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Go Rando : une extension pour tromper Facebook sur vos émotions

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    Ce que vise Go Rando ? Une stratégie d'obscurcissement collective pour lutter contre la surveillance des Etats et le profilage des entreprises. (Crédit : Go Rando)
  • L'objectif de cette extension : créer du "bruit" autour des réactions que vous inspirent les publications de vos amis et ainsi tromper Facebook !

    Le saviez-vous ? Les émotions et opinions que vous exprimez sur Facebook sont autant de données permettant de vous surveiller, de vous "profiler", et pourquoi pas de vous manipuler. Bien sûr, il est possible de fermer tout simplement son compte ou de cesser de "liker" des posts pour se protéger. Mais sans aller jusqu'à une issue aussi radicale, des outils peuvent vous aider à brouiller les pistes menant à votre profil numérique. C'est ce que propose Go Rando, une extension à installer sur votre navigateur web qui choisira une émotion de façon aléatoire à chaque fois que vous "likerez" une publication.

    Dis moi comment tu "likes" et je te dirai qui tu es

    Rappelez-vous, Facebook a remplacé il y a plusieurs mois le "like" unique par un éventail d'émoticones exprimant de façon plus précise les sentiments que vous inspirent certains posts (colère, tristesse, rires, surprise, etc). Vous trouvez cette nouvelle fonctionnalité amusante, n'est-ce pas ? Pourtant, ne vous leurrez pas, elle permet surtout à des régies publicitaires de mieux cibler leurs campagnes pub vous concernant. C'est justement ce que souhaite éviter Go Rando en trompant Facebook sur vos émotions. 

    Pourquoi ça marche ?

    En choisissant une "réaction" au hasard pour vous, Go Rando va "obfusquer" Facebook, c'est à dire perturber son algorithme en brouillant les pistes. Concrètement, à chaque fois que vous "likerez" un statut, une photo ou un lien, il remplacera ce "like" par une réaction choisie aléatoirement parmi les 6 que propose le réseau social. Bien sûr, vous pourrez toujours choisir une réaction spécifique si vous le souhaitez, mais il sera noyé parmi d'autres réactions aléatoires et potentiellement contradictoires. Impossible alors pour Facebook de savoir si votre réaction était alors authentique.

    Vous faire sortir des cases

    Et avec le temps, ce côté aléatoire va naturellement équilibrer votre profil numérique. Par exemple, aux yeux du réseau social, vous ne réagirez plus négativement à chaque nouvelle du président Trump, vous ne "likerez" plus systématiquement chaque photo de voyage ou ne mettrez plus des coeurs à chaque portrait de bébé ou de chien postée par vos amis. Il sera donc difficile pour l'algorithme de Facebook de vous faire rentrer dans une case et donc de vous profiler (anti-Trump, fan de voyage, amoureux des chiens ou de bébés, etc). Tracker votre comportement ou tenter de vous influencer sera donc beaucoup plus compliqué. 

    Et si vous cessiez de "liker" ?

    Pour être honnête, personne ne sait jusqu'à quel point Go Rando peut s'avérer vraiment utile. Mais elle a en tout cas l'avantage d'alerter l'opinion sur ces problématiques et de faire en sorte que chacun réfléchisse à deux fois avant de réagir à une publication. La sensibilisation a au moins du bon. Ensuite, pour contourner cette surveillance, vous pouvez tout aussi bien décider de ne plus rien "liker". Mais on vous le concède, réfréner ses pulsions de réactions peut être difficile à gérer. Si vous craignez de ne pouvoir vous en empêcher, il existe deux extensions Chrome, au choix, pour vous y aider : "Me don't like Facebook" et "Netralike for Facebook", qui suppriment tout bêtement la possibilité de "liker" les publications du réseau social. De quoi devenir (presque) invisible...!

    Go Rando from benjamin grosser on Vimeo.

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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