Des épîtres, conservées aux archives municipales, dans lesquelles le roi exprime son souhait de transférer l’université de Nantes à Rennes, ont été retrouvées à Rennes fin juillet.
Les archives municipales de Rennes s'apparentent à une caverne aux merveilles. Fin juillet, l’un des archivistes, Xavier Huet, trouve, parmi les milliers de documents conservés, une lettre datant du 24 août 1591. “Elle a été écrite par le roi Henri IV, plus précisément par son secrétaire”, explique Claire Gatti, directrice des archives de Rennes.
Dans l’épître, retranscrite par les archives de Rennes et adressée aux conseillers du Parlement et au sénéchal de Rennes (officier au service du roi), Henri IV demande que l’université de Nantes soit déplacée à Rennes. “Pour le roi, Nantes n’est pas suffisamment sûre pour que l’université puisse fonctionner correctement. Mais c’était surtout une manière de punir cette ville, qui ne lui était pas fidèle.”
En effet, cette demande est faite en pleine guerre de la Ligue en Bretagne, et alors que Henri IV, protestant, est contesté. Cette période troublée, est le fruit d’une construction historique élaborée à des fins politiques. Henri IV, à la tête des Huguenots (les Français protestants) sera confronté aux catholiques. Les conflits qualifiés de “religieux” sont en effet, au 16ème siècle, essentiellement d’ordre politique.
1589, Henri IV entreprit une demande similaire
Henri IV avait déjà voulu déplacer l’université de Nantes à Rennes, deux ans auparavant. Une autre lettre, datant d’avril 1589, en témoigne : "Elle était encore plus directe que celle de 1591", affirme Claire Gatti.
Malgré ces demandes répétées, le voeu du roi de France ne sera pas exaucé. C’est seulement en 1735 que la faculté de droit de Nantes sera déplacée à Rennes. Les facultés de lettres et sciences apparaissent lors du siècle suivant. Mais il faudra attendre 1896 pour voir fusionner les différents enseignements - droit, lettres, sciences et médecine - au sein d’une seule et même école : l’Université de Rennes.