"Nous n’utilisons ni l’apprentissage automatique ni aucune forme d’intelligence artificielle pour traiter le contenu partagé via WeTransfer". C’est par cette déclaration, rendue publique le 15 juillet 2025, que l’entreprise néerlandaise a tenté d’éteindre l’incendie.
Très prisée des professionnels de la création pour sa simplicité d’envoi de fichiers volumineux, WeTransfert avait modifié en catimini ses conditions générales d’utilisation (CGU) et s’était octroyée un droit de licence perpétuelle, gratuit et transférable sur les fichiers envoyés via sa plateforme. En effet, la clause 6.3 autorisait l’entreprise à utiliser les fichiers pour "développer et améliorer le Service […] y compris les performances des modèles d’apprentissage automatique", mais aussi "le droit de reproduire, distribuer, modifier, créer des œuvres dérivées à partir du Contenu, de le diffuser, de le communiquer au public, de l’afficher et de le représenter publiquement.", le tout sans aucune compensation.
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La propriété intellectuelle mise à mal
Face à la levée de boucliers et aux accusations de dérive par des internautes vigilants, WeTransfer a reconnu que la formulation pouvait "prêter à confusion". Elle a donc retiré et clarifié la formulation incriminée avant sa mise en application. Désormais, selon WeTransfer, la licence accordée ne sert qu’à faire fonctionner et améliorer le service, dans le respect du Règlement général sur la protection des données (RGPD). L’intelligence artificielle, quant à elle, ne serait utilisée que dans un cadre restreint, pour la modération des contenus.
Reste que cet épisode révèle un glissement inquiétant dans la manière dont les services numériques envisagent l’exploitation des données. Pour de nombreux utilisateurs, la confiance est ébranlée.
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