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Prêt d'ebooks en bibliothèque : Eblida réclame un cadre légal clair

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    L’objectif de ce modèle est de décliner et pérenniser dans l’écosystème du livre numérique la place occupée par les libraires dans le cycle du livre papier. (Wikipedia/Maximilian Schönherr)
  • Rencontre avec Vincent Bonnet, directeur d’Eblida (European Bureau of Library, Information and Documentation Associations) suite à la pétition lancée en avril 2014 concernant le prêt de livres numériques en bibliothèque.

    Pourquoi avoir lancé une pétition demandant la légalisation du prêt de livres numériques par les bibliothèques ?

    Parce que les bibliothèques ont besoin d’un cadre légal clair pour fonctionner. Or la situation est très confuse quant au "prêt" de livres numériques, en grande partie parce qu’aujourd’hui un livre numérique n’est pas considéré comme un bien mais comme un service.

    Ainsi, les éditeurs peuvent décider de ce qui peut ou ne peut pas faire partie d’une collection de bibliothèques. Des bibliothèques ont déjà expérimenté de la part de certains éditeurs : le refus d’inclure certains titres de livres numériques dans leurs bouquets, le retrait de certains titres de livres numériques des bouquets souscrits afin de les vendre exclusivement à des acheteurs individuels, la prescription des conditions d’accès aux livres numériques. Il s’agit d’une pratique courante.

    Il est pourtant possible d'emprunter des tablettes et des liseuses en bibliothèque...

    Que les bibliothèques prêtent des tablettes et liseuses, ...

    et que cela participe de l’accès des citoyens à la lecture et aux usages numériques, c’est très bien. Cela fait partie des missions des bibliothèques. Mais là n’est pas le propos de notre pétition. Nous nous concentrons sur le contenu. Parce qu’avec une offre de livres numériques étoffés, à jour et répondant aux attentes des utilisateurs, les bibliothèques sont un excellent moyen non seulement de lutter contre le téléchargement illégal, mais surtout de faire découvrir des auteurs, de nouvelles formes littéraires et de développer la lecture. En favorisant l’accès à la lecture du plus grand nombre, les bibliothèques ont un impact positif pour la société, et bien sûr, sur le marché du livre. Cela ne peut qu’être positif pour le secteur du livre dans son ensemble.

    Comment les bibliothécaires peuvent-ils sensibiliser la Commission européenne à leurs problèmes ?

    Au fond, il ne s’agit pas d’un problème pour les bibliothécaires, mais plutôt d’une question de démocratie. L’accès à l’information est un droit fondamental. C’est pourquoi nous invitons les usagers des bibliothèques à signer la pétition. En atteignant une masse critique, nous pourrons éveiller les consciences des décideurs politiques à ces questions, et faire pencher la balance du bon côté, c’est-à-dire, du côté des citoyens européens. Car aujourd’hui, les bibliothèques en Europe comptent 65000 structures qui ont été utilisées par près de 100 millions de personnes en 2013. C’est énorme ! Comment la Commission pourrait-elle ignorer le fait qu’un Européen sur cinq se soit rendu en bibliothèque l’année dernière ?

    C’est véritablement une question de démocratie. Si la Commission veut pouvoir réussir à mettre en place une véritable société de la connaissance composée de citoyens éclairés, il faut qu’elle s’en donne les moyens. La société est prête pour la réforme, les bibliothécaires sont prêts à aider

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