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Ce n’est pas un hasard si Steven Deffous, analyste en intelligence économique (IE) et formateur Osint dans un cabinet spécialisé (renseignement, investigation, protection de l’information et formation) aime jouer au Risk. Ce jeu de plateau, qui mêle tactique militaire, diplomatie, prise de risque et - quoiqu’on en dise - une part de hasard, n’est pas sans rappeler le parcours de ce Belfortain d’origine, que rien ne destinait, au départ, au renseignement.
"L’affaire Alstom a été retentissante, mais mes proches et moi l’avons vécu de l’intérieur", se rappelle Steven Deffous. "Venant d’un milieu modeste et rural, j’ai un peu reproduit le schéma classique." C’est après un bac professionnel "technicien d’usinage", puis pour entamer un BTS IPM (aujourd’hui nommé BTS CPRP : conception des processus de réalisation de produits), à Nice, qu’il quitte sa Franche-Comté natale pour la Côte d’Azur. "Un peu naturellement et parce que j’ai toujours aimé le contact avec les clients, je me suis tourné vers une Licence Pro “Technico-commercial” à l’IUT de Nice, puis vers un master en alternance au sein de l’école de commerce IDRAC".
Steven Deffous n’aime pas suivre les lignes toutes tracées ! En parallèle de ses études, il s’engage dès ses 18 ans dans la réserve opérationnelle de l’Armée de Terre. "C’est la plus belle école de la vie !", estime-t-il. "Cette formation militaire et cet engagement m’ont permis de mieux me connaître, de prendre des responsabilités, d’avoir davantage confiance en moi, de me dépasser et de sortir de ma zone de confort, mais surtout de rencontrer des personnes issues de parcours différents."
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Le goût du challenge
C’est d’ailleurs dans le cadre de ses fonctions de réserviste qu’une mission le conduira vers l’intelligence économique. "Durant la période des attentats du Bataclan, en 2015, j’étais mobilisé pour la protection d’un établissement juif dans le 19e arrondissement de Paris", se souvient l’analyste en IE. "Je n’ai plus été le même après et cela m’a donné envie de m’engager davantage. De retour au bureau, je ne pensais qu’à une chose : trouver comment servir ma communauté, mon pays". Il travaille ensuite durant plusieurs années sur des sujets de sécurité publique au ministère de l’Intérieur avant d’entamer une reconversion professionnelle.
Pour capitaliser sur ses compétences acquises au ministère et poussé par ses camarades de l’armée, Steven Deffous intègre la 25e promotion de la formation Stratégie et intelligence économique de l’École de Guerre Économique. "Durant mes études, lorsque je coordonnais le club Osint & Veille, j’ai cofondé le Mag’Osint, la première newsletter francophone sur la recherche d’information en sources ouvertes et la veille."
Au sein d’un cabinet d’IE, il se spécialise sur les sujets de fraudes et de trafics et reste un officier de réserve actif sur les thématiques de guerre de l’information. Dernièrement, il a cofondé Les Blaireaux des Légendes, une équipe française de compétitions d’investigations en ligne de type Capture The Flag (CTF) et de recherche de personnes disparues. "La gamification de notre discipline permet d’apprendre en s’amusant, mais aussi de renforcer la cohésion, l’innovation et de sensibiliser".
Steven Deffous, qui participe et conçoit des challenges, a d’ailleurs récemment remporté le CTF Osint, organisé lors de l’Osint Day, à l’occasion du Forum InCyber Europe (Fic) autour du renseignement géospatial.
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Il like
- Le jeu de société qui ne le lassera jamais ? : "Le Risk ! Ce jeu me rappelle mes soirées à l’armée et il nous a fait vivre toutes les émotions possibles."
- La série dont il est accro ? : "La série Black Mirror, qui est une sorte de monde parallèle à notre réalité. Et la saison 7 met en lumière notre dépendance aux écrans."
- Sa citation de prédilection ? : "ad Augusta per Angusta » (vers les sommets, par des chemins étroits) résume bien mon parcours atypique."
