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VITAM un projet d'Etat qui inquiète les tiers-archiveurs

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    Le système VITAM devra archiver plusieurs milliards d'objets numériques (Pixabay / Heladodementa)
  • Lors de la journée eFutura consacrée à la transition numérique, l'Etat a présenté l'état d'avancement du futur socle d'archivage électronique commun à toute l'administration. 

    Dix huit mois après son lancement officiel, le projet VITAM prend forme au rythme des versions d'évaluation et des tests. A l'occasion de la journée d'étude eFutura qui s'est tenue hier à Paris, les experts de la DINSIC (Direction interministérielle du numérique et du système d'information et de communication de l'Etat) ont présenté l'état d'avancement du futur socle d'archivage commun à toute l'administration.

    VITAM affiche une vaste ambition : réaliser une solution logicielle libre capable de gérer l'archivage, la conservation et l'accès à long terme des archives numériques produites par l'Etat. Porté par trois ministère (Culture, Défense et Affaires étrangères), VITAM proposera un back office interfaçable avec les applications métiers et les logiciels utilisés par les services d'archives. Le tout dans un contexte de très fortes volumétries : il est question ici de plusieurs milliards d'objets.

    Volumétrie et vélocité

    La volumétrie n'est que l'un des aspects de VITAM : "la vélocité et l'accès rapide aux archives représentent un enjeu important du projet" souligne Jean-Séverin Lair, directeur programme au sein de la DINSIC. Le futur dispositif devra permettre aux agents de l'Etat d'accéder dans les délais les plus brefs à une information noyée dans des volumes qui s'expriment ici en péta-octets. 

    Le déroulement du projet obéit à un scénario désormais bien rôdé : les archivistes expriment leurs besoins métiers auprès des développeurs qui eux-mêmes les transmettent aux informaticiens. Un modèle est alors proposé et testé par les archivistes. Cette "méthode agile" fait la part belle aux cycles courts et impose un rythme important de tests.

    Dès cette année, une version béta sera livrée aux porteurs du projet. Dans le courant de 2017, une première version de production utilisable verra le jour. Puis viendra le tour de versions majeures en 2018 et 2019 avant le grand bond en avant prévu pour 2020.

    VITAM inquiète les tiers-archiveurs

    Doté d'un budget de 15 millions d'euros, VITAM coûtera en réalité 57 millions d'euros si l'on tient compte des ressources humaines convoquées pour mener le projet à bien.

    Précision importante : VITAM aura vocation à traiter les trois âges des archives d'Etat : archives courantes, archives intermédiaires et archives définitives. Ce qui ne manque pas de provoquer des inquiétudes parmi les tiers-archiveurs qui, depuis la loi sur les archives de 2008, sont autorisés, à condition de bénéficier d'un agrément délivré par le Service Interministériel des Archives de France, de gérer les archives courantes et intermédiaires de l'administration. Ce marché d'Etat représente une part importante du chiffre d'affaires de certains prestataires qui craignent de perdre un client majeur de leur activité.

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