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Les services secrets russes pourraient recueillir toutes les conversations du pays

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    une femme au profil slave se tient près d'un arbre recouvert de cadenas à Moscou
    Les messageries utilisées en Russie risquent de ne plus être confidentielles du tout (Moscou en 2012, illustration Wikimedia commons)
  • La loi anti-terroriste étudiée par le parlement russe a été complétée d'un amendement sur la confidentialité des échanges sur internet.

    Le parlement russe étudie la possibilité de contraindre les éditeurs de logiciels et les usagers de messageries instantanées. L'objectif assumé est d'offrir l'accès, aux services secrets, à la totalité des contenus.

    Un amendement en ce sens, approuvé par une commission parlementaire, a été déposé à la Douma d'État le 20 juin. Il complète la loi anti-terroriste actuellement à l'étude à l'assemblée.

    Un flux en clair pour le FSB

    Le texte proposé prévoit une amende de près de 14000 euros pour les éditeurs et de 40 euros pour les particuliers (70 pour les fonctionnaires), soit plus d'un dixième du salaire mensuel moyen. Elle s'appliquerait en cas de refus de livrer au FSB russe le moyen de déchiffrer ses conversations.

    Les fournisseurs de messageries comme WhatsApp ou Viber auraient l'obligation de fournir aux services secrets un flux continu complet, « en clair », des conversations échangées dans le pays.

    Les détracteurs de la proposition estiment qu'une telle mesure renforcerait paradoxalement les organisations criminelles et terroristes ainsi que les services de renseignement d'autres puissances.

    Prévenir et censurer

    Il y a une semaine, des officiels russes comme le procureur général du pays réclamaient que les messages instantanés soient filtrés avant publication.

    L'un des motifs avancés par la presse locale était d'éviter la diffusion de guides pratiques sur le suicide, qui pullulent notamment sur Telegram, l'équivalent russe de Facebook messenger.

    Le ministre des communications prévenait cependant qu'une telle mesure ne serait pas possible tant que le trafic resterait chiffré.

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    La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.