Les Archiveilleurs viennent de célébrer leur dixième anniversaire. Comment est née cette initiative ?
Les Archiveilleurs ont été fondés par des archivistes francophones qui se sont rencontrés sur Twitter. Ils pratiquaient chacun de leur côté un partage d’information avec notre communauté professionnelle, par l’intermédiaire de leurs blogs ou des réseaux sociaux. L’idée des Archiveilleurs était de mutualiser cette veille et de la diffuser à un plus grand nombre. Elle était inspirée par le Bouillon des bibliobsédés, service équivalent mis en œuvre par nos confrères bibliothécaires. Nous avons cloné leur démarche et leur solution pour les appliquer au monde des archives. Notre collectif s'est constitué de manière tout à fait informelle, sans affiliation à une association professionnelle ou un service d'archives. Il faut dire qu’à l’époque, ceux-ci étaient quasiment absents des réseaux sociaux.
Comment fonctionnent les Archiveilleurs ?
Les contributeurs, tous bénévoles, pratiquent régulièrement une veille archivistique dans le cadre de leur activité professionnelle. Quand ils repèrent une ressource susceptible d’intéresser les abonnés et conforme à notre charte éditoriale, ils en enregistrent le lien dans une solution de partage de signets, par exemple Diigo, avec un tag dédié. Notre système moissonne ensuite les flux RSS associés à leur compte et au tag, compile les liens identifiés et les diffuse automatiquement sur nos différents canaux (site web, flux RSS, newsletter, Facebook et Twitter). Ceci sans commentaire ni classification : il s’agit davantage d’un flux d’actualités professionnelles que d’une base de références.
En dix ans, comment le métier d'archiviste a-t-il évolué ?
Il s’est fortement diversifié. Nous devons acquérir de plus en plus de compétences, dont beaucoup ne sont pas propres à notre métier : gestion de projet, communication, médiation, business analyse, développement informatique etc. Nous avons dû renoncer à être experts en tout : à côté d’archivistes pour ainsi dire "généralistes", on a vu apparaître des profils spécialisés, notamment autour des questions numériques. Toute initiative contribuant au développement professionnel de notre communauté est donc plus que jamais bienvenue.