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À l’heure de la dématérialisation et des fonds d’archives mixtes (physiques et numériques), les organisations se demandent s’il faut combiner un système informatique de gestion des archives physiques (SIA) avec un système d’archivage électronique (SAE) et un coffre-fort numérique (CFN). Ces outils doivent-ils rester distincts, peuvent-ils se compléter pour assurer la maîtrise des supports, la conformité réglementaire et la confiance dans l’information ?
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Trois univers de gestion des archives, trois logiques
Le SIA est l’outil central de pilotage des archives papier. Il permet d’enregistrer, d’inventorier, de localiser, de prêter et de suivre les archives physiques (intermédiaires ou définitives), optimisant la gestion des flux, magasins et mouvements d’archives, via des workflows métier. Il est pensé comme l’application métier de l’archiviste.
De son côté, le SAE est un dispositif technique de gestion et de conservation des archives numériques, conforme aux normes (NF Z42-013, SecNumCloud). Il automatise les flux (versements massifs, contrôles, accusés de réception), impose des formats pérennes (PDF/A, SIARD, XML) et des métadonnées normalisées. Conçu pour gérer le cycle de vie de l’archive (versement, conservation, communication, sort final), il assure traçabilité et valeur probante.
Enfin, le CFN s’inscrit dans une logique bien différente : il cible les directions métier (RH, finance, santé…), cherchant un espace probant pour des documents sensibles et privilégiant valeur d’usage, accès sécurisé, horodatage et scellement.
Lire aussi : L'archivage électronique au temps d'eIDAS V2
Aujourd’hui, les frontières entre SIA, SAE et CFN s’estompent : certains CFN intègrent des fonctions de gestion de cycle de vie ; des SAE gèrent des archives physiques comme des SIA ; et des SIA pilotent des flux hybrides papier-électronique. La notion de preuve (existence, intégrité, traçabilité) reste leur point commun, visant à assurer une confiance durable dans les documents conservés.
Vers une articulation stratégique
L’enjeu pour toute organisation n’est pas de choisir entre SIA, SAE et CFN en pesant les pour et les contre, mais de penser leur articulation possible. Plusieurs modèles sont envisageables :
- un SIA et un SAE distincts : ils entraînent une gestion en parallèle du papier et du numérique. Bien que cela préserve la spécialisation des outils et convienne aux organisations déjà équipées, cela complexifie le travail des équipes (deux environnements, risques d’incohérences, surcroît de travail pour les mises à jour). La viabilité de cette organisation est discutable ;
- le SIA porte le référentiel : il reste alors le point central de la description et du pilotage. Il couvre l’ensemble des fonds, papier comme numérique, en enregistrant dépôts, règles de gestion et instruments de recherche. Le SAE agit en complément, comme socle de conservation d’objets numériques, garantissant intégrité et traçabilité, tandis que le SIA conserve la maîtrise de la vision globale ;
- le SAE porte le référentiel : il joue alors le rôle pivot, centralise la description et le pilotage, en plus d’assurer la conservation numérique. Le SIA se concentre sur la gestion logistique et administrative des archives physiques en interaction avec le référentiel tenu dans le SAE. Ce modèle inverse la hiérarchie et positionne le SAE comme système directeur ;
- le CFN reste avant tout une interface métier : il facilite l’accès sécurisé aux documents sensibles (bulletins de paie, résultats médicaux, contrats, attestations, etc.) en s’appuyant essentiellement en back-office sur un SAE qui est garant de la conservation à long terme.
L’articulation entre les trois systèmes se fait souvent via des interconnexions techniques (connecteurs, protocoles, API). La tendance est à des solutions interopérables, formant un écosystème modulaire où chaque brique communique avec les autres.
Lire aussi : SAE : comment piloter la gouvernance ?
Conclusion
À l’heure où l’information circule sans limites entre papier et numérique, entre usages métiers et exigences réglementaires, SIA, SAE et CFN doivent être complémentaires, formant une chaîne de confiance unique basée sur un référentiel d’archivage, face à la circulation illimitée des informations.
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Caroline Buscal
[Consultante experte, directrice de Serda Conseil]










