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Ces organisations qui s’engagent pour la lecture et l’inclusion numérique

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    7 % de la population française âgée de 18 à 65 ans sont concernés par l'illettrisme (Godsgirl_madi)
  • Associations, libraires et entreprises multiplient les initiatives en faveur de la lecture et de la littératie numérique auprès des publics éloignés de la culture. Tous d’horizon des actions en cours avec Bibliothèques sans frontières, Lire et faire lire, Ammareal, et le groupe Serda Archimag.

    7 %, c’est le taux de la population française âgée de 18 à 65 ans concernée par l'illettrisme (1). 13 millions, c’est le nombre de Français éloignés du numérique qui n’utilisent pas ou peu internet et se sentent en difficulté face à un écran ou un service en ligne. A eux seuls, ces deux chiffres donnent la mesure du travail à accomplir pour ramener les “décrocheurs” au sein de la communauté des citoyens. 

    Si l’Etat prend sa part dans ce programme de longue haleine, notamment via ses réseaux de bibliothèques, les entreprises et les associations multiplient elles aussi les initiatives en faveur de la lecture et de l’agilité numérique. A commencer par Bibliothèques sans frontières (BSF) qui, depuis une quinzaine d’années, cherche à rapprocher de la culture ceux qui en sont le plus éloignés via les bibliothèques et les structures éducatives. 

    Créer des bibliothèques là où elles ne sont pas

    L’association déploie notamment les programmes Ideas Box (une médiathèque en kit qui permet d’agir dans des contextes d’intervention très différents) et  l’Ideas Cube (un serveur autonome qui permet d’apporter Internet dans les zones déconnectées). “BSF crée des bibliothèques là où elles ne sont pas” expliquent  ses fondateurs. 

    Elle produit également un corpus de 35 000 contenus éducatifs et informationnels en 25 langues afin d’intervenir aussi bien en France qu’à Haïti par exemple. BSF a enfin formé près de 10 000 bibliothécaires, professeurs et animateurs partout dans le monde à la médiation éducative et culturelle. “De l’accueil des personnes allophones dans les bibliothèques à l’apprentissage du numérique dans les territoires ruraux et dans les camps de réfugiés, leur rôle de médiateur est plus qu’essentiel pour permettre aux populations les plus fragiles de créer des solutions aux problèmes auxquels elles sont confrontées” souligne BSF.

    Lire et faire lire

    Créé en 1999, Lire et faire lire est un programme national d’ouverture à la lecture et de solidarité intergénérationnelle. Pour l’écrivain Alexandre Jardin, l’un des parrains de ce programme, il s’agit de “faire de la France une nation de lecteurs, en impliquant les citoyens.” Des bénévoles interviennent dans diverses structures dédiées à l’accueil collectif des enfants, auprès de petits groupes de 0 à 12 ans. Sur des temps scolaires, péri ou extra-scolaires, ces bénévoles formés interviennent une fois par semaine, dans plus de 7 000 structures différentes.

    Ce programme vise notamment les bibliothèques à travers une charte de partenariat qui a été réalisée avec l'Association des bibliothécaires de France (ABF) et le ministère de la Culture et de la Communication. Ce document permet notamment de rappeler la complémentarité entre les actions menées par les bibliothécaires et les bénévoles de Lire et faire lire.

    Les structures désireuses de rejoindre le programme peuvent contacter les coordinations départementales de Lire et faire lire.   

    Libraire citoyen de livres d’occasion

    A l’heure où la seconde main séduit de plus en plus de Français, l’initiative d’Ammareal s’inscrit elle aussi dans une dynamique citoyenne. “nous sommes un libraire de livres d’occasion en ligne, avec une particularité : nous avons un engagement social et environnemental très marqué” explique Renan Ayrault, dirigeant d’Ammareal ; “nous sommes pleinement dans l’économie circulaire : les livres que nous ne revendons pas sont donnés, ceux qui ne sont pas donnés sont recyclés. Nous nous engageons également à reverser une partie du prix de vente des livres à des associations caritatives, et ce depuis le lancement de l’entreprise.”

    Lancée fin 2013, Ammareal regroupe aujourd’hui une vingtaine de salariés avec environ un million de livres en stock et plusieurs centaines de milliers de ventes par an. L’entreprise réalise des dons (100 000 euros en 2021) à plusieurs associations :  Mots et Merveilles, le Secours populaire Français, Lire & Sourire, Bibliothèques sans frontières… Elle distribue également des livres à des bibliothèques et à des associations.

    Permaentreprise et inclusion numérique

    De son côté, le groupe Serda Archimag a décidé de développer un nouveau modèle d’entreprise : la permaentreprise. Ce modèle s’inspire de la permaculture et de ses trois principes éthiques :

    • prendre soin des humains,
    • prendre soin de la terre,
    • savoir se limiter et redistribuer les richesses.

    Inventée par les Australiens David Holmgren et Bill Mollison, la permaentreprise allie l’agriculture et l’écologie au sens large. La permaentreprise adopte les mêmes principes de production : commencer par observer et interagir, appliquer l’autorégulation, utiliser et valoriser la diversité, ne pas produire de déchets, réduire notre comportement consommateur.

    Lancé au mois de juillet 2020, ce “projet Equinoxe” a donné naissance à plusieurs groupes de travail : compétences durables, achats responsables, empreinte carbone, veille, et mécénat. Outre des dons d’argent, dix jours de mécénat de compétences seront prochainement offerts à La Croix Rouge.

    Déjà engagé au sein du réseau Étincelle qui contribue à l’insertion professionnelle des jeunes dits “décrocheurs”, le groupe Serda Archimag s’est également investi dans l’inclusion numérique avec l’association Les Astroliens, qui accompagne les seniors dans leur exploration du numérique via des ateliers individuels. Plusieurs salariés du groupe ont suivi une formation pour devenir aidant numérique afin d’animer des ateliers notamment au sein de bibliothèques. Prochaine étape : aider les jeunes décrocheurs à gagner en agilité numérique.

    (1) L’illettrisme concerne des personnes qui, après avoir été scolarisées, n’ont pas acquis une maîtrise suffisante de la lecture, de l’écriture, du calcul, ou des compétences de base. L'analphabétisme, quant à lui, désigne des personnes qui n’ont jamais été scolarisées. Selon l’Agence Nationale de Lutte Contre l'Illettrisme,  860 millions de personnes sont dans l’incapacité de lire et écrire à travers le monde.

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    Les podcasts d'Archimag
    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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