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Présidentielle 2017 : un président numérique à l'Elysée ?

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    En attendant de connaître le nom du futur candidat 100 % numérique, le collectif Président numérique 2017 a déjà une grande ambition : « Faire passer la France dans le top 3 mondial » ! (Visual Hunt)
  • A quelques mois de l'élection présidentielle, les acteurs de la filière numérique s'engagent dans la campagne pour faire prévaloir l'importance de l'économie numérique. Objectif : placer la France dans le top 3 mondial de l'économie digitale.

    En 2017, un homo numericus siègera-t-il à l'Elysée ? C'est peu probable. Quelques mois avant l'élection, les débats laissent bien peu de place aux sujets consacrés aux enjeux colossaux de la révolution numérique. Emploi, culture, éducation (entre autres...) sont directement impactés, mais cela ne semble guère intéresser les prétendants à la présidence de la République.

    En fin de mandat, François Hollande multiplie pourtant les visites sur les sites dédiés à l'économie numérique avec notamment l'inauguration de la Webacadémie le 3 octobre dernier. Mais le compte n'y est pas pour les entreprises de la filière numérique. Neuf associations (dont la Fédération des tiers de confiance et Efel Power) ont décidé d'entrer dans la campagne de l'élection présidentielle de 2017. Et cela pourrait se faire sous la forme d'un "candidat numérique indépendant des partis politiques".

    Mettre le logiciel au coeur de la question politique

    "En 2015, les Gafa (Google, Apple, Facebook, Amazon) ont dépassé en capitalisation boursière le Cac 40 avec 1 500 milliards contre 1 200 milliards. Où est le président qui va construire le numérique de demain ?, s'interroge Alain Garnier cofondateur et président de Jamespot, éditeur spécialisé dans les réseaux sociaux d'entreprise ; il ne s'agit pas de ripoliner, mais de mettre le logiciel numérique au coeur de la question politique. Il faut quelqu'un du sérail pour représenter le numérique".

    Si les entrepreneurs prennent aujourd'hui la parole, c'est qu'ils sont conscients du poids économique de la filière numérique française. Selon Francis Weill, directeur général de Connectis France, celle-ci pèse désormais 50 milliards d'euros et représente 120 000 entreprises pour 700 000 emplois :

    "Le numérique mérite mieux qu'un secrétaire d'Etat, nous avons le droit à un ministère à part entière".

    Et à ses yeux, le salut du numérique ne passera pas par les responsables politiques :

    "Sur les 908 parlementaires, députés et sénateurs réunis, s'il y en a dix qui connaissent le sujet, c'est le bout du monde !".

    Triste constat

    Lancé au mois d'octobre dernier, le collectif Président numérique 2017 dresse un triste constat : aucune entreprise française ne fait partie des leaders mondiaux du secteur.

    "Puisque les politiques de notre pays ne peuvent ou ne veulent pas comprendre que le numérique est au coeur de notre économie et de notre société, les organisations professionnelles ont décidé de s'adresser directement au peuple français en lui exposant de façon claire et précise les enjeux du numérique, ses énormes atouts pour notre pays ainsi que ses dangers, et les risques si nous ne l'intégrons pas dans la stratégie industrielle de la France". 

    Le collectif rêve secrètement de faire avec le numérique ce qui s'est passé avec l'écologie. Il y a 40 ans, peu de gens prenaient au sérieux la question écologique... Aujourd'hui, pas un parti ne peut se permettre de faire l'impasse sur les enjeux environnementaux. Tout se joue au plus haut niveau de l'Etat estime Pierre-José Billotte fondateur d'Eurocloud :

    "En France, tout découle du président de la République. Si le président s'intéresse aux arts premiers, on construit le musée du Quai Branly... Il faut donc un président qui s'intéresse au numérique pour tracer une grande politique numérique en France".

    Placer la France dans le top 3 mondial

    En attendant de connaître le nom du futur candidat 100 % numérique, le collectif a déjà une grande ambition : 

    "Faire passer la France dans le top 3 mondial" !

    Pour parvenir à ce résultat, le collectif devra évangéliser au-delà des entreprises qu'il représente aujourd'hui : ces neuf associations rassemblent 1 500 sociétés alors que le secteur en compte 120 000.

    La bataille des idées ne fait donc que commencer. Pour Alain Garnier, la filière numérique française devrait également s'inspirer des champions français du luxe :

    "Nous voulons qu'à l'instar des acteurs français dans le luxe, notre savoir-faire en matière de développement de logiciels soit connu et reconnu en France et dans le monde entier".

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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