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Quelle place pour la France et sa culture dans le métavers ?

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    La France ne veut pas laisser les métavers "à l’étroite vision de la Silicon Valley" (Pixabay / BrianPenny)
  • Le gouvernement lance une mission exploratoire sur le développement des métavers dans le domaine de la culture. Dans un rapport rendu public, il estime que la France doit reprendre sa place dans les instances de standardisation.  

    Ne pas laisser les métavers "à l’étroite vision de la Silicon Valley", tel est l'objectif de la mission exploratoire lancée par le gouvernement. Pas moins de trois ministères (Économie, Culture, Transition numérique) ont planché sur les enjeux du métavers aussi bien en termes de contenus que de modèle technologique.

    Encore peu prisé par le grand public, le métavers est un environnement virtuel, immersif et collaboratif comme nous le confiait récemment Michel Beaudouin-Lafon (LISN, unité CNRS-Université Paris-Saclay) : "il est virtuel car un monde est simulé en trois dimensions, il est immersif car il est prévu pour être utilisé avec des lunettes de réalité virtuelle qui offrent une impression d’immersion beaucoup plus importante qu’avec un simple écran vidéo, et il est collaboratif car plusieurs personnes peuvent se connecter dans cet environnement virtuel."

    Pour le gouvernement, l'essor prochain des métavers ne fait pas de doute : "comme le web, les métavers prendront une importance progressive dans toutes les activités économiques sociales et culturelles. En plus d’accompagner les entreprises déjà impliquées dans les premiers marchés émergents (jeux, socialisation), il semble important d’étudier le développement des pratiques immersives."

    Résister aux visions réductrices du marketing

    Comment s'y prendre ? Pour les auteurs du rapport il convient d'abord de faire un effort d'ordre psychologique et "résister à des visions réductrices (im)portées par des campagnes de marketing." Sont ainsi visés les programmes Meta de Facebbok mais aussi certains projets développées en Chine et en Corée du Sud.

    "La France possède de nombreux atouts à faire valoir comme en témoignent les succès de grandes structures comme Ubisoft, Dassault Systèmes ou encore Ledger, ainsi que les multiples achats de startups innovantes par des groupes américains (Pixyz par Unity, Clay AIR par Qualcomm, Sketchfab par Epic, NextMind par Snapchat,…)" constate le rapport.

    Du côté du secteur culturel, plusieurs institutions sont déjà reconnues pour leur présence dans les arts immersifs : la Gaîté lyrique à Paris, le Cube à Issy-les-Moulineaux, le Centre des Arts à Enghien-les-Bains, le Fresnoy à Tourcoing... En revanche, "les formations Art Sciences trop rares, voire inexistantes en France. Ces formations devraient être encouragées dans un mode applicatif et concret afin de favoriser le dialogue et les synergies entre scientifiques et créateurs."

    Des métavers libres et interopérables

    Le volet technogique n'a pas été oublié avec un plaidoyer en faveur de métavers libres et interopérables : "l’avenir des technologies de l’immersion n’est pas encore décidé et beaucoup se jouera (comme cela a pu être le cas pour Internet et pour le web) sur les standards technologiques qui s’imposeront dans les années à venir."

    Les auteurs du rapport estiment que la France doit réinvestir les instances de négociation des standards techniques :"il est urgent de reprendre place dans les instances de standardisation (groupe de travail « Immersive web » du W3C".

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    Rencontre avec Stéphane Roder, le fondateur du cabinet AI Builders, spécialisé dans le conseil en intelligence artificielle. Également professeur à l’Essec, il est aussi l’auteur de l’ouvrage "Guide pratique de l’intelligence artificielle dans l’entreprise" (Éditions Eyrolles). Pour lui, "l’intelligence artificielle apparaît comme une révolution pour l’industrie au même titre que l’a été l’électricité après la vapeur".