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Francisco Roa Bastos, porte-voix du rez-de-jardin de la BNF

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    Francisco Roa Bastos, représentant des lecteurs de la bibliothèque de recherche de la BNF. (DR)
  • Représentant des lecteurs de la bibliothèque de recherche de la BNF, Francisco Roa Bastos est l'intermédiaire des usagers du "rez-de-jardin" auprès de l'administration de l'établissement. Portrait.

    Le jeune homme semble étonnamment soulagé d’apprendre que nous avons trouvé son adresse e-mail sur le web en seulement trois clics. Si l’anonymat sur internet est un enjeu précieux pour certains, Francisco Roa Bastos aimerait au contraire y être le plus visible possible. Pour une raison simple : en tant que représentant des lecteurs de la bibliothèque de recherche de la Bibliothèque nationale de France (BNF), il doit pouvoir être contacté à la moindre doléance. Et le périmètre d’action de ce chercheur d’origine toulousaine ne s’arrête pas aux portes du « rez-de-jardin » (1) du site de Tolbiac- François Mitterrand. Il comprend également tous les autres sites de recherche parisiens de la BNF (Richelieu, Arsenal, etc.) et même la Maison Jean Vilar d’Avignon.

    Do you BNF ?

    Son aventure de porte-parole des lecteurs a démarré il y a quatre ans. Ancien élève de l’École normale supérieure de Paris et diplômé de Sciences Po, il prépare alors une thèse sur l’institutionnalisation des partis politiques au niveau européen à l’université de Versailles Saint-Quentin. Sur le blog Do You BNF ?, créé par jeu avec d’autres résidents permanents, il rassemble les anecdotes accumulées durant leurs longues journées passées sur le site. Fort du succès de ces petites et grandes histoires du microcosme du « rez-de-jardin », le jeune homme transforme ensuite son blog en centre de mobilisation de sa campagne.

    Élu en mai dernier pour un mandat de trois ans, Francisco Roa Bastos s’est finalement entouré de deux candidats « malheureux » à l’élection pour fonder une structure parallèle et indépendante de la bibliothèque : l’Association des lecteurs et des usagers de la BNF (AluBNF). Par le biais de cette petite organisation ultra motivée, il peut ainsi plus facilement mobiliser les lecteurs, recueillir leurs messages et mettre en place différents comités de travail. Son action sera prochainement relayée par un site internet, actuellement en construction.

    Recueillir les messages des milliers d’usagers qu’il représente et y répondre prend du temps. Mais Francisco Roa Bastos profite de la parenthèse que connaît actuellement sa carrière pour s’investir au maximum dans la tâche dont il a la charge. « J’ai fini ma thèse en décembre 2012 et je cherche depuis un poste à l’université, explique-t-il ; cela me laisse donc un peu plus de temps pour ce genre d’investissement ». Mais le jeune homme est du genre hyperactif : entre la poursuite de ses recherches, la rédaction d’articles pour enrichir son CV, les cours qu’il dispense en vacation et l’Amap de quartier dans laquelle il s’investit activement depuis deux ans, il est sur tous les fronts.

    Toilettes et comités d'administration

    Statutaire, sa présence aux quelques comités d’administration annuels de la BNF est son unique occupation officielle. Francisco Roa Bastos y a découvert l’impressionnante inertie du premier établissement public du ministère de la Culture et de son budget à six chiffres. « Les contraintes, les choix stratégiques et les moyens qui se cachent derrière le lieu de vie qu’est la BNF sont très intéressants à décrypter, ajoute-t-il ; j’y apprends beaucoup, notamment sur les politiques d’acquisition ou de numérisation de l’établissement ». Face à ces questions, le jeune homme reconnaît qu’il n’est pas toujours facile, pour quelqu’un n’étant pas du « métier », d’en saisir les enjeux et de trouver sa place pour agir. « Je dois pourtant faire le lien entre les lecteurs, le personnel et la direction, poursuit-il ; car j’observe régulièrement de nombreux manquements de coordination et de concertation ».

    L’accueil des publics précaires ou les inondations ayant dévasté mi-janvier dernier certaines salles de lecture font partie des problèmes auxquels Francisco Roa Bastos doit s’attaquer. Sans parler des nombreuses plaintes qu’il a recueillies, résultant de glissades sur le parvis ou dénonçant la dangerosité de l’escalier de la nouvelle entrée Est. Si certains sujets peuvent même sembler triviaux, ils font eux aussi partie du quotidien des lecteurs. Les toilettes du « rez-de-jardin », inutilisables depuis longtemps, constituent le gros dossier du moment. Une affaire résultant d’une mauvaise conception du bâtiment et de problèmes sur les contrats de la société de nettoyage. Car c’est aussi ça, le job de représentant des lecteurs. ..

    (1) En distinction du «haut-de-jardin», destiné aux personnes en 1er cycle universitaire ou aux usagers non chercheurs professionnels.

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