Empreinte carbone : première analyse environnementale d’une IA européenne signée Mistral AI

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    Ces chiffres reflètent l’ampleur de la puissance de calcul nécessaire au développement de l’IA, qui mobilise un grand nombre de processeurs (GPU) (Mistral AI)
  • C’est une première européenne, Mistral AI publie une analyse environnementale de son modèle d’intelligence artificielle Mistral Large 2 : des chiffres sur l’impact climatique, hydrique et matériel de son entraînement comme de son usage.

    55 secondes de streaming vidéo, c’est le coût environnemental d’une simple requête via une intelligence artificielle (IA) comme Le Chat. Contre l’opacité du secteur, Mistral AI, start-up française d’IA, vient de publier un bilan environnemental complet de son modèle phare Mistral Large 2, le modèle qui alimente notamment Le Chat. Objectif : poser les bases d’un standard global de mesure et de comparaison pour améliorer la sobriété numérique de ces technologies.

    Le rapport, publié en juillet 2025, a été élaboré en partenariat avec Carbone 4, un cabinet de conseil spécialisé dans la stratégie bas-carbone et l’Agence de la transition écologique (Ademe), selon la méthodologie Frugal AI de l’Afnor, conforme aux normes ISO 14040/44 et au GHG Protocol Product Standard.

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    Entraînement des IA : un impact massif sur l’ensemble du cycle de vie

    Le modèle Mistral Large 2 (123 milliards de paramètres) a généré, après 18 mois d’usage, 20,4 kt de CO₂e, 281 000 m³ d’eau et 660 kg équivalent antimoine (Sb eq) — une mesure qui reflète l’épuisement des ressources abiotiques (comme les métaux ou les minéraux). Ce bilan intègre les émissions liées à la fabrication des serveurs ainsi que l’intensité carbone des infrastructures utilisées.

    Lors de la génération d’une réponse par le modèle une fois déployé (appelée “inférence”), une réponse de 400 tokens — soit environ 350 mots — via Le Chat équivaut à 1,14 g de CO₂e, 45 mL d’eau et 0,16 mg Sb eq. Des chiffres plutôt modestes en apparence, que Mistral se garde de ne pas multiplier par les volumes réels de requêtes. 

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    Normaliser les indicateurs d’impact

    Mistral AI s’engage ainsi pour la normalisation des indicateurs d'impact des IA génératives à travers trois métriques : l’impact absolu de l’entraînement (quantité totale de CO₂, d’eau et de ressources consommées pour développer un modèle), l’impact marginal de l’inférence (émissions et ressources nécessaires à chaque réponse générée une fois le modèle en production), et le ratio inférence / cycle de vie total (proportion entre l’impact cumulé de l’usage et celui de l’entraînement, permettant d’évaluer l’amortissement environnemental du modèle dans le temps).


     

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