La France et l’Allemagne coopèrent main dans la main pour numériser le secteur public. Les deux pays ont signé, le 5 février à Berlin, une déclaration d’intention visant à renforcer la souveraineté numérique de l’administration publique. Pour ce faire, les deux puissances européennes se sont orientées autour de deux axes prioritaires stratégiques. Le premier consiste à développer conjointement une suite de produits numériques souverains basée sur des solutions open source et interopérables. Cette initiative à pour but de fournir des outils numériques efficaces pour les agents publics, notamment un service de messagerie instantanée. Le second implique le développement d’outils d’intelligence artificielle pour l’administration, basés sur les grands modèles de langage open source.
La souveraineté numérique au coeur des préoccupations
“Préserver la souveraineté numérique de l’État en investissant dans des outils numériques mutualisés est une des quatre priorités de la stratégie numérique de l’État publiée il y a un an par la Dinum”, explique Stéphanie Schaer, directrice interministérielle du numérique (Dinum). “Les crises dans le monde nous montrent clairement à quel point il est important de renforcer la souveraineté nationale et européenne, en particulier dans les domaines critiques. Cela vaut également pour l’informatique de l’administration publique”, estime Markus Richter, secrétaire d’État, et directeur des systèmes d’informations du gouvernement fédéral allemand.
Une stratégie numérique pour l’Union européenne
A la suite de cette première coopération, les deux pays frontaliers souhaiteraient élargir cette entente à d’autres États membres volontaires de l’Union européenne. Markus Richter et Stéphanie Schaer présenteront leur projet lors d’une réunion des directeurs des systèmes d’informations qui se tiendra en mai 2024, sous l’égide de la présidence belge. La stratégie de la Commission européenne en matière de logiciels libres et les stratégies propres à chaque État membre serviront de pierre angulaire à ces efforts concertés.
“Cette collaboration avec l’Allemagne me réjouit et j’espère qu’elle pourra prochainement s’élargir à d’autres États membres volontaires de l’Union européenne qui partagent ces mêmes intérêts. C’est ensemble que nous irons plus loin”, affirme Stéphanie Schaer.