Ukraine : des volontaires reconstituent les "archives de la corruption"

  • ukr.jpg

    Le ministère des Affaires étrangères à Kiev
    Le ministère des Affaires étrangères à Kiev (Alexander Noskin)
  • Ils sont étudiants, employés de bureau ou retraités. Au total plusieurs dizaines de volontaires réunis dans un bureau de Kiev pour reconstituer les « archives de la corruption ». Face à eux un énorme tas de confettis : c’est ce qu’il reste de documents broyés dans la précipitation par les autorités ukrainiennes au moment de l’effondrement du régime de Viktor Ianoukovitch.

    Ces volontaires veulent ainsi reconstituer des dossiers afin de lancer des poursuites judiciaires contre l’ancien régime et tenter de récupérer des biens détournés. Avec une infinie patience, ils procèdent de façon très artisanale : les morceaux de papier sont collés sur des feuilles de différentes couleurs qui sont ensuite numérotées, numérisées puis archivées.

    Logiciel

    Mais ces volontaires peuvent également compter sur l’aide précieuse apportée par un logiciel capable de reconstituer des documents découpés. Les fragments de papier sont analysés en fonction de leur couleur, de leur dimension, de leur texture et de leur police de caractères. Ce type de logiciel a déjà fait ses preuves en Allemagne où il a permis de reconstituer les archives de la Stasi.

    A quelques kilomètres de Kiev, une première reconstitution a déjà permis de dévoiler des plans d’architecte destinés à la construction d’une nouvelle villa luxueuse au profit de l’ancien président Ianoukovitch. Selon l’une des volontaires, ce travail de fourmi à permis de reconstituer une facture de distributeur de papier toilette de… 280 euros !
    La presse d’opposition ukrainienne s’intéresse de très au travail effectué par ces volontaires. Elle entend mettre en ligne ces « archives de la corruption » pour empêcher que les magistrats ne bloquent des enquêtes visant l’ancien régime. Un premier lot d'archives du président Ianoukovitch a déjà été mis en ligne sur les réseaux sociaux dès le mois de février dernier.

    À lire sur Archimag
    Les podcasts d'Archimag
    La photographie possède un pouvoir fascinant : celui de capturer un instant et de le figer pour l’éternité. Elle raconte des histoires, qu’elles soient personnelles ou collectives, qui traversent le temps et façonnent notre passé, notre présent et notre futur. C’est pourquoi les albums de famille jouent un rôle si important dans la construction de nos souvenirs. Mais avec l’avènement de l’intelligence artificielle générative, capable de créer des images de plus en plus proches de la réalité, une question se pose : comment cette technologie va-t-elle influencer notre mythologie familiale ? Serge Tisseron, psychiatre et docteur en psychologie, explore depuis longtemps nos relations avec les technologies. En cherchant à recréer une photographie de son enfance, il s’est intéressé aux liens entre mémoire, photographie et intelligence artificielle. Il revient sur l’origine de son livre "Le jour où j’ai tué mon frère - Quand l’IA fabrique la photographie de nos souvenirs", publié aux Éditions Lamaindonne.

    Serda Formations Archives 2025

    Indispensable

    Bannière BDD.gif