Le paradoxe du numérique français : adopté par les foyers mais en retard dans les entreprises

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    L'étude McKinsey évalue également la valeur économique potentielle qui résulterait du plein déploiement des technologies numériques dans la société française (Pixabay/Stux)
  • Seule une mobilisation générale pourrait créer un environnement socio-économique propice à la mutation numérique. 

    Nos pratiques de consommation et notre vie quotidienne semblent avoir naturellement basculé vers le numérique. Pourtant, ces usages tardent à s'imposer dans les entreprises françaises, du moins au regard des autres pays. C'est ce que révèle une étude du cabinet de conseil McKinsey, lequel place la France en huitième position sur les 13 grands pays observés.

    Pourtant, les atouts du numérique ne sont plus à prouver : augmentant considérablement la transmission de l'information et les prises de décision des entreprises, il optimiserait ainsi leur réactivité tout en augmentant leur croissance et leur rentabilité ; une mutation permettant d'accroître leur résultat opérationnel de 20 à 50 %. D'ailleurs, véritable potentiel de croissance pour le pays, le numérique représenterait aujourd'hui 110 milliards d'euros, soit 5,5% de la richesse nationale (imaginez, le numérique pèse aujourd'hui plus que l'agriculture ou les services financiers !).

    Comment expliquer ce retard ?

    L'enquête menée par McKinsey auprès de 500 entreprises a permis d'identifier quatre explications à ce retard français: 

    • Des difficultés organisationnelles : le numérique implique en effet de grands bouleversements dans l'organisation de l'entreprise, que ce soit au niveau du management, des métiers ou des fonctions.
    • Un déficit de talents numériques : les ressources humaines riches de compétences numériques viendraient en effet à manquer et ne permettraient donc pas d'assurer cette mutation. Les dirigeants peineraient à trouver les talents numériques de demain.
    • Des marges financières serrées : et ce apparemment bien plus que dans les autres pays observés par l'enquête.
    • Un manque d'implication des dirigeants : laquelle s'avère insuffisante pour poser les leviers de cette mutation et donc accompagner les salariés dans ce changement.

    1 000 milliards d'euros dans 10 ans

    Sans réaction de leur part, les entreprises françaises pourraient passer à côté d'une augmentation de la part du numérique dans le PIB français de 100 milliards d'euros d'ici 2020. Toujours selon l'étude, l'impact des technologies numériques (cloud computing, big data, internet des objets, impression 3D) pourrait même s'élever à 1 000 milliards d'euros en France d'ici 2025. De quoi mobiliser tous les acteurs, qu'il s'agisse du gouvernement, des grandes entreprises, des employeurs, des salariés et des acteurs de l'éducation sur le sujet.

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