information archivistique front office des Archives nationales.
Mise en production finale à l’horizon 2020
Reste aux agents à s’approprier Adamant. “L’objectif est que tout archiviste prenne en charge, traite, communique les archives quel que soit leur support, papier ou numérique” souligne-t-on aux Archives nationales.
Le calendrier de déploiement progressif d’Adamant est quant à lui connu. Au mois de novembre 2019, une deuxième version de la plateforme devrait être mise en production sur trois sites opérationnels. En attendant 2020 pour la mise en production finale. Adamant devrait alors atteindre sa vitesse de croisière.
Vitam : un programme, cinq projets
Le Programme Vitam est un programme interministériel mené et financé par les ministères des Affaires étrangères, des Armées et de la Culture. Son ambition est d’archiver un très important volume d’archives et de méta-données : un objectif de plusieurs milliards d’objets a été assigné à Vitam. Une première version de Vitam a déjà traité environ 100 millions d’objets.
Vitam va également donner naissance à cinq projets. Outre Adamant qui est le premier à voir le jour, le projet Archipel sera dédié à la gestion hybride des archives du Service historique de la Défense dans un outil métier.
Au Quai d’Orsay, le projet Saphir constituera le prochain service d’archivage électronique du ministère des Affaires étrangères. Il permettra le versement de la correspondance diplomatique et la préservation des applications consulaires.
Le projet Siamae quant à lui a pour objectif de permettre l’archivage intermédiaire hybride et sécurisé des documents produits et reçus.
Enfin, le projet Octave, porté par le ministère de la Culture et le SIAF (Service interministériel des Archives de France), sera doté d’une série de fonctionnalités : import de thésaurus, génération de rapports et de bordereaux, dédoublonnage et renommage des noms de fichiers…