Antoine Meissonnier, un archiviste au service de la Justice

  • antoine_meissonnier.jpg

    Antoine-Meissonnier
    Antoine Meissonnier planche actuellement sur le colossal chantier d'archivage électronique qui devra, à terme, absorber la dématérialisation de la chaîne pénale (6,5 millions d'affaires par an). (DR)
  • Antoine Meissonnier est diplômé de l'Ecole nationale des chartes. Après avoir oeuvré pendant quatre ans au Service interministériel des archives de France (Siaf), il est aujourd'hui à la tête du département des archives, de la documentation et du patrimoine du ministère de la Justice.

    Aux portes de Paris, c’est un imposant bâtiment de verre qui regroupe de nombreux services du ministère de la Justice. Au cœur de l’atrium, Antoine Meissonnier semble connaître toutes les personnes qui déambulent dans cette grande ruche ministérielle. À la tête du département des archives, de la documentation et du patrimoine depuis 2016, il veille à la mémoire de ce ministère sensible. Un poste très large qui le fait passer d’un projet d’archivage électronique à la gestion d’un centre de documentation en passant par l’administration de biens mobiliers. Ce jour-là, des fauteuils fin XVIIIe venaient d’être livrés dans les bureaux en attendant leur restauration.

    Pourtant, Antoine Meissonnier n’a plongé que progressivement dans le monde des archives : « J’ai préparé un bac S alors que je déteste les mathématiques ! À cette époque, j’ai envisagé toutes les carrières possibles. Une chose est sûre, avec des parents-professeurs, je ne voulais pas suivre la même voie ! ». Son parcours est tout de même celui des bons élèves : des classes préparatoires (hypokhâgne, khâgne) au prestigieux lycée Henri IV, puis le redoutable concours de l’École nationale des chartes. Ses facilités pour l’apprentissage des langues vont l’aider à passer la célèbre épreuve de version latine sans dictionnaire.

    À l’École nationale des chartes, il se souvient d’un programme très chargé où les élèves fonctionnaires touchent à de nombreux domaines :

    « Heureusement, j’ai découvert la capoeira, un sport qui m’a permis de réaliser ma thèse sans déprimer ! »

    Rouen, Albi, Vienne, Stockholm

    De la théorie à la pratique, il y a parfois un monde. Antoine Meissonnier met les mains dans le travail quotidien des archivistes à la faveur d’un premier stage effectué au sein des archives départementales de Seine-Maritime :

    « Ce stage m’a bien plu, j’y ai découvert tous les types d’archives, mais aussi la question du rapport que nous devons entretenir avec le public ».

    Puis il enchaîne les stages en France (Archives nationales, archives départementales du Tarn) et à l’étranger en Autriche et en Suède. À Stockholm, il tombe sous le charme d’une ville « où la terre et la mer sont à l’équilibre ». Et se frotte à d’autres pratiques archivistiques. Lors de son séjour suédois, il se consacrera notamment à l’édition de chartes ecclésiastiques. Ce parcours est complété par un passage par l’Institut national du patrimoine en 2011 et le concours d’attaché territorial.

    Sa première affectation le conduit au Service interministériel des archives de France (Siaf) où il passera quatre années de 2012 à 2016.

    « Ce fut une grande richesse en termes de découvertes et extrêmement formateur. J’ai notamment travaillé à l’amélioration du cadre juridique de la gestion de l’information et de la dématérialisation (règlement eIdas, projet d’ordonnance portant réforme du droit des obligations, loi de santé…). J’ai également participé à l’accompagnement de la dématérialisation dans les administrations et contribué à la normalisation nationale et internationale (Afnor CN171 et CN46-11). Entre autres choses... »

    Dématérialisation de la chaîne pénale

    À la tête du patrimoine documentaire du ministère de la Justice depuis 2016, Antoine Meissonnier a plusieurs fers au feu. Notamment un colossal chantier d’archivage électronique capable d’absorber la dématérialisation de la chaîne pénale, 6,5 millions d’affaires par an, soit l’équivalent probable d’une centaine de millions de documents par an. La mise en production est prévue pour l’automne 2020.

    À cet emploi du temps, il faut désormais ajouter le titre de président du comité scientifique du forum 2019 de l’Association des archivistes français qui se tiendra à Saint-Etienne du 3 au 5 avril prochains. Au programme : « Archives et transparence »... Avec ses collègues, il s’interrogera sur l’accès aux archives et le point d’équilibre à trouver entre la transparence et la protection des autres intérêts. Incontournable sujet de réflexion pour les bons élèves...


    Il like :

    • Sa ville préférée : Stockholm, une ville où la terre et la mer sont à l’équilibre.
    • Son roman préféré : Mamie Luger, de Benoît Philippon, polar déjanté mettant en scène les souvenirs d’une « serial killeuse » de machos.
    • Son sport préféré : la capoeira car même sans être fort, on peut s’amuser !
    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".

    Serda Formations Archives 2025

    Indispensable

    Bannière BDD.gif