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Emploi : les métiers de la documentation sont-ils has been ?

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    Le futur des métiers de la documentation, vu par le dessinateur Yves Barros. (Barros/Archimag)
  • Sommaire du dossier :

    1. Cyberdocumentaliste
    2. ​Manager e-réputation
    3. Knowledge manager
    4. Records manager
    5. Document controller
    6. Archiviste cloud
    7. Chef de projet open data
    8. Architecte de l'information
    9. Social media manager
    10. Visualisateur de l'information

    Has been, les métiers de la documentation ? Le mot de « documentaliste » l’est, ceci notamment autant à cause du regard qui lui est porté par l’extérieur que du manque d’évolution de services de documentation. Heureusement, les métiers de la gestion de l’information portent bien d’autres étiquettes correspondant à une large diversité de compétences.

    Data manager, chief data officer, content manager, community manager, chef de projet open data… Voici quelques-uns des intitulés relevés ces dernières semaines dans les offres d’emploi du domaine de l’information- documentation. Aux côtés de la Sainte Trinité archiviste-bibliothécaire- documentaliste, ces nouveaux métiers donnent le ton des profils qui sont désormais recherchés dans le traitement de l’information. Ils témoignent également de l’irrésistible révolution numérique en cours. 

    Rassurons tout de suite les archivistes, les bibliothécaires et les documentalistes : ces métiers traditionnels continuent de recruter. Surtout les deux premiers en réalité, car les postes de documentaliste ont tendance à se faire plus rares… Raison de plus pour inciter les professionnels de l’information-documation à s’intéresser de près à ce qui se passe dans le domaine de l’économie numérique.

    Archimag a sélectionné dix nouveaux métiers susceptibles d’offrir de nouvelles opportunités professionnelles. Dix fonctions qui supposent, pour la plupart d’entre elles, de solides compétences informatiques. Ces nouveaux métiers sont présentés sous la forme de fiches pratiques : formation, missions, compétences requises… Elles proposent également un éclairage sur leurs perspectives d’évolution.

    Gouvernance des données

    Parmi les métiers qui émergent, celui de chief data officer (directeur de données) semble avoir particulièrement le vent en poupe. Cette fonction arriverait en troisième place dans les attentes des services de marketing selon une étude réalisée par le cabinet IDC France. Sa mission consiste à gérer les données présentes dans l’entreprise. Sa responsabilité s’exerce sur la gouvernance des données : acquisition, identification des fournisseurs, échanges avec les partenaires de l’entreprise…

    À l’heure du big data, la fonction de chief data officer est appelée à un brillant avenir ! Mais ses contours restent encore flous et son périmètre d’activité pourrait rapidement évoluer. Car la « direction des données » était jusqu’ici souvent assurée par le directeur des systèmes d’information.

    Le thème de la gouvernance des données se décline également dans l’une des passions françaises : la généalogie. Avec la mise en ligne des actes d’état civil sur la quasi-totalité des sites d’archives départementales, les sociétés de généalogie ont du pain sur la planche. Et elles recrutent… mais bien audelà des professionnels de l’information-documentation stricto sensu. 

    Au mois de mars dernier, « le 1er site de généalogie francophone » Geneanet était à la recherche d’un data manager pour gérer ses bases de données généalogiques. La fiche de poste précisait les contours de la mission : mise à jour des bases de données généalogiques multilingues, création de nouveaux outils d’extraction de données externes, définition des process de mises à jour des données… Pour ce poste, Geneanet recherchait "un profil informaticien (bac + 2 ou supérieur) doublé d’une âme de débrouillard ». Une offre d’emploi qui devrait donc malheureusement échapper aux archivistes même si Geneanet précise qu’une "affinité avec le monde de la généalogie" est la bienvenue.

    Fonctions liées au web

    Selon une enquête du ministère de l’Emploi, les métiers de l’information et de la documentation regrouperaient 160 000 personnes en France. Un chiffre à pondérer, car il prend en compte les interprètes, les journalistes, les assistants de communication… Le nombre de « cadres et techniciens de la documentation » s’élèverait à environ 11 000 personnes.

