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Valérie Combard, Emmy Award de la meilleure documentaliste

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    Valérie Combard, recherchiste en audiovisuel. (CJO/Archimag)
  • Portrait d'une professionnelle, Valérie Combard, recherchiste en archives audiovisuelles pour la télévision et le cinéma.

    Son nom est inscrit au générique de plusieurs grandes séries documentaires historiques, pourtant Valérie Combard a longtemps joué au chat et à la souris avec son destin : entre ses débuts de professeure et sa carrière de directrice de production, la jeune femme aurait pu mille fois passer à côté de sa vocation.

    Ayant interrompu ses études d'anglais et de russe aux Langues O' pour gagner son autonomie, elle est à peine majeure lorsqu'elle commence à enseigner l'anglais dans une boîte à bac. L'expérience ne durera pas longtemps. Attirée depuis toujours par le cinéma, elle obtient un stage dans une société de postproduction et se crée rapidement un réseau. Polyvalente et formatrice, cette expérience de deux ans lui permet d'obtenir ses premiers contrats d'assistante de réalisation pour des films institutionnels et des bandes-annonces ; et avec eux, son précieux statut d'intermittente du spectacle.

    Passant rapidement de la réalisation à la direction de production, Valérie Combard devient responsable, à seulement 24 ans, de la gestion d'un film de A à Z. "C'est une excellente formation, explique-t-elle, car elle permet d'appréhender les différents corps de métiers présents sur un film. Pourtant, en terme de gratification personnelle, ça n'allait pas loin".

    Le déclic est né des quelques recherches d'archives qu'elle réalise de temps en temps en marge de son travail. Ayant trouvé cette activité passionnante, la jeune femme décroche un jour son téléphone pour demander conseil à son réseau. "J'ai envie de changer de métier, ai-je dit à mes amis ; je veux devenir documentaliste. Dire qu'ils ne m'y ont pas encouragée est un euphémisme : ils m'ont tous pris pour une folle !"

    Aujourd'hui, cette activité porte le nom dérivé de l'anglais de "recherchiste en audiovisuel", qui se distingue du métier de documentaliste par son volet commercial et juridique lié aux tractations sur les droits des images. A la fin des années 80, l'activité en est encore à ses prémices, les films d'archives étant encore rares. Les professionnels s'y mettent alors tous progressivement, depuis les vendeurs d'archives jusqu'aux sociétés de production, en passant par les documentalistes eux-mêmes. "Mon parcours en production m'a beaucoup aidée, confie-t-elle ; car j'avais déjà les notions de budget et de format, primordiales, et que l'on n'apprenait pas dans les formations en documentation".

    Miss Marple

    Les missions s'enchaînent rapidement et l'amènent aux Etats-Unis où se trouvent la plupart des archives nécessaires à un travail sur l'histoire du ballet de la danse moderne qu'elle réalise pour Arte en 1991. "J'y ai découvert un univers juridique complexe, explique-t-elle. Il fallait régler les droits avec les chorégraphes ou leurs héritiers, avec les danseurs, les musiciens ou encore les scénographes. Pourtant, les archives y sont d'une richesse incroyable !". Décidée à s'y installer quelque temps, la jeune femme se forme progressivement à la recherche dans les centres d'archives américains et obtient son visa en devenant la seule salariée d'une "société de paille" - Miss Marple - montée par une amie. Passionnée d'histoire, Valérie Combard enquête alors sur de nombreux sujets historiques et se spécialise naturellement.

    De retour en France six ans plus tard, la jeune femme retrouve immédiatement du travail et obtient même à distance un Emmy Award en 1997 de la meilleure recherchiste pour un documentaire sur le rôle des banques suisses dans la spoliation des biens juifs. Après différentes aventures, dont celle d'auteure et de réalisatrice pour un film sur la traversées transatlantiques et de co-auteure pour la série documentaire sur une famille imaginaire pendant les 30 Glorieuses, Les Martin, Valérie Combard est contactée en 2011 par CC&C. Au sein de cette maison de production ayant réalisée la série documentaire Apocalypse, la 2e Guerre mondiale, la jeune femme devient responsable de la recherche d'images pour le volet 14-18, et pour les prochaines actuellement en préparation. Y passant désormais l'essentiel de son temps, ses journées s'enchaînent sans jamais se ressembler : Valérie Combard alterne les phases de décryptages d'images avec celles de commandes d'archives ou encore de création des génériques, en plus des cours qu'elle dispense à l'Ina Sup. Un quotidien chargé pour cette professionnelle passionnée ayant toujours refusé de s'ennuyer.

    (1) Organisation de l'ensemble des opérations (montage, finitions, mixage, étalonnage, etc.) conduisant à la finalisation d'un film.
    (2) Apocalypse, la 1ère Guerre mondiale, diffusé du 18 mars au 1er avril 2014 sur France 2.

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