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En Italie, le piratage de livres numériques a détruit 8 800 emplois

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    Plus d'un tiers des Italiens pratique le piratage éditorial (Pixabay / Perfecto_Capucine)
  • Le préjudice causé par le piratage d'ouvrages est estimé à 528 millions d'euros par an.

    300 000 actes de piratage de livres numérique sont recensés chaque jour en Italie. Soit près de 107 millions par an ! Selon une enquête menée pour l'Associazione Italiana Editori et la Federazione Italiana Editori Giornali, le téléchargement illégal de livres dématérialisés est en pleine expansion et porte un rude coup au secteur éditorial italien.

    Pour les catégories romans et essais, le manque à gagner est estimé à 324 millions d'euros, soit l'équivalent de 29 millions exemplaires non vendus. Le segment universitaire est également touché avec 4 millions d'exemplaires non vendus représentant 105 millions d'euros. Quant à l'édition professionnelle (et banques de données) le préjudice annuel est évalué à 99 millions d'euros.

    Tous genres confondus, le coût du piratage est estimé à 528 millions d'euros par an soit 23 % du marché global (hors secteur scolaire et exportation). A ce manque à gagner, il convient d'ajouter la perte de revenus pour le fisc transalpin: 216 millions d'euros.

    Plus d'un tiers des Italiens pratique le piratage éditorial

    La filière italienne de l'édition n'est pas seulement frappée au portefeuille. Le piratage serait également à l'origine de la destruction de 8 800 emplois. 3 600 emplois ont été directement perdus au sein des maisons d'édition. Les 5 200 autres emplois relèvent des "industries connexes". 

    Les auteurs de l'enquête soulignent enfin que plus d'un tiers des Italiens de plus de 15 ans (36 %) a commis un acte de piratage au cours de la dernière année. Les étudiants figurent parmi les pirates les plus compulsifs : 80 % d'entre eux reconnaissent un acte de fraude. Ils sont suivis, à 61 %, par les professionnels (avocats, notaires, comptables, ingénieurs, architectes...) 

    Précision importante, le piratage désigne à la fois le téléchargement illégal de livres numérique et la photocopie non déclarée de livres physiques. 

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    Commentaires (1)

    • Portrait de Paige

      Je doute toujours de ce genre d'estimations fait par des éditeurs. Les chiffres sont volontairement gonflé et sans aucun recul : ils prennent les chiffres bruts des téléchargements en disant " on a perdu une vente ". Sauf que c'est faux. Il y a une très grande différence entre une personne qui télécharge un livre et une personne qui achète un livre. Celui qui télécharge n'aurait pas pour autant acheter, dans la plus grande majorité des cas. En effet, les gens téléchargent des livres sans jamais les lire : juste " au cas où... " ce ne sont aucunement des acheteurs potentiels. Une autre part importante est des expatriés / des italophones qui sont loin et le prix de l'export d'un livre est tellement énorme qu'il faut mieux le télécharger. Quant aux photocopies des ouvrages, souvent, c'est bien par manque de moyen / accessibilité (souvent des étudiants) : ce sont pas des acheteurs potentiels à vrai dire. Ils vont en bibliothèque, ils photocopient l'ouvrage car celui-ci ne peut pas quitter l'établissement pour travailler à domicile. Mais en aucun cas l'étudiant aurait acheté l'ouvrage : juste travaillé à la bibliothèque d'avantage. Autre cas, non précisé ici, c'est que le marché l’occasion est très important en Italie : car justement le prix des livres est très aléatoire. Or, même dans une librairie classique, il est possible d'avoir des bonnes occassions. En Italie, les sénateurs sont entrain de discuter du prix du livre unique (sur le modèle de la France) depuis janvier. Il y avait déjà la loi "Legge Levi" (15 % de rabais maximum pendant un an sur un livre) mais ils veulent maintenant un prix unique à tous sans limite de temps. (Ce qui va enlever un marché conséquent de l’occasion à des nombreux libraires). Mais les éditeurs & libraires refusent en disant que le problème est bien le téléchargement : ce sondage était le seul but pour accréditer leur thèse.

      mar 09, 2020
    Les podcasts d'Archimag
    Saison 2, Ép. 9 - Sommes-nous devenus accros aux algorithmes ? Aux recommandations de nos réseaux sociaux ou encore aux IA génératives qui se démocratisent depuis plus d'un an ? Pour répondre à cette question, nous avons rencontré Luc de Brabandère. Il se définit comme un philosophe d’entreprise, un mathématicien, un professeur, mais aussi un heureux grand-père et un Européen convaincu. Ses multiples casquettes nourrissent ses divers travaux. Luc de Brabandère est notamment l'auteur de "Petite Philosophie des algorithmes sournois", publié aux éditions Eyrolles en octobre 2023. Pour le podcast d'Archimag, il nous livre ses réflexions sur les algorithmes et revient sur son parcours atypique.
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