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RPA : "La France reste en retard" selon Alain de Cosse Brissac

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    "Nous ne sommes qu’au début de l’ère de l’automatisation robotique" explique Alain de Cosse Brissac, Kofax France (Freepik)
  • Sommaire du dossier :

    Alain de Cosse Brissac est channel account manager Kofax France. Il analyse le développement naissant du marché de la RPA en France.

    Alain-de-Cosse-BrissacQuels bénéfices une entreprise peut-elle attendre d’une solution de RPA ?

    Aujourd’hui, la plupart des tâches manuelles, répétitives, utilisant des règles simples, peuvent être automatisées à l’aide d’une approche RPA. Les premiers bénéfices auxquels on pense sont bien sûr la réduction des coûts, l’augmentation de la productivité et de la capacité de traitement. Dans la banque, optimiser les phases d’engagement de nouveaux clients, dans l’assurance améliorer le traitement des sinistres ou, dans la logistique assurer un meilleur suivi des livraisons ont un impact direct sur le métier, sur la satisfaction client, sur la rentabilité et sur l’augmentation du chiffre d’affaires.

    En revanche, ce serait réducteur de ne prendre en compte que ces aspects « quantitatifs ». Les gains en termes de fiabilité, de respect de la conformité, de capacité d’adaptation aux changements prennent de plus en plus d’importance. La RPA peut par exemple éviter à des établissements financiers de lourdes amendes grâce à l’automatisation des processus liés à la lutte antifraude.

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    Enfin, cette nouvelle manière de travailler, d’intégrer cette « force de travail digitale » permet aux gestionnaires, aux analystes de se consacrer à des tâches à plus forte valeur ajoutée, plus conformes à leur formation et à leur expérience.

    Quel est l’impact de la RPA sur les métiers traditionnellement dédiés au document ?

    Les processus qui avaient massivement recours aux documents profitent pleinement de cette approche RPA. En automatisant la collecte des informations à partir de multiples sources, le traitement des documents, le rapprochement d’information et l’intégration de différents systèmes, la RPA combinée aux solutions de capture multicanal, de BPM, permet de traiter beaucoup plus de documents, plus rapidement et aux équipes métier de s’affranchir de ces tâches sans valeur ajoutée.

    À ce jour, les entreprises françaises sont-elles dotées d’une solution de RPA ?

    La robotisation fait désormais partie intégrante de la transformation digitale et s’intègre maintenant dans toute réflexion stratégique des grandes entreprises. De nombreux pilotes ont été effectués et les premiers déploiements d’envergure sont en cours ou s’achèvent dans les banques et les assurances, pionniers dans le domaine, mais nous ne sommes qu’au début de l’ère de l’automatisation robotique.

    Les entreprises de tous secteurs et de toutes tailles se lancent progressivement sur des processus métier bien identifiés, mais encore limités. Les initiatives dans le secteur public se multiplient également. La France reste cependant en retard par rapport aux pays anglo-saxons et du nord de l’Europe.

    Peut-on déjà imaginer les prochaines évolutions du marché de la RPA ?

    Les projets de RPA se multiplient et sont de mieux en mieux maîtrisés par les clients et les intégrateurs qui ont investi dans ce domaine, mais nous sommes encore au début de cette phase d’industrialisation de la RPA. Selon les analystes, ce marché représentera près de 5 milliards de dollars en 2020. S’assurer que cette phase d’industrialisation se passe bien et que cette robotisation entraîne l’adhésion de tous au sein de l’entreprise est primordial, car la RPA n’est en fait qu’une étape, indispensable et importante certes, basée sur une technologie qui va s’enrichir progressivement de toutes les autres solutions apportées par l’intelligence artificielle, l’approche cognitive, l’intégration de la reconnaissance vocale, faciale, biométrique, l’autoapprentissage… La RPA permet d’accroître l’efficacité de processus que l’on avait jusqu’alors renoncé à automatiser en raison des coûts prohibitifs du recours à des méthodes traditionnelles (développements, BPM, etc.). La RPA couplée à l’IA permettra d’automatiser des processus de plus en plus complexes.

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    RPA : voilà un sigle à retenir. La robotic process automation représente un marché promis à une percée spectaculaire. Il y a de l’intelligence artificielle dans cette technologie, certes. Surtout, elle s’applique à des cas d’usage dont on attend d’appréciables retours sur investissement.
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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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