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ST MicroElectronics : la veille au service de la R&D

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    Une nouvelle technologie en circuits intégrés sortant tous les 18 mois, la veille en la matière doit être permanente. (Pixabay/mikadago)
  • ​La société ST MicroElectronics dispose d'une unité de veilleurs dédiés à l'information dans le domaine des circuits intégrés. Un maillon indispensable pour alimenter la R&D de l'un des principaux acteurs mondiaux du marché. Rencontre.

    Ils sont partout. Les circuits intégrés sont présents sur nos cartes de paiement, dans nos téléphones mobiles, dans nos ordinateurs mais aussi dans les secteurs du bio-médical et de l'automobile. On les connaît mieux sous l'appellation de "puces électroniques" et leurs domaines d'application ne cessent de se multiplier : "Le marché des circuits intégrés est très mouvant et très dynamique. Rendez-vous compte qu'une nouvelle technologie sort tous les 18 mois ! Les acteurs du secteur doivent donc mener une veille permanente pour être capables de se repositionner rapidement", souligne Joelle Chorot, responsable de l'information au sein de ST MicroElectronics.

    Cette entreprise franco-italienne fondée en 1987 figure parmi les premiers acteurs mondiaux du secteur (voir encadré). Une position qui repose sur le savoir-faire de ses ingénieurs, mais également sur un important travail de veille mené en amont de la recherche. A une vingtaine de kilomètres de Grenoble, le site de Crolles héberge une unité baptisée "business and scientific information service". Son objectif : assurer l'accès à l'information pour les différents métiers de l'entreprise à savoir les ingénieurs, les chercheurs, les techniciens, les services dédiés à l'environnement, la sécurité, la santé... Cela passe par des fonctions traditionnelles de prêt d'ouvrages et de recherche documentaire via des bases de données. Mais cela s'appuie aussi et surtout sur des missions de veille technologique : "Nous travaillons avec le top management afin de déterminer les sujets clé qui feront l'objet d'une veille en continu ; nous répondons aussi à des besoins informationnels ponctuels et spécifiques. Certains chercheurs sont en effet demandeurs d'information informelle et de sources très précises", souligne Joëlle Chorot. 

    Détection d'entités nommées

    Depuis 2008, ce travail de veille est effectué grâce à 

    la solution Ixxo Web Mining développée par l'éditeur lyonnais Ixxo. "Après avoir comparé plusieurs outils de veille qui se sont révélés des usines à gaz, nous avons opté pour ce logiciel qui nous a été recommandé par des membres du renseignement intérieur français à l'occasion d'une opération de sensibilisation", explique Bénédicte Le Tron, responsable des services de veille technique de ST MicroElectronics. 

    Pour le "business and scientific information service" de ST MicroElectronics, le déploiement de cette solution a permis d'automatiser un certain nombre d'actions : découverte et suggestion de sources, détection d'entités nommées, recherche multilingue et traduction intégrée... Les recherches sont élargies à des corpus documentaires méconnus par les moteurs de recherche grand public comme les forums très spécialisés, les sites universitaires ou les présentations qui accompagnent les exposés des conférenciers. "Nous gagnons du temps par rapport à Google et, surtout, nous bénéficions d'une plus grande pertinence des résultats de recherche. Au final, cela nous permet de détecter de nouveaux acteurs du domaine qu'il s'agisse de laboratoires ou de start-up", souligne Joëlle Chorot.

    Impossible de savoir quels sont les mots-clés utilisés par les veilleurs de ST MicroElectronics. Dans un milieu aussi concurrentiel que celui des circuits électroniques, la confidentialité est un impératif. Tout juste peut-on savoir que ces mots-clés sont en langue anglaise et qu'ils évoluent dans le temps en fonction des objectifs assignés par la direction de la société. Quant aux corpus de veille, ils sont régulièrement enrichis par l'ajout de nouvelles sources. 

    Des sources coréennes, japonaises et chinoises

    Sur un marché où les pays asiatiques sont très présents (ainsi que les Etats-unis), de nombreuses sources d'information se trouvent en Corée, au Japon et en Chine. "Le marché et la concurrence sont là-bas", souligne-t-on au sein du groupe franco-italien. Les veilleurs doivent donc orienter leurs recherches vers la zone asiatique pour être au plus près de l'innovation.

    Les veilleurs ne sont d'ailleurs pas les seuls à accéder au logiciel Ixxo Web Mining. Une dizaine d'ingénieurs dispose d'un accès direct : "Ce sont généralement des thésards qui ont un goût particulier pour la veille et l'information", constate Bénédicte Le Tron. Mais, pour l'essentiel, ce sont bien les veilleurs qui poussent l'information vers les utilisateurs finaux. Leur production documentaire, en anglais, est ainsi diffusée vers plusieurs sites en France, mais aussi en Italie et en Inde. Une newsletter trimestrielle est également mise à disposition sur l'intranet de la société ; elle est aussi diffusée auprès d'environ 250 personnes notifiées. 

    Des informations jugées primordiales peuvent de même être poussées vers les utilisateurs finaux à l'occasion d'envois ponctuels : "Pour être efficace, il faut que l'information arrive directement dans la messagerie du destinataire", constate Joëlle Chorot. Elle procède également à des enquêtes de satisfaction auprès des utilisateurs finaux pour s'assurer de la qualité des prestations. Et, une fois par an, le "business and scientific information service" réalise une mise à jour des stratégies de besoins documentaires.

    Le soutien du top management

    Après plusieurs années d'utilisation, l'équipe de veilleurs de ST MicroElectronics se dit satisfaite du logiciel et apprécie l'accompagnement des équipes d'Ixxo au moment de déploiement. Pour Joëlle Chorot, la meilleure solution du monde n'est rien sans formation : "Le paramétrage du logiciel demande du temps et un accompagnement de l'éditeur est indispensable. Mais pour que ce genre d'outil fonctionne, il est important que notre travail soit soutenu par le top management... Ce qui n'est malheureusement pas le cas. Les ingénieurs sont tellement occupés par les tâches opérationnelles qu'ils n'accordent pas assez d'importance à la partie veille et information que nous apportons. Notre travail n'est pas assez mis en valeur..."

    En attendant, le travail de veille se poursuit. La concurrence n'attend pas.

    + repères

    ST MicroElectronics consacre 21 % de son chiffre d'affaires à la R&D

    ST MicroElectronics est une société franco-italienne fondée en 1987 à la suite de la fusion de deux spécialistes des semi-conducteurs Thomson Semiconducteurs (France) et SGS Microelettronica (Italie). Le groupe rassemble aujourd'hui environ 43 600 employés répartis dans une dizaine de pays à travers le monde (France, Italie, Suisse, Japon, Singapour, Inde...) 

    L'entreprise consacre 21 % de son chiffre d'affaires à la recherche et développement. Environ un cinquième de ses effectifs travaillent également dans la R&D lui permettant de posséder près de 15 000 brevets et demandes en instance. Selon un classement réalisé par le cabinet IHS Technology, ST MicroElectronics occupe le septième rang mondial des fabricants de circuits intégrés (estimation 2011). En 2014, son revenu net s'est établi à 7, 4 milliards de dollars (environ 6,5 milliards d'euros).

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".
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