7,7 millions d’euros, c’est la somme que la Bibliothèque nationale de France (BnF) doit réunir, via une grande souscription publique, pour acquérir un fonds exceptionnel de près de 900 pièces de Marcel Proust. Manuscrits, lettres, dessins, travaux de jeunesse : l’ensemble, vendu par les héritiers de Suzy Mante-Proust, sa nièce, et négocié par la maison de vente aux enchères Sotheby’s, constituerait le dernier grand corpus proustien encore en mains privées. L’appel aux dons est ouvert jusqu’au 31 décembre 2025 et vise des mécènes privés, des entreprises et des passionnés du monde entier, sans quoi l’acquisition ne pourra pas aboutir.
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Un jalon pour les archives littéraires
Ce fonds complèterait directement celui acquis en 1962 par la BnF pour en combler les lacunes. Composé de plus de 300 manuscrits d’À la recherche du temps perdu, il comprend également des carnets scolaires annotés par ses professeurs, des essais de jeunesse, des traductions de John Ruskin, des articles critiques et un important corpus épistolaire. Certaines pièces, montées en "paperolles", forment de véritables rouleaux manuscrits, précieux pour l’étude de l’œuvre.
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Une ambition patrimoniale et scientifique
Classé “trésor national” par l’État, ce fonds est déjà protégé de toute exportation, conformément au Code du patrimoine. Identifié et classé par des experts de la BnF, sa numérisation complète pour Gallica est déjà prévue, ainsi que son intégration dans les instruments de recherche et une série d’expositions destinées à valoriser cet ensemble unique.
L’institution rappelle que son objectif est la préservation de l’unité documentaire : en cas d’acquisition, elle détiendra près de 95 % des archives proustiennes mondiales, offrant aux chercheurs un corpus quasi exhaustif pour explorer l’œuvre et ses contextes intellectuels, sociaux et éditoriaux.