    Dans en entretien qu’il nous avait accordé en 2013, Loïc Lebigre, directeur des projets métiers au sein de l’ADBS, estimait qu’il s’agit là « d’un chiffre assez faible qui masque une réalité plus contrastée. Dans le coeur de métier traditionnel, on ne note pas d'expansion du marché ; en revanche, si on ajoute les fonctions liées au web, aux études, etc. les perspectives sont tout autres ». Sont ainsi visés les secteurs de l’open data, du big data ou du community management.

    Les principaux sites d’emploi permettent de constater l’émergence de ces nouveaux métiers. L’Apec (Association pour l’emploi des cadres) propose désormais des offres dans le domaine du data mining. À la mi-mars 2014, pas moins de 57 offres étaient disponibles en ligne sous divers intitulés : data scientist, consultant études data mining, chef de projet data mining…

    Parmi les offres mises en ligne, nous avons remarqué celle portant sur un poste de data scientist. Pour y prétendre, le candidat devra "définir les normes, méthodologies et bonnes pratiques autour du data management, de son extraction à sa modélisation ». Il lui sera également demandé d’exercer un rôle de conseil et de contrôle qualité sur les projets. Le tout pour un confortable salaire d’environ 70 000 euros par an.

    « salaire en fonction du profil… »

    Autre offre d’emploi parue au mois de mars dernier sur le site de l’Apec, une société spécialisée en assistance technique était à la recherche d’un « consultant doc controller » en CDI. Ses missions : identifier l’ensemble des flux documentaires, développement d’une Ged, mise en place de procédures documentaires… Bonne nouvelle pour les professionnels de l’infodoc : les prétendants devront être titulaires d’un diplôme en documentation. En revanche, la question du salaire était laissée en suspens : « en fonction du profil »…

    Ces quelques exemples illustrent ce que l’on sait depuis longtemps déjà : les métiers du document sont bouleversés par la révolution numérique. Selon une cartographie des métiers réalisée par l’ADBS, sept familles de nouveaux métiers ont fait leur apparition : architecte de l’information, édition numérique, communication web, etc. Dans ces fonctions émergentes, les professionnels de l’infodoc ont des arguments à faire valoir, car ils (et elles) en connaissent un rayon sur le traitement documentaire. Mais ils ne sont pas les seuls. Ils devront se frotter à des concurrents venus d’autres univers comme l’informatique. Ils doivent donc valoriser leurs avantages comparatifs.

    Promotion des métiers de l’infodoc

    C’est ce que préconisent depuis plusieurs années quelques personnalités du milieu comme Véronique Mesguich (Infothèque du Pôle Léonard de Vinci et coprésidente de l’ADBS), Anne-Marie Bertrand (Enssib) ou Marie-Madeleine Salmon (Publicis). Elles ne jurent que par le « marketing documentaire » et la promotion (advocacy) de leurs métiers.

    La voie à suivre est peut-être à chercher du côté des veilleurs. Selon une étude parue au mois de février dernier, les veilleurs semblent désormais avoir l’oreille des décideurs. Les cellules de veille sont en effet de plus en plus souvent rattachées à la direction générale des entreprises. C’est aujourd’hui le cas de plus d’un tiers d’entre elles si l’on en croit les veilleurs interrogés. Un exemple à méditer.

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    Les métiers de la gestion de l’information portent bien d’autres étiquettes que celle de documentaliste, correspondant à une large diversité de compétences.
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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".

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    Je suis Florent Siegenthaler, fondateur d’INSURACTIO, une entreprise dédiée à la transformation de la formation professionnelle. Fort de plus de 15 ans d’expérience dans les secteurs de la banque et de l’assurance, j’ai collaboré avec de grandes institutions académiques telles que L’École Supérieure de la Banque (CFPB), l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), et la Faculté de Droit de l’Institut Catholique de Lille. Ces partenariats m’ont permis de développer des programmes pédagogiques innovants qui répondent aux exigences élevées de ces établissements.

     


    Documentaliste-Archiviste

    Mon parcours professionnel s'articule autour de la gestion du document de sa création à sa dimension historique.


    Assistante de conservation / archiviste

    Diplômée d'un master Patrimoines et Cultures Numériques, je m'intéresse à la conservation du patrimoine et à sa valorisation, notamment par le numérique.

    Mes différents stages en traitement de fonds d'archives ont conforté mon choix de travailler auprès de collections et de fonds patrimoniaux. Aujourd'hui, je cherche à diversifier mes expériences afin d'acquérir des compétences nécessaires pour ma future orientation professionnelle.