Les archives de la Préfecture de police déménagent

Le service de l’identité judiciaire, sous les combles du 36, quai des Orfèvres, fin XIXe siècle Service des archives et du musée de la Préfecture de police

 

Les fonds de la célèbre PP quittent le Quartier latin pour rejoindre de nouveaux locaux sécurisés au Pré Saint-Gervais.

Les chercheurs, les historiens et les journalistes devront changer leurs habitudes. Les archives de la Préfecture de police quitteront définitivement le Quartier latin le 13 septembre prochain pour emménager dans de nouveaux locaux au Pré Saint-Gervais (Seine Saint-Denis). Les fonds de la Préfecture de police (PP) étaient entreposés depuis 1974 au sein du commissariat du 5ème arrondissement, près de la place Maubert-Mutualité. Au total, les archives de la PP étaient dispersées sur six sites différents. 

Les nouveaux locaux répondront aux normes édictées par le Service Interministériel des Archives de France et seront particulièrement sécurisés grâce à une liaison en temps réel avec les salles de commandement situées à proximité. Les conditions de consultation seront également améliorées avec un espace agrandi par rapport à l'emplacement actuel.

Les archives de la Préfecture de police abritent des documents particulièrement intéressants pour les chercheurs : compte-rendus de manifestations et de meetings, correspondance, rapports de police sur les grandes affaires politiques et criminelles, registres d'écrou... Chaque année, 3 500 personnes en provenance du monde entier (Japon, Etats-Unis, Chine, Inde, Israël...) viennent consulter ce fonds.

Selon Jean-Marc Gentil, directeur du Service de la mémoire et des affaires culturelles de la Préfecture de police (SMAC), les archives les plus consultées couvrent les périodes de "l'occupation allemande et les brigades spéciales, la guerre d'Algérie et tous les mouvements idéologiques des années 60 et 70". Les documents sont consultables après un délai de 50 ans pour les archives administratives et 75 ans pour les proécédures judiciaires. "Mais, contrairement à sa réputation, la Préfecture de police est une institution très transparente : 99,9 % des demandes de dérogations obtiennent une réponse favorable" précise Jean-Marc Gentil.

 

Retrouvez le reportage d'Archimag consacré à la mémoire de la police.

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La mise à disposition des décisions de justice en Open Data a vu le jour grâce à la loi pour une République numérique votée en 2016. Les articles 20 et 21 prévoient la mise en open data des quatre millions de décisions de justice produites chaque année par les tribunaux français. Camille Girard-Chanudet est chercheuse en sociologie au sein du Centre d’étude des mouvements sociaux. En 2023, elle a soutenu une thèse devant l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) : "La justice algorithmique en chantier, sociologie du travail et des infrastructures de l’intelligence artificielle". Dans ce cadre elle a rencontré les équipes de la Cour de cassation qui procèdent à l’anonymisation des décisions de justice.