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L'intelligence artificielle risque-t-elle de rendre les enfants malpolis ?

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    Un robot semble triste
    Les intelligences artificielles domotiques ne réclament aucune formule de politesse (illustration capture Youtube)
  • « Google, pourriez-vous me dire s'il vous plaît comment me rendre à telle adresse, merci ! » : jamais requête n'est formulée ainsi dans les moteurs de recherche.

    Les intelligences artificielles domestiques font tout ce qu'on leur demande sans exiger de formule de politesse. Les consignes données à Ok Google, Siri ou Cortana fonctionnent mieux à l'impératif et réduites à l'essentiel.

    Alexa est le nom de l'interface vocale de la solution domotique d'Amazon Echo. Le magazine basé aux États-Unis Quartz donnait ce mois-ci la parole aux parents qui craignent qu'elle ne rende leurs enfants malpolis.

    Surtout pas « s'il vous plaît »

    Que ce soit pour allumer les lumières d'une pièce ou retrouver le nom d'un personnage de dessins animés, les utilisateurs d'Alexa s'adressent à l'intelligence artificielle à haute voix.

    La courtoisie n'est pas requise. Alexa est un robot qui n'a pas été programmé pour s'offusquer de demandes directes. Avi Greengart, analyste technologique et père de cinq enfants, s'inquiète : « L'une de nos responsabilités en tant que parents est d'enseigner les bonnes manières à nos enfants. »

    « [Alexa], poursuit-il, est un objet à qui l'on s'adresse comme si il s'agissait d'une personne qui n'a pas besoin des bonnes manières [pour s'exécuter] ».

    Générateur d'agressivité

    Pour que l'intelligence artificielle domotique fonctionne le mieux possible, il faut à tout prix éviter la politesse. Les formules de courtoisie ou l'usage du conditionnel perturbent le fonctionnement de la reconnaissance vocale.

    Les plus jeunes le comprennent rapidement et s'adaptent. Par ailleurs, ils peuvent avoir du mal à articuler et donc à se faire comprendre. Par pallier ces difficultés, ils tendent naturellement à se répéter et à hausser la voix. Voire le ton.

    Pas le seul facteur

    Hunter Walk, investisseur en nouvelles technologies, explique que sa fille « doit parler plus fort, ce qui lui donne involontairement un ton plus agressif lorsqu'elle exige quelque chose [d'Alexa] ».

    Dans un post de blog, Hunter Walk s'inquiète que l'usage d'Alexa ne « transforme [sa] fille en une connasse rageuse ».

    « Pour ce que ça vaut, pondère l'une des amies du père, sa fille est l'une des filles les plus gentilles que vous ayez jamais rencontrées ».

    Des usages répandus

    Bien qu'Amazon se défende d'avoir conçu Alexa à destination des enfants, cette intelligence artificielle est particulièrement adaptée pour eux : son utilisation ne requiert aucun apprentissage de gestes ou de termes complexes.

    Son fonctionnement pourrait se répandre rapidement. Non seulement Google Home s'en inspire très largement, mais Apple est très probablement en train de développer une solution similaire basée sur Siri. 

    Si les enfants n'ont pas toujours accès aux assistants personnels des smartphones de leurs parents, la présence domestique d'Amazon Echo sur plusieurs supports permet d'y accéder sans chercher sa base physique, en commençant simplement une phrase par « Alexa ! ».

     

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    La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.