Franck Hurinville (BNF) : "bibliothécaires et documentalistes ont un rôle à jouer contre la désinformation"

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    Franck-Hurinville
    Frank Hurinville : "L’information est notre métier et la désinformation, l’autre nom des fake news, son opposé. Il faut s’y attaquer". (DR)
  • Franck Hurinville est chargé de mission relations internationales et francophonie au sein de la BNF. Il est également président du Comité français international bibliothèques et documentation. En février dernier, le CFIBD avait organisé une conférence sur le thème "Fake news, un défi qui nous rassemble : regards croisés États-Unis-France".

    Quel rôle les bibliothécaires et les documentalistes peuvent-ils jouer contre les fake news ?

    Mais d’abord, avons-nous un rôle à jouer ? Trois fois oui ! L’information est notre métier et la désinformation, l’autre nom des fake news, son opposé. Il faut s’y attaquer et y voir une opportunité en or pour valoriser nos métiers. La France est un peu en retard, semble-t-il. Aux États-Unis, l’American Library Association (ALA) a pris la tête du combat et mobilisé ses 120 000 bibliothèques américaines. C’est tout le sens de l’après-midi d’études que nous avons organisé et qui a fait le plein pour venir écouter Loida Garcia-Febo.

    Outre-Atlantique, quelles actions l’Association des bibliothèques américaines a-t-elle lancées ?

    La plateforme de « literacy » de l’ALA est une caverne d’Ali Baba : nos collègues américains y partagent gratuitement de nombreux guides pratiques, programmes de formation, etc. J’aime beaucoup une ressource en français intitulée le Foutaisomètre qui offre une synthèse ludique d’ateliers d’évaluation des sources.

    En France, des actions sont-elles en cours dans les bibliothèques ?

    La remontée d’information n’est sans doute pas complète, mais les initiatives semblent peu nombreuses. Je voudrais quand même citer deux exemples. À Melun, l’Astrolabe organise des temps de réflexion et d’échanges pour le grand public autour des questions d’actualité et des médias en accès libre. Un intervenant expose le thème pendant environ quarante minutes puis discute ou débat avec le public. Deux bibliothécaires accompagnent les échanges.

    Autre exemple : à Paris, la BPI a mis en place des ateliers « construire son opinion ». Ici, ce sont les scolaires qui sont ciblés. L’action prend la forme d’un atelier de recherche et d’analyse d’information ou bien d’une rencontre avec un journaliste et un illustrateur.

    À chaque fois, l’objectif est le même : identifier les différents médias, développer l’esprit critique. Ces ateliers rencontrent un grand succès auprès des enseignants : les élèves sortent de leur classe et viennent à la bibliothèque, un cadre qui fait sens.

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