Dans la course au profit alimentée de projets big data, peu d'entreprises ont déjà atteint la ligne d'arrivée. En 2016, ce sont encore les façons de concourir qui différencient les États-Unis et l'Union européenne.
Les résultats d'une enquête publié le 1er juin révèlent une énorme différence d'approche quant aux projets big data entre les entreprises européennes et états-uniennes.
Les premières sont plus nombreuses que les secondes à vouloir accélérer le développement de leurs projets basés sur les données de masse (35 % contre 23 %). A l'inverse, les firmes nord-américaines sont plus nombreuses que celle de l'Union à vouloir patienter ou à prendre le temps de peser le pour et le contre (respectivement 62 % contre 47 %).
Une implication faible des boards américains
Aux États-Unis, la principale limite au développement des projets big data est une question budgétaire : la moitié des entreprises en font part.
La raison de ces investissements faibles semble être le manque d'espoir des dirigeants outre-Atlantique. La majorité d'entre eux (60 %) seraient « moyennement » portés à croire que les projets big data peuvent entraîner un profit pour l'entreprise.
Par conséquent, les développements big data y sont peu intégrés au sein de l'entreprise et restent confinés à des départements bien précis sauf dans certains cas ponctuels (21 % et 58 % contre 36 % et 44 % en Europe). Les responsables de projets big data états-uniens sont aussi plus nombreux à faire part de leur crainte de ne pas réussir à intégrer leurs projets dans l'entreprise toute entière (40 % contre 32 % en Europe).
En Europe, foncer ou renoncer
Les PDG européens sont plus nombreux que leurs homologues états-uniens à croire « très fortement » que les big data sont une source de profit (31 % contre 19 %) mais aussi plus nombreux à ne pas y croire du tout.
Lorsque des projets existent, cette volonté très marquée en UE de les développer rapidement pose des questions de sécurité. 42 % des entreprises de l'Union s'inquiètent de la sécurité des données exploitées, plus que dans le pays de la Silicon Valley.
Les entreprises européennes sont d'autant plus téméraires qu'elles sont plus nombreuses que leurs homologues nord-américaines à s'inquiéter de la qualité même des données à leur disposition (35 % contre 23 %).
Le « gagnant prend tout » change de méridien
Les résultats aussi s'en ressentent. L'UE rassemble plus d'entreprises qui déclarent des profits engrangés par les big data (30 % contre 24 % aux États-Unis) ou des pertes (14 % contre 9%) tandis que les États-Unis concentre plus d'entreprises qui déclarent atteindre l'équilibre avec leurs projets « grosses données » (47 % contre 44 % en UE).
En terme d'impact sur la vie de l'entreprise, les sociétés européennes considèrent, plus que les états-uniennes, que les big data leur ont apporté un gain de productivité (35 % contre 30 %) et ont amélioré leur prise de décision (39 % contre 36%). En revanche, celles basées aux États-Unis mettent beaucoup plus en avant une baisse des risques financiers (33 % contre 21 %) et une amélioration du moral des employés (26 % contre 20 %) qui peut être imputée à cette nouvelle stabilité de l'entreprise.
Les fournisseurs de logiciels de gestion de données Capgemini et Informatica ont publié le 1er juin cette enquête, intitulée « The big data Payoff: Turning big data into Business Value », menée en 2016 auprès de 210 entreprises de 23 000 salariés en moyenne.